
Cyclisme: retour à la compétition espéré dans "huit à dix semaines" pour Pogacar
Le corps couvert de blessures, souffrant de multiples fractures du scaphoïde gauche et de ses os lunates, Tadej Pogacar a été opéré avec succès dans le courant de l’après-midi ce dimanche, après sa chute sur Liège-Bastogne-Liège. "Il va assez bien malgré tout, tenait à rassurer son manager Mauro Gianetti, de passage sur RMC, dans l’émission Bartoli Time. Je viens de parler avec lui, l’opération s’est bien passée. Il était très déçu de ne pas pouvoir faire le spectacle avec Evenepoel."
Auteur d’un début de saison époustouflant, marqué par 12 succès en 19 jours de course, le Slovène Tadej Pogacar visait le triplé ardennais sur la Doyenne, avec comme seul rival le champion du monde. Mais un coup du sort, selon les mots de son manager, en a décidé autrement. Double vainqueur du Tour de France, Pogacar a heurté le Danois Mikkel Honoré victime d’une crevaison devant lui.
"Tadej n’a pas eu le temps de freiner. Il était lucide, il n’a pas eu de chance. Il y avait des coureurs à droite et à gauche, aucune place pour se faufiler. Il a été entraîné dans la chute. Ce n’est pas une question de fatigue, au contraire, il était motivé pour cette course. C’est la course, après le Tour de France à laquelle il pensait le plus. Il était hyper motivé, concentré", a expliqué Mauro Gianetti sur RMC.
Gianetti: "Il est très fort mentalement"
Marc Hirschi, le coéquipier de Tadej Pogacar, a évoqué "une chute terrifiante". Tadej Pogacar lui-même a eu "extrêmement peur". "Il me l’a dit, a confié Gianetti. Parce que la vitesse était élevée, ils roulaient à 70km/h dans une descente. Quand il a vu qu’Honoré n’avait pas le choix,il a vite compris que ça allait être compliqué. Une seconde plus tard, il était par terre. Il a essayé de repartir, car c’est un guerrier. Il s’est remis sur ses jambes, il est remonté sur son vélo, il a essayé de repartir, mais il a tout de suite compris que la douleur à la main était trop forte, que la blessure était grave."
Pogacar avait prévu de s’accorder une semaine de repos après une moisson exceptionnelle sur la campagne des classiques, mais cette blessure, qui survient à 69 jours du départ de la Grande Boucle, bouleverse quelque peu le programme. "Il ne va pas pouvoir remonter sur le vélo tout de suite, pendant au moins quatre semaines, ça va le ralentir dans sa préparation. D’ici au Tour de France, il nous reste du temps. On verra la suite de son programme mais bon, pour le Tour, on a encore le temps de construire."
Il lui faudra tout de même compter au moins "huit à dix semaines" avant de pouvoir revenir à la compétition. Fragilisé mentalement ? "Non, parce qu’il est très fort mentalement, réplique son manager. C’est un phénomène. Il fait des choses extraordinaires. Cela aurait été joli pour les fans de vélo d’assister à un duel avec Remco (Evenepoel). C’est un champion que tout le monde aime, et pas seulement au sein de l’équipe, mais aussi dans le public. Sur le début de saison on a vu qu’il avait encore progressé par rapport à l’an passé."