Tour de France: "L'attitude de Politt est logique", Jérôme Pineau défend le coéquipier de Pogacar critiqué pour son comportement

"Attitude détestable", "indécence"... Le comportement du coureur Nils Politt, coéquipier de Tadej Pogcar sur le Tour de France, est vivement critiqué. En cause: son agacement visible en tête de peloton dans la première partie de l'étape ce mardi entre Montpellier et le Mont Ventoux.
Alors qu'une échappée de trois hommes comptait moins d'1'30 d'avance du peloton, plusieurs coureurs ont tenté de relancer la course et prendre le bon coup. Ce qui n'a pas été du goût de l'Allemand qui s'est mis à leur hauteur pour les réprimander et les décourager, parfois en leur barrant la route.
Voeckler et Bernaudeau remontés
Une attitude qui n'a pas du tout plu à Thomas Voeckler, témoin de la scène sur la moto de France Télévisions. L'ancien maillot jaune a déploré l'"attitude détestable" du rouleur allemand prêt à tout pour contrôler la course et mettre Tadej Pogacar dans les meilleures conditions pour l'emporter en haut du Mont Ventoux.
"Il n'y a pas de pire attitude", a-t-il regretté. 'C'est souvent les équipiers, et non pas le leader, qui se pointent et disent: 'Eh, petit! Tu n'as pas compris que ce sont les grands qui jouent aujourd'hui!' J'ai horreur des coureurs, sous prétexte qu'ils sont plus forts ou dans des grosses formations, qui veulent faire leur loi."
Interrogé par RMC Sport, Jean-René Bernaudeau, l'historique manager de TotalEnergies, a rejoint l'avis de son ancien coureur. "Je suis totalement d'accord avec Thomas. Il y a une sorte de caste, les gros veulent écraser les petits. Il faut le dénoncer. Chacun est libre, on n'a pas le même maillot. On ne défend pas les mêmes intérêts. S'il y a un peu d'élégance... Ce qui est important aujourd'hui c'est que le vélo aille bien. Je n'accepte pas ça. C'est de l'indécence. En plus, c'est filmé", a-t-il notamment dénoncé.
"Un garçon charmant"
Mais tous les observateurs du cyclisme n'ont pas la même interprétation des faits. Sur RMC, l'ancien cycliste devenu consultant Jérôme Pineau a fustigé les nombreuses critiques. "Nils Politt est un garçon charmant", a-t-il rappelé. "Jean-René a une dent contre à peu près tout le monde en ce moment. L'attitude du coureur qui veut aller chercher les gars qui veulent s'échapper, c'est somme toute assez logique. Je rappelle à Jean-René quand il avait le maillot jaune avec Thomas Voeckler, ils avaient aussi ordre de ne pas laisser sortir et de filtrer."
Et de conclure: "C'est le geste d'agacement (qui a énervé). De là à prendre tout ce qu'il a pris dans le milieu et les rafales des réseaux sociaux, je trouve ça un peu trop."
De son côté, le principal intéressé a pris la parole ce mercredi avant le départ de la 17e étape à Bollène. D'après lui, la polémique n'a pas lieu d'être. "Oh, ce n'était rien de spécial. On voulait contrôler la course, et une échappée avait pris 1'20 d'avance." C'est pourquoi à cet instant, il se serait alors arrêté avec son leader pour uriner. "C'est le maillot jaune, et après lui, la moitié du peloton s'est arrêtée", a-t-il poursuivi. "Tadej et moi étions les premiers à revenir, mais ils ont recommencé à attaquer. Mais il restait encore 30 à 40 coureurs derrière."
D'où son agacement. "On m'a toujours appris que c'était calme quand le maillot jaune s'arrêtait pour uriner. Personne n'attaquait alors", a-t-il ajouté. Avant de lancer ironiquement: "Mais apparemment, on doit encore apprendre la nouvelle règle."