EuroBasket - Monclar: "Un moment d’émotion rare"

Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC, a souligné la performance magistrale de l’équipe de France face à la Turquie (76-53), samedi en 8e de finale de l’EuroBasket. Il a aussi frissonné devant l’ambiance incroyable des 26 135 spectateurs d’un stade Pierre-Mauroy en transe.

« Les Turcs ont explosé en plein vol. Ils ont bien débuté et montré que c’était une bonne équipe pendant 17 minutes. Ils ont pris un éclat de trois minutes et ils ne s’en sont jamais remis. Ce qui me plait, c’est cette capacité physique à détruire le jeu de l’adversaire. Sur ce match, c’est net. La Turquie, c’est un poil à gratter. Il faut les battre et la manière est là, d’autant que les Bleus ont buté dessus au début. Et puis, ils ont explosé et on y est pour quelque chose.

C’est superbe d’avoir tenu à 52 points une équipe qui avait la quatrième attaque de l’Euro. A travers la défense, tu fais communier tes joueurs, tu souffres. Tu ne peux pas défendre tout seul. C’est un acte fondateur et maintenant, il faut enchainer les garçons ! Les garçons sont impliqués. Quand tu vois qu’ils plongent sur les balles au sol, ça veut dire qu’ils sont dans le truc.

Le jour sans de Tony Parker ? Ça fait un moment que je dis que l’équipe de France, ce n’est pas que lui. Même si Tony est un meneur-scoreur naturel, il faudra qu’ils soient tous bons. Il faudra un grand Parker, un grand Diaw, un grand Gelabale, un grand Batum… Je crois qu’on aura besoin de tout le monde. Les Serbes sont très forts et le quart de finale entre la Grèce et l’Espagne risque d’être sublime.

« On se croirait aux Etats-Unis ! »

Il ne faut pas oublier de dire qu’on est quasiment qualifié pour le tournoi de qualification olympique. C’est déjà une ouverture de porte vers Rio. Il y a une belle communion entre ce public venu de la France entière et cette équipe qui le mérite et qui avance en quarts de finale. L’ambiance ? C’est impressionnant. Au basket et en France particulièrement, les gens ne portent forcément le maillot parce que ce sont des débardeurs. Et là, ils le portent, ils ont des tee-shirts en-dessous. On se croirait aux Etats-Unis.

On voulait voir si la communion était possible, elle l’a été. Le public a été fantastique et les joueurs ont certainement été électrisés par ça. Ça faisait tellement de bruit que les Turcs ne pouvaient plus communiquer. Ça a été un moment d’émotion rare. Des matches de baskets devant plus de 25 000 personnes en Europe, il n’y en avait jamais eu.

La Lettonie ? C’est une équipe qui a une belle alternance de jeu avec une ligne arrière formidable avec des shooteurs Strelnieks, Blums, Janicenoks et Bertans. Ce sont des dangers publics au niveau du trois points. J’aime beaucoup leur ailier Freimanis. Il y a aussi le grand Meiers. C’est une équipe qui joue bien au ballon et qui joue ensemble depuis quatre, cinq ans. Leur coach Ainars Bagatskis est passé par la JDA Dijon. Il ne faut pas qu’ils prennent confiance. C’est une équipe qui joue beaucoup au large. Elle est solide, disciplinée et a tout à gagner. Elle est en, quarts de finale de l’Euro, quasiment au TQO. C’est du bonus pour eux, ils vont jouer sans pression. »