Paris-Roubaix: "Un challenge à la hauteur de son talent", en quoi la participation de Pogacar est un événement

Il a fait durer le suspense et ça valait le coup d’attendre. A 26 ans, le champion du monde de cyclisme Tadej Pogacar participera pour la première fois à l’Enfer du nord le dimanche 13 avril. Une chance pour le directeur de la course, Thierry Gouvenou. "Quelques grands champions l’ont fait et il va s’inscrire dans cette liste. On attend ça avec impatience, on sait qu’il a beaucoup d’envie sur cette course. C’est vraiment un challenge à la hauteur de son talent. Il y a pas mal de choses à mettre en place pour qu’il gagne la course mais le faire c’est déjà un grand pas."
Une participation historique
Ce défi, Tadej Pogacar l'avait évoqué à demi-mot sur RMC début mars, dans Bartoli Time. Cela faisait plus de 30 ans que le dernier vainqueur du Tour de France n’avait plus pris le départ de Paris-Roubaix. Le dernier en date? Greg Lemond, en 1991.
"Je ne pensais pas qu’il viendrait dès cette année", se réjouit le patron du Tour de France, Christian Prudhomme. "Moi ce que je trouve formidable, c’est qu’on a à nouveau les meilleurs coureurs du monde toute l’année, de mars à octobre, pas qu’en juin et en juillet." Le Slovène avait en tête de s’aligner sur le monument depuis plusieurs mois. Il était d’ailleurs allé reconnaître les secteurs pavés du nord début février. "On vit ces dernières années avec une super-spécialisation des coureurs. D’un côté, il y a les coureurs de classiques, de l’autre, ceux des Grands tours. Le fait qu’il y ait un vainqueur du Tour de France qui décide de venir sur la course la plus anachronique, c’est quelque chose qui est important pour le cyclisme, et qui ramène aux années Merckx, Hinault. À son tour, il va entrer dans la légende", ajoute Thierry Gouvenou.
Un duel iconique avec Mathieu van der Poel
Évidemment, la présence de Tadej Pogacar à Roubaix ne serait rien sans le duel qu’il partage avec Mathieu van der Poel, double vainqueur de l’épreuve. "Pogacar, il vient pour gagner, il vient défier van der Poel, le maître de Paris-Roubaix aujourd’hui", s’enflamme (déjà), Christian Prudhomme. Un duel qui a d’autant plus de saveur depuis la victoire du Néerlandais devant Tadej Pogacar et Filippo Ganna samedi, sur la Primavera (Milan-Sanremo), malgré les attaques incessantes du champion du monde slovène dans la Cipressa et le Poggio. "On a vu Pogacar sur les secteurs pavés du Tour de France, il y a deux ans, il a été impressionnant", déclare Jérôme Pineau, consultant RMC Sport. "C’est une course qui sacre les coureurs les plus résistants et les plus forts. Et à ce petit jeu, Tadej Pogacar est souvent le plus fort. Après c’est la question du danger, est-ce qu’il prend des risques sur cette course là?" Car l’objectif majeur du Slovène reste le Tour de France cet été, où il tentera de remporter sa quatrième couronne.