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Tour de France: Pourquoi Alaphilippe peut avoir de l'espoir dans les Alpes

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Toujours en jaune à la veille d'attaquer les Alpes avec une marge de 1'35" sur Geraint Thomas son dauphin, Julian Alaphilippe s'attend à un défi de taille s'il veut remporter le Tour de France 2019. Ses deux précédents dans ce massif, dans un contexte différent, laissent une marge d'espoir.

Bonne nouvelle pour Julian Alaphilippe: lors des 10 derniers Tours de France, le Maillot Jaune à l'issue du deuxième jour de repos, a ramené à 9 reprises la tunique à Paris. La seule exception? Thomas Voeckler en 2011. Si Alaphilippe présente un autre pedigree que son prédécesseur français, une similitude demeure: personne n'attendait à ce niveau Julian Alaphilippe, en mesure de jouer la victoire finale sur ce Tour de France 2019. Une seule question subsiste: peut-il, à l'issue des Alpes, conserver son Maillot Jaune?

La révélation en 2016

En 2016, Julian Alaphilippe participait à son premier Tour de France, dans un rôle bien différent. Mais auréolé d'une sixième place au classement général du Critérium du Dauphiné Libéré, au contact dans les Alpes avec les Christopher Froome et Alberto Contador. "Je ne sais pas si tu te rends compte du niveau que tu as atteint", lui lançait alors Bernard Bourreau, ancien sélectionneur de l'équipe de France. Une première promesse en montagne, qui en appelait déjà d'autres.

Deuxième derrière Peter Sagan de la deuxième étape du Tour de France à Cherbourg, il avait tourné autour du Maillot Jaune toute la première semaine sans jamais y parvenir. Avant de se reconvertir en chasseur d'étapes. L'attaque définissait déjà sa façon de courir. A l'approche des Alpes, lors de la 15e étape vers Culoz, il semblait le plus fort dans le Col du Grand Colombier (dans le massif du Jura). Porté par sa fougue dans la descente, il avait perdu tout espoir avec un saut de chaîne et s'était classé cinquième à l'arrivée. Le lendemain, énervé, il était parti en duo avec son coéquipier d'alors Tony Martin pour un raid de 170 kilomètres. Sans succès mais déjà le Français ne comptait pas ses efforts.

Lors de l'avant-dernière étape, dans les Alpes cette fois, il avait enfin pris enfin la bonne échappée. Souvent à l'attaque en troisième semaine, il avait déjà fait preuve d'une belle faculté de récupération. Sous une pluie battante, il avait assuré le spectacle avec Jarlinson Pantano. Avant d'être rattrapé dans la dernière ascension, le Col de Joux-Plane, par Vincenzo Nibali et Ion Izagirre. Ce dernier, le plus fort, avait filé dans la dernière descente vers Morzine et gagne l'étape. Quatrième à l'arrivée, Alaphilippe avait marqué les esprits par un état d'esprit offensif.

Le nouveau statut en 2018

Sur le Tour de France 2018, la première semaine convenait parfaitement à Julian Alaphilippe, qui ambitionnait une victoire d'étape et le port du Maillot Jaune. Encore raté. Sur l'étape des pavés de Roubaix, il avait terminé à 12 minutes, ce qui lui avait donné de la marge pour prendre les échappées dans les Alpes.

Il n'avait pas loupé la première fugue dès la première étape des Alpes vers Le Grand-Bornand. Avec quatre cols au menu, le Français s'était trouvé des ambitions pour le classement de la montagne. Jusqu'à la dernière difficulté, le Col de la Colombière où il avait distancé un par un tous ses compagnons, pour aller chercher sa première victoire d'étape sur le Tour de France. Il repartira à l'attaque le lendemain mais sans succès, confortant au passage son maillot à pois.

A Paris, Julian Alaphilippe après un autre succès dans les Pyrénées, avait ramené un maillot à pois et confirmé des prédispositions pour la montagne.

La donne est bien différente cette année

En 2019, la donne est différente puisqu'il est pour la première fois à la lutte avec les favoris du classement général. Le menu copieux des Alpes à venir, la faiblesse de son équipe en montagne et la fatigue accumulée au cours des deux premières semaines, semblent autant de facteurs qui laissent à penser qu'il ne devrait pas survivre aux Alpes. Mais le Maillot Jaune, a déjà déjoué tous les pronostics en confortant sa tunique dans les Pyrénées. De là à en faire de même dans les Alpes?

Guillaume Lepère