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Cyclisme: état de la route, choix de l'organisation... les questions soulevées par l'énorme chute au Pays basque

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Alors que plusieurs coureurs sont sortis sérieusement blessés de l'énorme chute sur la quatrième étape du Tour du Pays basque, des questions se posent à la fois sur l'état de la chaussée et sur les choix de l'organisation.

Quelques minutes avant que Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel, Primoz Roglic et beaucoup d'autres terminent au sol et sérieusement touchés sur la quatrième étape du Tour du Pays basque, il y avait déjà eu une alerte. Mathieu Burgaudeau, le coureur de TotalEnergies présent dans l'échappée, avait fait un tout droit dans ce virage extrêmement dangereux, mais il avait réussi à rester sur son vélo et à revenir sur la route en sécurité.

Derrière lui, le peloton n'a pas eu autant de réussite. "Sur cette route il y a plein de racines d'arbres qui ressortent par le dessous de l'asphalte, qui rendent la route très cahotique, a expliqué sur X le coureur basque Mikel Bizkarra. On ne les voit pas au premier coup d'oeil mais sans se rendre compte, on rebondit et si on ne tient pas bien le guidon, c'est 'facile' de s'envoler."

La plupart des coureurs ont en effet chuté sans avoir eu de contact avec un autre membre du peloton. C'est le cas par exemple de Jonas Vingegaard, longtemps resté au sol. "Je ne connais pas cette route, mais comme tu dis, sur la vidéo, on voit certains coureurs qui font un petit rebond en plein virage, sûrement à cause des racines dont tu parles, a écrit Jesus Herrada, coureur de Cofidis, en réponse à Bizkarra. Subir ça sans s'y attendre au milieu d'un virage, à cette vitesse, ça t'expulse."

Cinq énormes chutes en moins de deux semaines

Si ce virage en descente avait été repéré comme potentiellement dangereux, l'organisation aurait également pu mettre en place des protections pour que les gros rochers ou les caniveaux particulièrement profonds, à quelques mètres de la route, soient recouverts de matelas par exemple. Mais le Tour du Pays basque, depuis plusieurs années, est régulièrement pointé du doigt.

Mercredi, sur la troisième étape jugée au sprint, la ligne d'arrivée était tracée une dizaine de mètres seulement après un dos d'âne qui a perturbé certains coureurs et aurait déjà pu créer une grosse chute. L'an dernier, l'arrivée de la deuxième étape s'était faite au pied d'une descente très rapide et déjà, les observateurs avaient vivement critiqué l'organisation. Le lendemain, dans les derniers hectomètres de l'étape, sur une route étroite, un vélo d'un spectateur avait gêné les coureurs sur le côté de la chaussée.

Mais d'une manière générale, ce sont les instances du cyclisme qui vont devoir prendre des mesures. Sur A Travers la Flandre, la Roue Tourangelle, Cholet Agglo Tour et Paris-Camembert, rien que ces deux dernières semaines, de très grosses chutes sont intervenues, nécessitant parfois de neutraliser la course, comme ce fut le cas au Pays basque. Les parcours, les oreillettes, l'amélioration du matériel, les raisons sont multiples. Mais le peloton va devoir s'adapter pour ne pas connaître chaque semaine pareille mésaventure.

RW