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Faire taire les détracteurs: comment l'OM a utilisé les doutes et les critiques pour se relancer en septembre

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Les bons résultats marseillais des dernières semaines donnent beaucoup de crédit au management de Roberto De Zerbi et aux choix récents des dirigeants. Les vives critiques du début de saison – notamment celles liées au recrutement de la fin du mercato – n’ont pas été oubliées pour autant et l’OM n’hésite jamais à s’en servir pour se souder et avancer.

Cinq victoires lors des six derniers matchs. Depuis la trêve internationale du mois de septembre, l'OM carbure à un rythme effréné. Et même la courte défaite sur le terrain du Real Madrid (2-1), lors du premier match de Ligue des champions, avait été de nature à rassurer les joueurs, le staff et les dirigeants sur le niveau de l'Olympique de Marseille, après un mois d'août très compliqué (deux défaites en trois journées de Ligue 1). 

Ce début de saison chaotique sur le terrain et en coulisses - on se souvient de l'affaire Rabiot/Rowe - avait engendré beaucoup de critiques. Et deux interrogations majeures. La première: Pourquoi autant de recrues en toute fin de mercato, alors que l'OM avait promis que la "saison 2" serait celle de la stabilité? La deuxième: Roberto De Zerbi allait-il être à la hauteur des attentes, avec l’arrivée des grands rendez-vous et notamment de la Ligue des champions?

Le "seuls contre tous", une ficelle de management assumée

La bonne série actuelle, ponctuée par une deuxième place au classement - à un petit point du PSG - juste avant cette nouvelle pause internationale, est vécue, à l'intérieur du club, comme une première réponse destinée à tous ceux qui ont douté des choix de l'OM.

Même si Marseille veut globalement faire profil bas et sait que rien n'est acquis, ce sentiment et cette vieille ficelle du "seuls contre tous" est une vraie source de motivation au quotidien.

Le vestiaire a apprécié que De Zerbi monte au créneau pour défendre certains joueurs

Roberto De Zerbi n'a pas hésité, dans ses discours d’avant-match ou ses prises de parole quotidiennes, à pointer du doigt ce scepticisme ambiant autour de l'OM, pour motiver ses troupes et leur indiquer que l'arrivée des belles affiches était pour chaque joueur et chaque recrue le moment idéal pour montrer son niveau et son caractère.

Après une période trouble liée à l’affaire Rabiot, De Zerbi a su redonner du caractère et de la vie à son groupe. Et, ces dernières semaines, les joueurs ont véritablement fait bloc autour de "RDZ" et ont particulièrement apprécié de voir leur entraîneur prendre la défense de certains Olympiens, notamment en conférence de presse.

Balerdi, Paixao, Gouiri: riposte immédiate face aux critiques

Le coach italien a montré les crocs à plusieurs reprises, face à des critiques qui étaient trop prononcées à son goût. D'abord concernant Leonardo Balerdi, avant Madrid, quand le niveau du capitaine marseillais était remis en question et que beaucoup lui promettaient déjà un avenir sur le banc de touche, vu l'arrivée des nombreuses recrues de qualité en défense. Le technicien a récidivé, avant OM-Ajax, faisant mine d'être choqué par une question sur les performances et l’état de forme du brésilien Igor Paixao.

Avant Metz-OM, il a également balayé d'un revers de main des interrogations sur le moral d'Amine Gouiri. Est-ce une coïncidence ou la preuve que les joueurs veulent rendre cette confiance à leur coach? À chaque fois que De Zerbi est monté au créneau pour protéger l'un des siens, le joueur a répondu par un gros match (Balerdi à Madrid), un doublé (Paixao contre l'Ajax), ou un but déclic (Gouiri à Metz) pour éteindre la polémique.

Le caractère frondeur de cet OM plaît aux supporters

Cette manière de défendre coûte que coûte son vestiaire, son club et sa ville est une posture naturelle et non négociable aux yeux de Roberto De Zerbi, qui a en lui une âme d’Ultra qu’il revendique et assume.

Sa sortie médiatique contre la "presse parisienne", qui n'aurait pas - à ses yeux - suffisamment eu de considération pour la performance de l'OM face au PSG, ou plus récemment son intervention, au pied des tribunes du stade Saint-Symphorien, quand certains supporters marseillais étaient pris à partie, ont renforcé la cote de popularité de l'Italien auprès des supporters, d'abord ravis du visage affiché par l'équipe depuis quelques matchs, mais aussi séduits par ce caractère frondeur de leur entraîneur. 

L’OM n’a pas oublié les vives critiques sur le recrutement de la fin août

Sur ce registre de l'OM trop souvent critiqué ou mal aimé, De Zerbi a ses alliés. Les dirigeants marseillais ont très peu apprécié, à la fin du mercato, la remise en cause de leur recrutement. Dans leur esprit, la stabilité du club était avant tout incarnée par le maintien à son poste du coach italien et par la continuité donnée aux leaders de l'équipe, restés à Marseille (Rulli, Balerdi, Hojbjerg, Greenwood).

Le fait d'insinuer que les trop nombreux mouvements opérés à la fin du marché des transferts étaient une nouvelle preuve d'instabilité chronique a été mal vécu en interne et la direction de l’OM a gardé une certaine rancœur envers ses détracteurs.

Une source de motivation chez les dirigeants également

L'OM ne veut pas crier victoire, loin de là, mais a la conviction d'être sur le bon chemin avec, pour quasiment toutes les recrues de la fin août, la sensation d'avoir fait le bon choix et que ces recrues ont en tout cas le profil et les qualités pour faire grandir l'OM. Seul Hamed Junior Traoré n'a pas encore eu véritablement l'occasion de prouver sa valeur à cause d'une blessure.

Si certaines premières recrues de l’été, comme CJ Egan-Riley, Facundo Medina ou Angel Gomes, doivent encore plus apporter, tous les "nouveaux" arrivés sur le gong se sont intégrés à vitesse grand V dans cet OM. Au point d'avoir déjà étouffé les critiques d'il y a un mois. L’OM veut faire une grande saison. Et adore, aussi, faire taire ses détracteurs.

Florent Germain, à Marseille