Coupe du monde, Deschamps, PSG... L'interview intégrale de Coman dans Rothen s'enflamme

Kingsley, quand on a une Coupe du monde dans deux mois et demi, la préparation est-elle différente ?
Pas vraiment, car on a vraiment beaucoup d’échéances avec le club. Je pense même qu’on arrivera un peu plus frais. Au moins, on n’a pas à trop gérer, car, en général, on n’est pas plus fatigués que ça au mois de décembre.
Avant l’Euro, vous aviez dit que l’équipe de France avait la meilleure équipe du monde. Regrettez-vous ces propos ?
Non, je ne regrette pas, car c’était ce que je pensais. Avoir la meilleure équipe ne veut pas dire qu’on va gagner, ç’a toujours été comme ça dans le foot. Il y a les aléas du jeu, les états de forme. Je préfère toujours nous voir en tant que favoris parce que j’ai totalement confiance en nous. Ce qui est sûr, c’est que ce serait arrogant de dire qu’on a la meilleure équipe du monde alors qu’on n’a pas battu tout le monde. Mais je sais qu’on est quand même confiants et qu’on va tout donner pour faire mieux qu’à l’Euro.
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On a le sentiment que vous avez pris beaucoup de poids au sein de l’équipe de France. Qu’en pensez-vous ?
Ça va avec ma progression. Je vieillis, je prends de l’expérience. Je suis vraiment dans l’âge où je me dois de prendre des responsabilités, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Je fais le maximum pour donner mon énergie et mon expérience, car ça fait un moment que j’ai l’habitude du haut niveau.
Au Bayern Munich, vous avez par ailleurs retrouvé un poste de milieu droit dans un schéma un peu plus classique…
Oui, ça me convient plus. Ailier droit, ailier gauche… C’est vraiment mon poste de prédilection. J’ai été piston au Bayern car il y a eu quelques blessures et qu’on a changé de système. Mais, ce qui est sûr, c’est que je suis un joueur plus offensif et que je préfère me retrouver plus devant que derrière. Mais j'ai toujours été un joueur d’équipe et je sais que, pour gagner, il faut faire des sacrifices et se mettre au service du collectif. C’est ce que j’ai fait.

Maintenant, vous vous rendez compte qu’il y a plus d’attentes sur le terrain mais également en termes d’image et de sponsors. Aujourd’hui, que faites-vous par exemple ?
Là, je suis dans un événement Puma pour la gamme de chaussures "Ultra". Forcément, quand on prend de l’ampleur, il y a plus de choses à faire en dehors du terrain, que ce soit dans le vestiaire ou avec les sponsors. Ça fait partie du boulot et on le fait avec plaisir.
Que pensez-vous de votre début de saison avec le Bayern Munich ?
Je n’ai joué que deux matchs car j’étais suspendu les deux premiers. L’équipe a très très bien commencé et, sur mon premier match, j’avais à cœur de maintenir ce niveau dans l’équipe. J’ai fait un super premier match (un but et deux passes décisives contre Bochum lors de la 3e journée de Bundesliga, ndlr). Je me sens super bien physiquement et j’ai de grosses attentes cette année. Je vais tout donner pour aider mes équipes - car je compte aussi l’équipe de France - à remporter le plus de trophées possibles.
Votre club se doit de gagner tous les trophées et a fait un gros recrutement (De Light, Mané, Gravenberch, Mazraoui…) Est-ce que ça met une pression supplémentaire, notamment après l’échec en quart de finale de Ligue des champions contre Villarreal la saison dernière ?
On se doit de faire beaucoup mieux et, cette année, le club a tout mis en œuvre pour qu’on ait la meilleure équipe possible. Les dirigeants ont fait du très bon boulot et c’est à nous de faire le travail sur le terrain.
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Vous vous sentez bien au Bayern et avez même prolongé jusqu’en 2027. Un départ de Bavière, notamment pour un retour au PSG, est-il néanmoins possible ?
Ce serait bête de dire que c’est impossible, car, dans le foot, tout est toujours possible. Mais, si j’ai prolongé, c’est que j’ai prévu de rester un bon moment ici, peut-être même toute ma carrière, ça on ne le sait pas. Le jour où je voudrais essayer quelque chose, ce sera quelque chose de nouveau et pas une équipe où j’ai déjà évolué. Avant un retour au PSG, il y a beaucoup plus de chances que je découvre un nouveau championnat pour avoir une nouvelle expérience.
La période avec Laurent Blanc, qui ne vous a pas donné votre chance, a donc laissé des traces…
Ça n'a rien à voir avec le PSG. J’ai fait la France puis l’Italie donc, si je pars un jour, ce sera en Angleterre ou en Espagne. Je ne vais pas retourner dans un pays où j'ai déjà joué.
Une image a beaucoup fait parler pendant le dernier Euro: votre sortie demandée par Didier Deschamps. On avait l’impression que vous aviez refusé de sortir… Pouvez-vous nous expliquer ce qu’il s’est passé ?
J’avais ressenti une douleur physique après un sprint, mais c’était LE match le plus important de la saison. Quand le coach me demande de sortir pour me préserver, car ça peut forcément être dangereux quand on a une gêne physique, je lui ai dit non, que je voulais vraiment tout donner et rester sur le terrain. Pour moi, c’était le dernier match, donc, si je me blesse, après ce sont les vacances et il n’y a plus rien. Mais, si j’arrive à passer outre la douleur, que ça ne se complique pas et que je fais un super truc, ça aurait pu être l’action qui relançait ma place en sélection, car j’étais remplaçant pendant l’Euro. À chaud, je me suis dit que je préférais tout donner, quitte à me blesser. Le coach voyait ma santé avant tout.
Vous avez joué avec Lewandowski et Benzema. Lequel est le plus fort ?
C’est compliqué de choisir le plus fort car ce sont deux profils très différents. En tant qu’attaquant pur de surface, Lewandowski est l’un des meilleurs du monde - voire le meilleur du monde. Karim a des qualités dans le jeu que Lewandowski n’a pas. Tout dépend du système dans lequel tu évolues et quel type d'attaquant tu veux. Ce qui est sûr, c’est que les deux font partie du top mondial.