Wimbledon: Nadal s'en prend aux organisateurs et à leur décision "injuste" contre les Russes

Que Sergiy Stakhovsky soutienne l’exclusion des joueurs russes et biélorusses de Wimbledon, lui, le joueur ukrainien, parti rejoindre l’armée de réserve de son pays à Kiev, personne ne s’en étonnera. Mais qu’un joueur de la trempe de Rafael Nadal s’oppose aussi frontalement à la décision des organisateurs, c’est un peu moins attendu, sans être complètement surprenant pour autant. Le Majorquin s’est rangé derrière la position de l’ATP et de la WTA, qui gèrent les circuits professionnels masculine et féminin. Il espère d'ailleurs que les circuits trouveront le moyen d'interférer.
"Je pense que c'est très injuste envers mes camarades de tennis russes, mes collègues, a estimé Nadal depuis Madrid, où il est exempt de premier tour pour son retour sur le circuit et à la terre battue, sa surface favorite. Ce qu’il se passe en ce moment avec la guerre n’est pas de leur faute. Je ne sais pas quoi dire. Je suis désolé pour eux. J'aimerais que ce ne soit pas comme ça, mais au bout du compte, les choses sont ce qu’elles sont…"
Une décision "folle" pour Djokovic
Ian Hewitt, patron de l’AELTC (All England Lawn Tennis and Croquet Club), a défendu sa décision en assurant que le choix, difficile, s’était imposé à eux après un examen approfondi de la situation. Reste que la décision politique ne passe pas auprès de la majorité. La nouvelle a été fraîchement accueillie par la majorité. "Quand le gouvernement impose des restrictions, il faut les suivre. Dans ce cas, le gouvernement a donné une recommandation, et Wimbledon a simplement pris sa décision, la position la plus radicale qu'il pouvait prendre, sans tenir compte de quoi que ce soit - le gouvernement ne l'a pas forcé à le faire", a répliqué Nadal.
L’Espagnol, sans donner dans la surenchère sur ce dossier hautement inflammable, a épousé la ligne dessinée par Novak Djokovic: "Je condamnerai toujours la guerre, étant moi-même un enfant de la guerre, mais je ne peux pas soutenir la décision du tournoi de Wimbledon, je pense qu’elle est folle", avait déclaré le n°1 mondial à l’issue de son premier match à Belgrade la semaine passée. "Les joueurs de tennis n’ont rien à voir avec ce qui se passe. Lorsque la politique intervient dans le sport, ce n’est jamais bon", avait-il ajouté.
Rafael Nadal s'apprête à entrer en lice au tournoi de Madrid sans grand espoir d’y briller. L’Espagnol était à l’arrêt pendant un mois en raison d’une fracture de fatigue survenue à Indian Wells. Le recordman de victoires à Roland-Garros (13) est à court de préparation n’ayant repris l’entraînement qu’il y a une semaine. Son grand objectif de la saison reste le tournoi de la Porte d’Auteuil où il visera un 14e sacre.