Réduire la vitesse pour diminuer les chutes? L'avis tranché de Pogacar sur la dangerosité du cyclisme

Il y a eu les grosses gamelles de Wout van Aert, fin mars lors d’À Travers la Flandre et début septembre sur le Tour d’Espagne. Le terrible jeu de quilles en avril sur le Tour du Pays Basque ayant envoyé au sol Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel, Primoz Roglic et plusieurs autres coureurs. Le gadin impressionnant en août de Demi Vollering sur le Tour féminin. Et surtout la mort de Muriel Furrer lors de la course en ligne des championnats du monde juniors, fin septembre.
L'année 2024 a été émaillée de chutes aux conséquences parfois dramatiques dans le cyclisme au point que de nombreux acteurs appellent désormais à un retour en arrière au niveau du matériel pour tenter de freiner un peloton qui va de plus en plus vite.
Si les causes des accidents sont multiples, le matériel est bien souvent pointé du doigt avec des machines et des composants (roues, pneus...) toujours plus aérodynamiques et performants. Alors quelles mesures prendre pour éviter ces chutes ultraviolentes ? Récemment, le vice-champion olympique Valentin Madouas a proposé d’imposer un braquet maximal, afin de réduire la vitesse et donc les chutes. D’autres estiment plutôt qu’il faut réglementer les pneumatiques. Et le champion du monde, que pense-t-il de toutes ces chutes ? Faut-il imposer des limitations de vitesse ?
"Je pense qu’il y aura toujours des accidents, peu importe les restrictions qu’il y aura"
Invité exceptionnel de l’émission "Bartoli Time" ce dimanche 2 mars sur RMC, Tadej Pogacar a été questionné sur le sujet. "La technologie va plus loin à travers les nouveaux vélos, les nouveaux équipements, mais je pense que c’est normal dans le sport, dans l’industrie du sport, les gens veulent être meilleurs que tous les autres, donc on verra toujours des progrès au fur et à mesure des années, peu importe les règles", a répondu le Slovène de 26 ans, lui-même victime d’une vilaine chute en avril 2023 sur Liège-Bastogne-Liège, quelques mois avant le Tour de France.
"Je pense qu’il y aura toujours des accidents, peu importe les restrictions qu’il y aura", a-t-il étayé. "C’est aussi qu’aujourd’hui on médiatise plus les accidents qu’avant, je pense qu’il y a toujours eu des accidents. Les coureurs ont toujours été rapides dans les descentes, et peut-être que les 20/30 dernières années, tout n’était pas autant télévisé. Maintenant on peut voir plus ou moins toutes les courses sur internet, et donc on voit tous les accidents. C’est sûr qu’on en parle plus parce qu’on en voit plus. Ça ne veut pas dire que ça arrive plus souvent, elles avaient déjà lieu avant."
Samedi, c'est un de ses coéquipiers chez UAE Emirates-XRG qui est tombé sur la Faun Ardèche Classic. Victime d'une fracture de la clavicule, le Suisse Jan Christen doit tirer un trait sur Paris-Nice (9-16 mars).