RMC Sport

FFF: Le Graët n'est "pas contre" une Coupe du monde tous les deux ans

placeholder video
Si le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps s'est dit jeudi plutôt opposé au projet de Coupe du monde tous les deux ans, le président de la FFF Noël Le Graët a lui ouvert la porte à ce changement désiré par la Fifa. Mais le patron du foot français veut y réfléchir davantage.

Jeudi après-midi, entre deux interrogations sur la non-convocation de Steve Mandanda ou sur les frères Hernandez, le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps a eu droit à sa question sur le sujet brûlant du moment: le projet de Coupe du monde tous les deux ans - au lieu de quatre - initié par la Fifa.

"Pour être le plus honnête, mon premier sentiment de par ma carrière de joueur, c'est que l'idée de passer à une Coupe du monde tous les deux ans me donne l'impression de la banaliser, a-t-il regretté. C'est le mot le plus juste, je pense. Après, c'est en fonction des intérêts des uns et des autres. Si la majorité est là, ça pourra passer. (...) Mais je pense qu'à ce moment-là, je ne serai plus concerné..."

Une prise de position assez claire, donc, et pas alignée avec celle de Noël Le Graët. A peu près au même moment, le président de la FFF a assisté à une réunion en visioconférence organisée par la Fifa. Et lui a plutôt ouvert la porte à un Mondial tous les deux ans.

"Je n'ai aucune opposition à une Coupe du monde tous les deux ans, même si je demande à regarder cela de plus près"

"J'y suis très favorable pour les filles à condition qu'elle se joue en hiver et pas en été en étant trop proche de celle des garçons, a d'abord déclaré le patron du foot français, selon des propos rapportés par L'Equipe. Pour les garçons, personnellement, je ne suis pas contre, mais je ne donne pas non plus un blanc-seing. Il y a une grosse réflexion de ma part. Il faut que je sache si ce projet enrichit ou appauvrit la Fédération française, dont je suis le président."

Et de poursuivre: "Ne pas regarder ce projet de près serait une erreur. Je comprends que les autres pays soient fâchés que l'Europe ait organisé une compétition nouvelle (La Ligue des nations), qui les empêche de pouvoir jouer des matchs amicaux contre les Européens. On ne peut pas ignorer les autres parties du monde. Les pays riches trouvent toujours des compétitions pour jouer entre eux. J'ai écouté la plaidoirie de l'Afrique du Sud et du Maroc qui expliquaient leur difficulté à trouver des matchs amicaux parce que l'Europe a bloqué toutes les dates. Donc, je le répète, je n'ai aucune opposition à une Coupe du monde tous les deux ans, même si je demande à regarder cela de plus près."

Si Le Graët va plutôt dans le sens du président de la Fifa Gianni Infantino par ces déclarations, il s'oppose en revanche au patron de l'UEFA Aleksander Ceferin. "L'UEFA et ses associations nationales émettent de sérieuses réserves et de graves inquiétudes quant aux informations sur les plans de la Fifa, déclarait encore le Slovène début septembre. Compte tenu de l'impact majeur que cette réforme peut avoir sur l'ensemble de l'organisation du football, il y a un étonnement généralisé quant au fait que la Fifa semble lancer une campagne médiatique pour pousser sa proposition. Alors que de telles propositions n'ont pas été présentées aux confédérations, aux associations nationales, aux ligues, aux clubs, aux joueurs, aux entraîneurs, aux clubs et à toute la communauté du football."

C.C.