Alaphilippe, Bernal, Pinot... mais qui va finir par gagner ce Tour de France?

Le Tour de France 2019 se rapproche de son dénouement. Les favoris n'ont plus que deux étapes de montagne pour s'écharper avant l'arrivée sur les Champs-Elysées, dimanche. Julian Alaphilippe devra résister à des favoris aux dents longues pour réussir un exploit histoirque.
Alaphilippe, toujours plus sur le fil
Il devait perdre le maillot sur le contre-la-montre de Pau, il a tenu. Il devait le céder au Tourmalet, il a terminé 2e. Le Prat d'Albis devait être son dernier jour en jaune, il a limité la casse. Jeudi, les favoris avaient enfin décroché Julian Alaphilippe dans le Galibier, mais il a effectué un retour spectaculaire dans la descente pour recoller et garder 1'30 d'avance sur Egan Bernal, son nouveau dauphin parvenu à s'échapper.
"Je me suis senti pas trop mal jusqu'à l'attaque de Bernal puis de Thomas, a expliqué le Français. Je me suis accroché. J'ai fait une descente de malade, je voulais absolument sauver mon maillot." La tâche se complique chaque jour, avec d'abord l'Iseran et la montée vers Tignes ce vendredi, puis l'ascension vers Val Thorens samedi.
Impressionnant par sa résistance en montagne face aux spécialistes, Alaphilippe a déjà repoussé ses limites. D'autant plus dans une équipe Deceuninck-Quick-Step où seul Enric Mas peut l'appuyer en altitude. A force de plier, va-t-il finir par rompre? Impossible n'est pas Alaphilippe.
Bernal, le mieux placé derrière
Egan Bernal a réussi le bon coup de la 18e étape, jeudi. Le Colombien a placé une attaque dans l'ascension du col du Galibier pour devancer les autres favoris de 32 secondes à l'arrivée. Résultat, il est désormais 2e du classement général à 1 minute et 30 secondes de Julian Alaphilippe et fait figure de grand favori. Il doit maintenant faire craquer le maillot jaune pour devenir le premier Colombien sacré sur la Grande Boucle. Son inexpérience (un seul grand Tour disputé) peut-elle jouer contre lui?
Thomas, en maîtrise
L'expérience, Geraint Thomas en a à revendre. Avec la 2e et la 3e place du classement général, Ineos est en passe de réussir son pari. Ses deux leaders sont en position idéale pour signer la 7e victoire en huit ans pour la formation britannique, anciennement Sky. Thomas pointe à cinq secondes de Bernal. Ils devront parvenir à accorder leurs violons pour durcir le tempo et enfin faire craquer Alaphilippe, qui leur résiste depuis les Pyrénées. Le Gallois semble moins en jambes que le Colombien. Il a tenté lui aussi de partir en solitaire jeudi, mais a été repris par les autres favoris sous l'impulsion de Thibaut Pinot. De quoi donner des idées au Français ce vendredi.
Pinot doit retrouver sa forme des Pyrénées
Pour la première fois, Thibaut Pinot n'a pas semblé au-dessus de ses adversaires dans l'ascension du Galibier. Le Français de Groupama-FDJ, 5e à 1'50 d'Alaphilippe, avait donné la leçon dans les Pyrénées, prenant 1 minute et 41 secondes aux autres favoris. "Je n'étais pas dans une grande journée" a commenté le Franc-Comtois après la course. Pour réussir l'exploit, Pinot devra retrouver ses jambes des Pyrénées. Il a pour lui son panache, le public et un mental au top sur ce Tour de France.
Buchmann et Kruijswijk, les embusqués
A parler sans cesse du quatuor Alaphilippe-Bernal-Thomas-Pinot, on oublierait presque que Steven Kruijswijk s'est intercalé à la 4e place du classement général. Le Néerlandais ne compte que 17 secondes de retard sur Bernal et peut compter sur le soutien de son équipe Jumbo-Visma, souvent la plus résistante en montagne sur ce Tour. Mais son lieutenant George Bennett a chuté deux fois jeudi et Laurens De Plus a lâché plus tôt que d'habitude.
Emanuel Buchmann, 6e à 2'14 d'Alaphilippe, complète le groupe des favoris. Lui aussi très à l'aise dans les Pyrénées, l'Allemand a semblé plus en difficulté, sans pour autant perdre de temps. Mais il est trop isolé dans une une équipe Bora-Hansgrohe dédiée en grande partie au sprinteur Peter Sagan. Sans doute trop juste pour viser la victoire finale, il espère se glisser dans le Top 5.