Coronavirus: Strade Bianche annulées, Milan-San Remo incertain… le cyclisme à l’arrêt

L’épidémie mondiale de coronavirus bouleverse totalement le début de la saison cycliste. Après l’interruption du Tour des Emirats avant les dernières étapes en raison de deux cas suspects, c’est bien tout le peloton qui se retrouve à l’arrêt.
Pendant que les équipes Cofidis et FDJ-Groupama rongent leur frein et reste confinées dans leur hôtel d’Abu Dhabi, RCS Sport a annoncé ce jeudi l’annulation des Strade Bianche, première des classiques prestigieuses italiennes.
Le calendrier chamboulé
Vainqueur l’an passé sur l’épreuve toscane, Julian Alaphilippe ne réalisera pas le doublé en 2020. Si les organisateurs ont longtemps espéré la tenue de la course, le préfet de Sienne a pris la décision ce jeudi de l’annuler.
Les autorités refusent ainsi de prendre le risque de voir le coronavirus se propager dans la région en raison de l’arrivée d’un peloton en provenance de régions touchées.
Censées lancer la saison des classiques italiennes, les Strade Bianche constituent souvent un point de repère avant Milan-San Remo. Mais avec l’annulation de la course siennoise, Tirreno-Adriatico (11-17 mars) ainsi que le premier Monument de l’année prévu le 21 mars prochain se retrouvent plus que jamais dans le doute alors que l’épidémie de coronavirus ne faiblit pas de l’autre côté des Alpes.
Des retraits en cascade
En marge de l’annulation des Strade Bianche et potentiellement des autres courses italiennes, plusieurs équipes ont décidé de prendre les devants et d’annuler leur participation aux épreuves. Endeuillée par le décès de Nicolas Portal, la Team Ineos ne roulera pas en compétition avant le Tour de Catalogne le 23 mars prochain.
Idem pour l’équipe Astana qui se retire jusqu’au 20 mars et Mitchelton (21 mars). Education First a demandé à l'Union cycliste internationale (UCI) de ne pas concourir dans les régions touchées par le Covid-19.
Du côté des équipes françaises, AG2R La Mondiale a officialisé son forfait sur les routes italiennes alors que la Groupama-FDJ est contrainte de se retirer, faute d’un effectif suffisant après le confinement lors du Tour des Emirats. Bonne nouvelle, les trois formations françaises restent, pour le moment, engagées comme prévu sur Paris-Nice du 8 au 15 mars.
Une préparation flinguée
Avec les annulations en pagaille et les différents forfaits, de nombreux coureurs voient leur préparation réduite à néant ces derniers jours. Pour ceux toujours en quatorzaine, il est interdit de rouler et seule la musculation permet d’entretenir la forme.
"Les vélos sont restés au paddock. Nous respectons la loi d’Abu Dhabi, nous n’avons pas le droit de sortir, expliquait Roberto Damiani, patron de la Cofidis, auprès de RMC Sport en début de semaine. Mais nous avons demandé à ce qu’on nous amène les vélos et les home-trainer. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus. Les home-trainer ne sont pas compatibles avec nos vélos."
Mais avec l’annulation des différentes courses supposées lancer la saison 2020, de nombreux membres du peloton doivent adapter leur calendrier de course. Ainsi l’hypothèse de voir Romain Bardet participer à Paris-Nice prend de l’ampleur après le retrait d’AG2R de Tirreno-Adriatico.
En ce début du mois de mars, c’est bien toute la préparation pour le prochain Giro (9 au 31 mai) qui se trouve remise en question. A moins que d’ici, le premier des Grands Tours ne soit, lui aussi, victime du coronavirus.