Tour de France: les quatre derniers rivaux d'Alaphilippe et Pinot

Egan Bernal, dernier favori à suivre Thibaut Pinot ce dimanche lors de la 15e étape du Tour de France 2019. - AFP Sports
Deux Français peuvent encore gagner le Tour de France 2019, avec Julian Alaphilippe, qui portera le maillot Jaune mardi pour une 11e fois cette année, et Thibaut Pinot, indéniablement le plus fort dans les Pyrénées. "J'ai beaucoup souffert pour essayer de rester avec Pinot, mais c'est le Tour", précisait ce dimanche Egan Bernal, le dernier à pouvoir suivre dimanche la roue du leader de la Groupama-FDJ. Mais derrière les deux prétendants tricolores, ils sont encore quatre à pouvoir espérer la victoire finale, sans oublier le trouble-fêtes Mikel Landa.
Geraint Thomas, tenant du titre: en baisse mais du mieux
Geraint Thomas, compte-tenu de son statut de tenant du titre, était annoncé comme le propre favori à sa succession. Mais le Gallois de 33 ans n’a pas connu une préparation idéale. Victime d’une chute sur le Tour de Suisse à quelques semaines du Tour, le Gallois semble en retrait en haute montagne là où il dominait les débats en 2018.
"J'ai eu une journée difficile sur le Tourmalet mais hier (dimanche) j'ai très bien terminé. Je suis très impatient d'arriver aux Alpes. Pour gagner un Grand Tour, il faut être présent de bout en bout”, a lancé le deuxième du classement général actuel aux médias ce lundi en conférence de presse. La question est maintenant de savoir s'il pourra inverser la tendance des Pyrénées, où d'autres grimpeurs à l'image de Thibaut Pinot lui ont semblé supérieurs.
Position au général: 2e à 1'35 d'Alaphilippe, +15'' sur Pinot
Steven Kruijswijk, le plus régulier
Steven Kruijswijk n'est pas le coureur le plus médiatique. Pourtant, il possède déjà un solide CV, avec des top 5 dans chacun des trois Grands Tours. L'an passé, il se classait 5e du Tour de France. En 2016, il était leader du Tour d'Italie à 48 heures de l'arrivée avant de craquer face à Vincenzo Nibali dans les deux dernières étapes de montagne, dans une situation où il était isolé. Une chute dans un bloc de glace dans la descente du Col d'Agnel l'éjectait du podium final.
A 32 ans, le Néerlandais présente des garanties, à l'image de son équipe solide sur les étapes pyrénéennes. Néanmoins, il n'est jamais monté sur le podium d'un Grand Tour et ce Tour de France représente une occasion rêvée pour lui. Il peut viser plus haut mais n'est pas paru étincelant ce dimanche. Toujours très costaud en troisième semaine, le leader de la Jumbo-Visma surnommé "le cintre" pour son style atypique sera un candidat redoutable pour les Français.
Position au général: 3e à 1'47 d'Alaphilippe, +3'' sur Pinot
Egan Bernal, la relève
"On est la seule équipe avec deux coureurs au classement général et nous aurons des opportunités par rapport à cette situation", a déclaré Dave Brailsford, le patron de la formation Ineos en conférence de presse ce lundi. En clair, pour l'heure la formation britannique continue de miser sur ses deux leaders et espère tirer profit de son binôme pour remporter cette édition 2019.
S'il n'a que 22 ans, Egan Bernal est déjà une référence en montagne. Le Colombien va retrouver dans les Alpes des altitudes dont il a l'habitude. Lors du Tour 2018, il était éblouissant en dernière semaine dans un rôle de coéquipier pour Thomas et Froome. Depuis, Bernal a remporté Paris-Nice et le Tour de Suisse cette saison et s'est affirmé comme un prétendant crédible à la victoire finale. Par deux fois dans les Pyrénées, il s'est montré supérieur à Thomas. Et le dernier à accrocher la roue de Pinot ce dimanche.
Position au général: 5e à 2'24 d'Alaphilippe, à 12'' de Pinot
Emmanuel Buchmann, la surprise
Emmanuel Buchmann est la relève du cyclisme allemand. A 26 ans, il réalise la meilleure saison de sa carrière avec une 3e place au Critérium du Dauphiné Libéré, de même sur le Tour du Pays-Basque. Pourtant, il n'a jamais réalisé de top 10 sur un Grand Tour. Ce dimanche, l'Allemand a craqué dans la roue de Thibaut Pinot après lui avoir passé un relais. Sur le Tourmalet aussi, il a cédé dans les derniers mètres.
Voir l'Allemand remporter ce Tour de France serait une surprise de taille, compte-tenu de sa relative inexpérience à ce niveau. Accrocher un top 5 voire un podium serait déjà pour lui une grande réussite. Sa capacité à tenir la cadence en troisième semaine posera question, d'autant plus après son gros début de saison. Mais le leader de la formation Bora pourra compter sur une bonne équipe à ses côtés et sur un caractère offensif, qu'il a montré au Tour du Pays Basque.
Position au général: 6e à 2'36 d'Alaphilippe, à 24'' de Pinot
Mikel Landa, l'allié potentiel
Mikel Landa est un coureur paradoxal. Grimpeur hors-pair, il terminait 4e du Tour de France en 2017 en tant que lieutenant de Chris Froome. Parti à la Movistar pour avoir des prérogatives, il s'est retrouvé sur le Tour d'Italie 2019 à rouler pour son coéquipier Richard Carapaz, vainqueur de l'épreuve. Dans son triumvirat avec Nairo Quintana et Alejandro Valverde, Landa apparaît désormais le leader.
S'il semble compliqué pour le Basque de viser la première place, il peut espérer le podium, à condition de se porter à l'attaque. "Si Pinot était parti avec Mikel dans le Mur de Péguère, les écarts auraient pu être plus sérieux car il avait des coéquipiers à l'avant et nous aussi. On peut être amenés à travailler ensemble", déclarait Alejandro Valverde ce dimanche à propos de la Groupama-FDJ. Une chose est sûre: les Movistar, à l'image de Landa, se porteront à l'attaquer. De quoi créer des opportunités pour les prétendants à la victoire finale, ou au contraire provoquer quelques défaillances nouvelles.
Position au général: 7e à 4'54 d'Alaphilippe, à 3'04 de Pinot