Ajax: Onana raconte sa suspension pour dopage et son "erreur" de pilule

Un grand ouf de soulagement. Le 13 novembre dernier, à l'occasion de Cameroun-Malawi comptant pour les qualifications pour le Mondial 2022, André Onana a disputé ses premières minutes depuis le 30 janvier 2021. Le gardien de l'Ajax, suspendu 12 mois pour dopage, a finalement vu sa peine réduite à neuf mois et a pu faire son retour en Ligue des champions le 24 novembre dernier, lors du match remporté face à Besiktas (1-2). Dans un entretien pour Marca, il a décidé de revenir sur ce long tunnel qu'il a traversé avant de revenir sur les terrains.
En octobre 2020, après un match face à l'Atalanta, André Onana a voulu soigner un mal de tête. "Je suis allé prendre un médicament qui m'avait été prescrit (Litacol), mais ma femme, qui venait d'accoucher, avait une pilule similaire (Lasimac) qui est utilisée pour la rétention d'eau et je l'ai prise par accident. Lorsqu'un mois plus tard, alors que j'étais au Cameroun, on m'a dit que le test était positif au furosémide, j'ai dit au médecin : 'Vous avez dû faire une erreur. J'ai fait plus de 23 tests dans ma carrière'."
"Les erreurs ne sont pas acceptées dans notre travail"
Sonné par cette révélation et par la sanction infligée (douze mois de suspension, sanction finalement ramenée à neuf mois par l'UEFA), le gardien camerounais s'est mis "dans un sacré pétrin à cause d'une erreur stupide" et a dû "en payer le prix." "L'UEFA a reconnu qu'il s'agissait d'une erreur involontaire, que cette pilule ne vous aide pas à améliorer vos performances. On apprend de tout. Je suis heureux d'être de retour et je tiens à avertir les sportifs d'élite de faire attention, car les erreurs ne sont pas acceptées dans notre travail. Vous êtes responsable de tout ce qui entre dans votre corps. Si vous buvez de l'eau contaminée, c'est votre faute. C'est difficile, mais c'est la loi et je devais purger ma peine."
Pendant neuf mois hors des terrains, le quotidien d'André Onana a été totalement bouleversé et il a dû se débrouiller avec les moyens du bord. "Je n'ai pu m'entraîner avec aucun coach qualifié! J'ai dû survivre, endurer et m'entraîner par moi-même. J'ai dû constituer une équipe solide de 17 personnes pour redevenir le gardien de but que j'étais : préparateur physique, entraîneur des gardiens, psychologue? Cela n'a pas été facile, mais grâce à Dieu et à eux, nous y sommes parvenus."
Un choc psychologique
Accusé de dopage, le portier de l'Ajax a très mal vécu ces moments, qui l'ont fait douter de lui-même. "C'est incroyable comme une pilule de 40 milligrammes peut détruire votre vie, votre carrière, ternir votre image. J'ai pensé : "Comment puis-je dire à mes parents que j'ai été contrôlé positif au dopage alors que je n'ai jamais fumé ni bu de ma vie ? Les gens parlent de dopage, mais ce que j'ai pris, j'insiste, était une pilule pour la rétention d'eau. J'ai vu tout ce qui est sorti dans la presse et j'ai pensé : 'Serais-je un drogué ?' Vous en tirez des leçons et cela vous rend plus fort. Vous réalisez qu'il n'y a pas d'humanité dans le football. Pour certaines personnes, nous sommes des robots et nous n'avons pas le droit d'échouer."
Après des mois de galère, André Onana a donc retrouver le sourire avec le Cameroun mais aussi et surtout l'Ajax, qui vient de brillamment se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, en terminant premier son son groupe en réalisant un sans-faute.