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Mondiaux: "battu par plus fort", Alaphilippe a vécu "une journée de souffrance"

Vingt-huitième de la course en ligne des championnats du monde ce dimanche, Julian Alaphilippe est apparu très fatigué à l'arrivée, le visage marqué le froid et la pluie. Conscient qu'il n'était pas dans une forme optimale, le Français assure ne pas avoir de regrets. Même constat du côté du sélectionneur, Thomas Voeckler.

Sans être considéré comme le grand favori, il faisait légitimement partie des prétendants à la victoire. Il a finalement échoué à la 28e place, à plus de deux minutes du vainqueur, le Danois Mads Pedersen. Alors que tous les espoirs français reposaient sur lui, Julian Alaphilippe n’est pas parvenu à peser sur la course en ligne des championnats du monde, ce dimanche, dans le Yorkshire (Angleterre).

Après une saison aussi chargée que couronnée de succès, il n’a pas eu les jambes pour répondre aux offensives de Mathieu van der Poel et Matteo Trentin à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Le Néerlandais et l’Italien ont ensuite été rejoints par Gianni Moscon, Stefan Küng et Pedersen. Personne ne les a revus.

Frigorifié au terme d’une course disputée sous une pluie torrentielle, Alaphilippe a confié à l’arrivée avoir vécu un dimanche galère. "J’en ai déjà fait des courses difficiles, mais on va s’en souvenir de celle-ci. C’était vraiment une journée de souffrance comme rarement j’en ai eu depuis le début de ma carrière. C’était une journée difficile pour tout le monde, c’est comme ça. Ça fait un moment que j’ai passé la ligne, mais j’ai encore froid", a-t-il confié.

"Ce ne sont pas vraiment les conditions que je préfère. Je m’attendais à souffrir", a-t-il ajouté, avant de reconnaître que sa forme n’était pas optimale. "Il n’y a vraiment aucun regret. On a tout donné. On a respecté les consignes de Thomas (Voeckler). On a été battu par plus fort. J’ai craqué à la pédale, il n’y a pas d’excuses. L’équipe a vraiment fait du très bon travail toute la journée. Je commençais déjà à avoir froid à l’approche du circuit. Mes coéquipiers ont vraiment fait un gros travail pour m’aider à me ravitailler et à me changer. Mais le froid ce n’est pas ce que je préfère. Sur la fin, on s’est retrouvé à deux avec Tony (Gallopin) dans le dernier petit groupe, mais il y avait déjà une échappée devant. Ça s’est fait à la pédale. Je ne suis pas du tout triste ou déçu. Au contraire, je suis content d’en avoir terminé. C’était une sacrée journée", a-t-il détaillé, le visage marqué par l’effort et le froid.

"Je suis content du comportement de l’équipe de France, on a vraiment bien couru. On peut être déçu du résultat parce qu’on espérait mieux, mais on a fait ce qui fallait", a conclu Alaphilippe, qui était épaulé sur ces Mondiaux par Julien Bernard, Rémi Cavagna, Benoît Cosnefroy, Christophe Laporte, Anthony Roux, Florian Sénéchal et Tony Gallopin.

Voeckler n'a "aucun reproche" à faire à Alaphilippe

Pour ses premiers Mondiaux à la tête de l’équipe de France, Voeckler espérait lui aussi un meilleur résultat, mais il ne se voulait pas déçu au moment de faire le bilan. "On avait mis un plan en place, il a été respecté à la lettre par les gars. On n’a pas eu le Julian Alaphilippe espéré, mais il n’y a aucun reproche à lui faire. Il m’a averti quelques tours avant l’arrivée qu’il ne se sentait pas aérien. On a quand même voulu se tenir au plan prévu. Tous les coureurs ont fait leur job, je suis fier d’eux", a expliqué l’ancien coureur de Direct-Energie, lui aussi marqué par les conditions difficiles de cette course.

"Le rythme de la course a été élevé toute la journée, il y a eu des changements de parcours juste avant le départ et il y a eu de la pluie toute la journée. Il n’y avait plus que 25 coureurs à 30 kilomètres de l’arrivée. Ce sont des conditions dantesques", a-t-il appuyé, tout en reconnaissant qu’Alaphilippe était "tombé sur plus fort". "Ça a un peu coincé physiquement. Quand van der Poel y va, Julian est juste derrière, mais il ne peut pas y aller. C’est le sport. Derrière la télé, on peut se dire "Pourquoi il n’y va pas ?", mais après 270 kilomètres sous la pluie, tout le monde ne peut pas y aller."

Difficile de lui donner tort, car Alaphilippe est loin d'être le seul à avoir craqué. Présenté lui aussi comme un candidat crédible au maillot arc-en-ciel, Peter Sagan a dû se contenter de la cinquième place, alors que van der Poel a terminé à dix minutes de Pedersen après une incroyable défaillance. Alejandro Valverde, Philippe Gilbert, Remco Evenepoel ou encore Alexey Lutsenko, eux, ont abandonné.

RR avec Arnaud Souque