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Cyclisme: Vingegaard demande aux autres coureurs de prendre moins de risques... et moins de monoxyde de carbone

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Dans un entretien au Monde ce samedi, Jonas Vingegaard a souhaité que l'Agence mondiale antidopage (AMA) interdise le monoxyde de carbone, utilisé par plusieurs équipes cyclistes dont la sienne.

Jonas Vingegaard milite pour l'interdiction du monoxyde de carbone. En décembre dernier, l'Union cycliste internationale (UCI) indiquait sa volonté, d'ici fin janvier par le biais de son comité directeur, d'interdire "pour raisons médicales" l'inhalation de ce gaz toxique. En novembre, l'instance avait déjà demandé à l'Agence mondiale antidopage (AMA) de "prendre position" sur cette technique légale, mais potentiellement controversée,

Interrogé par le Monde, Jonas Vingegaard a admis que la Visma-Lease a Bike, son équipe, "utilise le monoxyde de carbone pour mesurer le volume sanguin et la masse totale d’hémoglobine". "On inhale le monoxyde une première fois, avant d’effectuer un stage en altitude. À la fin de celui-ci, on réitère l’opération pour calculer notre capacité maximale d’absorption d’oxygène", a indiqué le Danois sur la méthode utilisée par sa formation.

"Ce n'est pas juste"

En marge du dernier Tour de France, le site spécialisé Escape collective avait révélé qu'au moins trois équipes - UAE Emirates, Visma-Lease a Bike et Israël - Premier Tech - avaient eu recours à l'inhalation de monoxyde de carbone. "Mais certaines équipes détournent son usage en inhalant régulièrement de faibles doses de monoxyde de carbone, ce qui provoque un gain significatif de performance de leurs coureurs", a pointé du doigt Vingegaard. "Ce n’est pas juste et il faudrait que l’Agence mondiale antidopage l’interdise."

Si le comité directeur de l'UCI parvient à interdire le monoxyde de carbone, cela ne constituerait pas toutefois une infraction aux règles antidopage fixées de l'AMA. Ce gaz se retrouverait dans une situation similaire au tramadol, banni par l'UCI mais pas par l'AMA. Contrôlé positif à ce produit sur le Tour de France 2022, le Colombien Nairo Quintana avait été par exemple disqualifié de la course mais il n'était pas suspendu.

"Depuis ma chute, j'ai réduit ma prise de risques"

Deuxième de la dernière Grande Boucle, Jonas Vingegaard était parvenu à monter sur le podium plus de trois mois après sa grave chute sur le Tour du Pays-basque. "De nombreux coureurs plaident pour prendre moins de risques, mais, en réalité, personne ne le fait", a encore jugé Vingegaard. "Nous devons comprendre que nous prenons beaucoup trop de risques. Il ne faut pas incriminer les organisateurs et la route… Nous aussi, les coureurs, nous jouons un rôle dans la sécurité. C’est une question centrale dans notre vie professionnelle."

"Depuis ma chute, j’ai réduit ma prise de risques, surtout dans les descentes et les virages", a confié Jonas Vingegaard, lui qui a "cru mourir" en avril dernier lors de sa chute. En 2025, le leader de la Visma-Lease a Bike visera une troisième victoire finale sur le Tour de France. Le grimpeur participera aussi au Tour d'Espagne après la Grande Boucle.

GL