Cyclisme: Bardet révèle son salaire et se demande ce que Mbappé "fait de ce qu’il gagne"

"J'ai du respect pour Mbappé, il cogite bien, mais je me demande ce qu'il fait de ce qu'il gagne." S'il ne se plaint absolument pas de sa situation de coureur cycliste, Romain Bardet s'interroge sur la fortune de l'attaquant du PSG. Tout en étant transparent sur son salaire dans le dernier numéro de Pédale! : "Un million et demi taxé à 45% donc autour de 50.000 par mois, lance le dauphin de Chris Froome sur le Tour de France 2016. C'est beaucoup d'argent mais je sais de combien j'ai besoin pour être heureux. J'ai une Porsche dans mon garage, une belle maison qui vaut un million d'euros. Pas besoin d'une deuxième grosse bagnole ou d'une deuxième maison. J'ai tout ce qu'il me faut."
Si le grimpeur originaire de Brioude est comblé dans sa vie privée, il lui manquait un petit quelque chose que l’argent ne pouvait pas lui apporter et que AG2R, son ancienne équipe, ne pouvait lui accorder: le Giro.
“En France, les sponsors ne voient que par le Tour de France, alors comment tu leur expliques que le mec que tu payes le plus dans l’équipe, il a besoin de changer et il rêve du Giro? Ce n’est pas la mentalité de l’équipe, raconte Bardet. J’aurais certainement réussi à les convaincre, mais l'énergie que ça m’aurait demandé de négocier… Sans parler de cette pression que j’aurais eue, je n’aurais pas eu intérêt à me rater. Mais c’était prévu en 2020. Et puis, il y a eu le Covid. Chez AG2R, on était payés comme si de rien n’était, à rester à la maison. Donc quand ton manager dit: ‘Romain, ça serait bien que tu fasses le Tour cette année’, je le comprends et j’accepte.”
L'envie de découvrir le Giro l'a en partie poussé à quitter AG2R
Privé de Giro et contraint à l'abandon sur le Tour de France en 2020, Romain Bardet (31 ans) arrivait en fin de contrat avec la formation de Vincent Lavenu et devait faire un choix important pour la suite de sa carrière: "J’ai eu deux offres équivalentes, dont AG2R. Je m’interroge. (...) Ça aurait été plus facile pour moi de rester là-bas, de continuer ma petite carrière, avec un beau salaire. J’ai voulu me mettre en danger, sentir autre chose."
Désireux de voir autre chose tant sur le plan sportif que sur le plan de la structure, Bardet finit par rejoindre la formation néerlandaise DSM à l’aube de la saison 2021. "Je suis plein de reconnaissance pour AG2R mais c'est bien aussi de se mettre un coup de pied au cul. Chez DSM, le Giro ou le Tour c’est kif-kif, et niveau médias, aucune obligation. Ils me disent: ‘On n’est pas une agence de com’, on s’en fout’", précise le coureur.
Autre atout ayant joué en faveur de l’équipe anciennement connue sous le nom de Sunweb: le professionnalisme poussé à son paroxysme. "Chez les équipes françaises, les quatre, cinq mecs les plus forts connaissent leur programme pour l’année. Les 25 autres, ça va au gré des aléas (...) Chez DSM, les 30 coureurs tapent dans la main pour un programme dès le mois de novembre et doivent s’y tenir. Tout est calé jusqu’au 31 octobre", analyse Bardet.
Malgré un programme réglé comme du papier à musique, Romain Bardet a dû improviser après son abandon sur le Giro alors qu’il faisait partie des potentiels vainqueurs à Vérone. Il sera finalement au départ du Tour de France le 1er juillet avec la victoire d'étape à l'esprit et dans le flou concernant sa forme.