Un Monument, maillots cyclamen: Arnaud Démare, l'un des meilleurs sprinteurs français, annonce sa retraite

Une page du cyclisme français se tourne. Arnaud Démare a annoncé, ce jeudi, qu'il prendrait sa retraite dimanche après Paris-Tours. "L’heure est venue", a écrit sur X le sprinteur français. "À la fin de cette saison, après Paris-Tours, je tournerai la page de ma carrière professionnelle. Mais quelle aventure incroyable… J’ai commencé le vélo à 6 ans, baigné dans cette passion en famille. Je ne pensais pas alors que ce rêve d’enfant m’emmènerait aussi loin. J’ai eu la chance de vivre mon rêve, de gagner de grandes courses et de représenter fièrement le cyclisme français au plus haut niveau. Jamais je n’imaginais réaliser tout ça. Je suis fier de mon parcours, et profondément reconnaissant envers ma famille, mes équipes, mes coéquipiers et tous les supporters qui m’ont accompagné."
Le sommet de Milan-San Remo
Le Picard visera une 98e victoire pour conclure en beauté une très riche carrière débutée, chez les professionnels, sous les couleurs de la FDJ en 2011. Il y a passé douze ans et décroché plusieurs succès de prestige, s'imposant comme l'un des meilleurs sprinteurs du peoloton.
En 2016, Arnaud Démare est entré dans le légende en s'offrant Milan-San Remo, l'un des cinq Monuments du cyclisme, en réglant un sprint massif devant l'Anglais Ben Swift et le Belge Jürgen Roelandts.
L'année suivante, il avait débloqué son compteur sur le Tour de France en s'adjugeant la 4e étape de l'édition 2017, avant de récidiver en 2018 (18e étape).
Fâché avec Marc Madiot
Champion du monde sur route Espoirs en 2011, Démare compte également trois titres de champion de France sur route (2014, 2017, 2020). Il a connu ses plus belles heures de gloire sur le Giro avec deux maillots cyclamen du meilleur sprinteur ramenés en 2020 (4 victoires d'étapes) et 2022 (3 victoires d'étapes).
Arnaud Démare, c'est aussi une carrière marquée par sa rivalité avec Nacer Bouhani, autre talentueux sprinteur de sa génération dont il fut l'équipier et le concurrent à la FDJ, puis chez Arkéa-B&B Hotels. Le coureur a aussi quitté la formation Groupama-FDJ dans un climat très conflictuel avec son manager Marc Madiot qui lui avait fait signer son premier contrat professionnel, sur fond de mésentente ouverte avec David Gaudu, leader de la formation.
"Je n'ai rien à dire à Marc", avait-il lancé en janvier 2024. "En douze ans, on ne m'a jamais dit: 'Arnaud, tout ce que t'as pu faire, bravo.' Mais Emmanuel Hubert (manager d'Arkéa), au premier coup de téléphone, c'est ce qu'il m'a dit: 'Tu peux être fier de tout ce que t'as fait, et j'aimerais que tu continues chez moi.' Je sens qu'ils sont fiers de m'avoir et j'ai envie de leur rendre." Près de deux ans plus tard, il va faire ses adieux au cyclisme sur une note un peu amère avec la disparition très probable de l'équipe Arkéa-B&B Hotels.