Tour de France 2025: "Un des meilleurs moments de notre carrière", les mécaniciens racontent leur "sauvetage" de Tadej Pogacar

La scène spectaculaire de mercredi: Tadej Pogacar a chuté sur la 11e étape du Tour de France, après un accrochage avec Tobias Johannessen. Mais la réaction de Raf Pauwels et Patrick Dils a été d'une précision chirurgicale: "On n’a pas réfléchi, on a agi", raconte Raf, le mécanicien belge lors d'un entretien avec le média sporza.
Dès que l’incident a eu lieu, ils ont su réagir dans l’urgence, alors que chaque seconde comptait: "Avant même que Radio Tour nous alerte, on l’a vu tomber. On a immédiatement accéléré pour voir ce qui se passait", ajoute Raf Pauwels.
Pour les deux mécaniciens, le temps de la réflexion n’existe pas, seul le temps d’action prime. Leurs gestes ont été d'une efficacité impressionnante. Patrick Dils décrit comment Pogacar, après être tombé, a tenté de remettre sa chaîne en place sans succès.
"Tadej a essayé de remettre la chaîne lui-même, mais ça ne fonctionnait pas. À ce moment-là, j’ai arraché la chaîne de ses mains. Il m’a dit ‘Merci’, et c’était reparti."
Le Slovène a par la suite diffusé un message sur X pour de nouveau remercier les deux mécaniciens: "Merci les gars, j'étais un peu perdu et je ne savais pas comment remettre ma chaîne." La tension et le stress étaient palpables, mais le duo, bien rôdé après 15 ans de collaboration, n’a pas vacillé: "Un petit peu de stress, mais c’est notre boulot. On est là pour ça", confie Patrick Dils.
"C’est l’un des meilleurs moments de notre carrière"
Malgré l’efficacité de l’intervention, Raf et Patrick restent humbles et gardent les pieds sur terre. "C’est l’un des meilleurs moments de notre carrière, mais si on pouvait ne rien faire, ce serait encore mieux", avoue Raf. Leur objectif, avant tout, reste de ne jamais être appelés à intervenir: "Moins nous intervenons, mieux ce sera pour les coureurs. Mais si l'on doit agir, on est là pour ça." Un paradoxe que les mécaniciens vivent au quotidien.
Patrick Dils insiste sur cette idée: "Parfois, tu fais tout pour que rien n’arrive, mais si ça arrive, tu dois être prêt. Et tu dois faire en sorte que ça marche." Une philosophie qui résume bien leur rôle discret, mais crucial sur le Tour de France.
"On est là pour tout le monde, pas seulement pour les stars"
Ce qui distingue particulièrement Raf et Patrick, c’est leur approche humaine du métier: "On est là pour tout le monde. Pas seulement pour les stars, mais aussi pour le coureur en fin de peloton", précise Raf. Une mentalité qui va au-delà de la simple mécanique.
"Notre rôle est de s’assurer que tout le monde puisse poursuivre la course, peu importe son classement. On est là pour tous les coureurs, du numéro 1 au numéro 200."
Ce sens de l’équité et du travail bien fait est au cœur de leur engagement quotidien.Ils ne se contentent pas d’être des techniciens ; ils sont des acteurs essentiels de la dynamique du Tour. Leur travail permet aux coureurs de se concentrer sur ce qu'ils savent faire le mieux... pédaler.