"Même ma mère voulait une photo": comment la folie Wembanyama est entrée dans une nouvelle dimension

Le public français l’avait quitté dans la torpeur de l’été olympique. Il le retrouve un peu moins de six mois plus tard à l’Accor Arena, où la ferveur d’une salle chauffée à blanc pour soutenir son poulain a presque permis d'oublier le froid de ces longues soirées d’hiver.
Après avoir échoué de peu à conquérir la médaille d’or aux JO 2024 (défaite 98-87 contre les États-Unis), Victor Wembanyama était de retour ce jeudi du côté de Bercy, là où ses rêves d’arriver au sommet du Mont Olympe se sont évaporés le 10 août dernier. Il y a disputé le premier des deux volets des NBA Paris Games entre les San Antonio Spurs et les Indiana Pacers (victoire 140-110 des Spurs).
>> Revivez le premier match des NBA Paris Games entre les Spurs et les Pacers
Contrairement aux éditions précédentes de ces matchs de saison régulière délocalisés dans la capitale (Chicago-Detroit en 2023, Cleveland-Brooklyn en 2024), la langue de Molière était reine dans les travées de l’Accor Arena. Alors que ces Paris Games avaient l’habitude d’accueillir les fans de basket venus de toute l’Europe, la venue du phénomène tricolore a visiblement poussé les Français à se ruer sur la billetterie.
"On est fans de basket. Mais on est évidemment là pour avoir la possibilité de voir Wembanyama en vrai", tranche Max, 23 ans et grand fan du CSP Limoges. "Il est en NBA depuis à peine un an et demi et il figure déjà parmi les meilleurs joueurs! Il est tellement hors norme", approuve Tom, lui aussi venu de Limoges et arrivé près de trois heures avant le début du match.
"Il va faire redécouvrir le basket à beaucoup de personnes"
Il a suffi d’entendre les acclamations du public de l’Accor Arena au moment de l'arrivée de Wembanyama pour l’échauffement, environ 45 minutes avant le début de la rencontre, pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. À l’occasion de cette semaine de NBA dans la capitale, le N°1 de la draft 2023 est la principale attraction. Ses apparitions, que ce soit pour un point presse à Nanterre (son club formateur), l’inauguration de deux terrains de basket dans sa ville natale du Chesnay (Yvelines) ou la rencontre de Ligue des champions entre le PSG et Manchester City au Parc des Princes, ont à chaque fois suscité un engouement sans précédent.
"Il a ramené une hype de fou sur le basket. Pendant un moment, on en entendait moins parler en France, il n’y avait plus de locomotives. Là, depuis qu’il est arrivé, le train est clairement reparti", savoure Bastien (27 ans), un fan des Spurs venu de Normandie. "C’est un alien, il n’y a pas mieux à dire. Il va faire redécouvrir le basket à beaucoup de personnes qui avaient mis de ça de côté", valide Cindel, 23 ans et originaire d’Elbeuf (Seine-Maritime).
"On ne le connaît pas mais on a envie de l’aimer"
Pour le public - plutôt très connaisseur - qui a fait le déplacement à l’Accor Arena, la venue de Wembanyama à Paris est aussi l’occasion de se rendre compte à quel point l’ancien joueur de Boulogne-Levallois est entré dans une toute nouvelle dimension, comme en témoigne son interview au journal de 20h de TF1, mercredi soir. "Je ne m’attendais pas à ce qu’il marque autant les esprits auprès du grand public et de personnes qui ne sont pas forcément intéressées par le basket", reconnaît Max. "Quand on voit l’impact qu’a eu Tony Parker, on sait que les Français peuvent vraiment se prendre de passion pour un basketteur qui performe. Mais je ne pensais pas que ça pouvait aller aussi loin", ajoute Cindel.
"Même mes parents qui n’y connaissent rien au basket… Ma mère m’a dit 'Oh bah si tu vois Wembanyama, prends une photo!'" Donc oui, il a déjà réussi à faire quelque chose que beaucoup n’ont pas fait."
En dehors de ses magnifiques performances sur les parquets, celui qui pourrait fêter dans quelques semaines sa première sélection au All-Star Game est particulièrement apprécié pour sa personnalité à part. D’un naturel très posé, grand fan de lecture et allergique aux réseaux sociaux, l’intérieur des Spurs détonne. "Ce qui me plaît chez lui est son insouciance, il a l’air de rester humain et proche de son public. C’est assez rare pour être souligné", estime Baptiste, originaire de Caen. "On voit qu’il est très humble. Il pourrait se permettre d’avoir la grosse tête avec tout ce qu’il fait, mais il garde les pieds sur terre. On ne le connaît pas mais on a envie de l’aimer", approuve Max dans un sourire.
"On voit qu’il est bien entouré. Il est très inspirant. Tu l’entends parler cinq minutes et tu te dis 'ah ouais quand même’...", glisse Tom.
Forcément très attendu devant son public, Wembanyama a finalement sorti le grand jeu ce jeudi soir. L’intérieur des Spurs a compilé 30 points, 11 rebonds, 6 passes décisives et 5 contres dans la large victoire de son équipe face aux Indiana Pacers. Si certains étaient encore dubitatifs…