"S'il attaque trop tôt, je fais autre chose": les confidences d'Urska Zigart sur la domination de son compagnon Tadej Pogacar

C'est plus qu'une simple spectatrice. Depuis deux saisons, Urska Zigart, coureuse professionnelle chez AG Insurance-Soudal Team, voit son compagnon Tadej Pogacar écraser tout sur son passage. Tour de France, Tour des Flandres, Tour de Lombardie, Mondiaux... Le Slovène a terminé ce samedi sa saison 2025 par un 20e succès, remportant la "classique des feuilles mortes" pour la cinquième fois d'affilée.
"Je suis heureux pour lui qu'il réalise une si belle saison, car il travaille incroyablement dur pour y parvenir", a confié Urska Zigart au Het Laatste Nieuws. "Mais il ne se concentre pas vraiment sur les records ni sur l'idée de devenir une légende."
"Ce stress me ronge"
Pourtant, le coureur de l'équipe UAE est bien parti pour en devenir une, les débats pour savoir s'il est le meilleur cycliste de l'histoire étant déjà sur la table. Mais, face à cette domination sans partage, les premiers signes de frustration pointent du côté des suiveurs assidus du peloton, qui regrettent des attaques très loin de l'arrivée et des raids solitaires interminables. Ce qu'Urska Zigart comprend. "Les gens veulent du frisson du moment où ils allument la télévision jusqu'à l'arrivée", a-t-elle reconnu. "Même pour Tadej, je trouve plus amusant de gagner après un sprint palpitant. On ressent plus d'adrénaline qu'après un long solo. Mais il doit exploiter au mieux ses atouts."
La coureuse de 28 ans préfère aussi quand son compagnon reste tranquillement dans les roues - ce qui est de plus en plus rare - mais pour une autre raison: "Sinon, je suis trop nerveuse, et ce n'est pas bon pour ma santé. Je laisse généralement la télé allumée pour entendre ce qui se passe, mais en attendant, je me détends. Je suis le fil dans ma tête, mais j'essaie de ne pas trop l'analyser. Sinon, une heure comme ça me paraît bien trop longue. Ce stress me ronge." Et d'ajouter: "S'il attaque trop tôt, je fais autre chose."
D'après Urska Zigart, l'ogre insatiable sur le vélo est beaucoup moins rigoureux dans la vie de tous les jours. "Tadej, c'est celui qui a oublié de payer la facture d'électricité à la maison, et je le taquine encore à ce sujet", s'est rappelé celle qui le bat au billard et au Scrabble. "Pour moi, c'est juste Tadej, mon ami. Ce serait étrange pour moi de le voir comme Tadej, le champion du monde de cyclisme."
Avant de poursuivre: "Tadej est très discipliné, mais seulement dans ce qu'il aime, comme le vélo. Dès qu'il s'agit de quelque chose qu'il apprécie moins, comme répondre aux e-mails ou communiquer avec les médias, cette discipline disparaît rapidement. Il vit selon le principe: moins on en fait, mieux c'est." Une philosophie de vie quelque peu différente une fois le vélo enfourché.