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Euro 2016 : Les mots forts d’Evra, le soulagement de Deschamps… les coulisses de la qualification des Bleus contre l’Irlande

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Euro 2016 : Les mots forts d’Evra, le soulagement de Deschamps… les coulisses de la qualification des Bleus contre l’Irlande.

Quand ils sont arrivés au Parc OL ce dimanche, pour y disputer leur huitième de finale face à l’Irlande, les Bleus n’imaginaient pas un seul instant qu’ils connaitraient leur pire première période de l’Euro. Paul Pogba débarque avec le sourire : sa famille est dans les tribunes, il salue ses proches, le milieu de terrain de la Juventus de Turin sait qu’il va jouer à gauche face aux Irlandais, au même poste qu’en club. Mais à la deuxième minute, tout bascule pour les Bleus et l’ancien joueur de Manchester United : pour une charge malheureuse dans la surface sur Robbie Brady, l’arbitre de la rencontre M.Rizzoli siffle penalty. Les Bleus sont menés.

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Pendant 45 minutes, les Français n’y arrivent pas. A la mi-temps, les murs du vestiaire de l’équipe de France vont trembler. Et pas uniquement au son des mots du sélectionneur Didier Deschamps. L’ancien entraineur de l’OM prend la parole en premier. « DD » alterne entre remontrances et mots pour rassurer ses joueurs. « Ce n’est pas un match de l’Euro que vous jouez là. Vous n’y êtes pas, sur chaque contact, chaque duel. Il vous reste 45 minutes pour changer le cours du match. Réagissez », lâche-t-il en substance à ses troupes. Le boss des Bleus insiste et assène fermement : « transcendez-vous, donnez tout ce que vous avez. N’ayez pas de regrets. Ne faites pas 45 minutes normales. Je sais qu’elle ne sera pas normale. » Des mots qui remobilisent les Bleus, encore sonnés par leur première période. Didier Deschamps s’efface alors pour laisser place aux joueurs.

Evra : « Vous avez conscience qu’on joue l’Euro là ? »

Peu bavard d’habitude, Hugo Lloris prend la parole à son tour. Le capitaine des Bleus est différent, sa voix est ferme. Patrice Evra lui emboite le pas. L’ex joueur de Manchester United est en colère. Les mots sont forts, choisis et marquants. « Vous avez conscience qu’on joue l’Euro là ? C’est tous les 4 ans. Il faut qu’on soit prêts à mourir sur le terrain. On doit faire les efforts, tous ensembles. On doit réagir et vite » lâche l’intéressé à ses coéquipiers.

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Plusieurs joueurs prennent leurs responsabilités et s’expriment devant le reste de l’effectif. C’est le cas de Blaise Matuidi ou encore du gardien de l’Olympique de Marseille, Steve Mandanda, apprécié et respecté dans l’intimité des Bleus. Plein de fougue et déçu de la première période des Bleus, Antoine Griezmann lâchera même un : « Il faut qu’on se bouge le cul. » André Pierre Gignac motive un à un ses coéquipiers. La star des Tigres de Monterrey a un mot pour chacun. Le comportement du joueur idéal, qui arrive à rassurer un groupe dans un moment difficile.

Un des joueurs de l’équipe de France : « On a été nuls »

Deschamps annonce alors le changement de système. Les Bleus passent en 4-2-3-1. « On a été nuls en première mi-temps. A ce moment-là, on a compris qu’on était à 45 minutes de sortir et de passer pour des guignols. On se serait fait découper médiatiquement. Quand on s’est parlé, on l’a fait entre hommes. Il fallait qu’on réagisse et qu’on le fasse vite avant qu’on doute », confie un des joueurs.

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Au retour des vestiaires, les Bleus montrent un tout autre visage. Griezmann trompe une première fois d’une tête somptueuse la défense irlandaise, avant de doubler la mise sur une remise ou plutôt un cadeau de Giroud. Dans le tunnel qui mène les Bleus du terrain aux vestiaires, on ressent de l’apaisement. Didier Deschamps pousse un ouf de soulagement. Le sélectionneur parait sur un petit nuage. Il a souffert. Il félicite un à un ses joueurs.

L’entraineur des gardiens, Franck Raviot, serre dans ses bras Hugo Lloris. Deschamps prend la parole en expliquant que les Bleus ont mérité cette victoire. Volontairement, le staff n’aborde pas les points sensibles. En interne, on ne souhaite retenir que la qualification et « ce match référence, qui peut devenir charnière dans la compétition et créer une histoire commune, une envie collective de gagner l’Euro », selon un membre de l’équipe de France.

Lloris voit plus loin

Un groupe qui aura le temps de retravailler les failles de cette rencontre. Hugo Lloris, lui aussi, y va de son petit mot de félicitations en rappelant que l’objectif n’est pas atteint. Toutes les familles, 140 proches des joueurs attendent sur la pelouse. Christophe Jallet retrouve ses enfants tout comme Bacary Sagna. Laurent Koscielny prend des selfies avec un supporter. La pression est retombée.

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Et chaque match, jusque-là, fait penser à la célèbre confidence de Patrice Evra dans le vestiaire après le premier match contre la Roumanie. Le latéral gauche de la Juve avait glissé à ses coéquipiers que si les Bleus gagnaient chaque match dans la difficulté jusqu’au 10 juillet, ils seraient quand même champion d’Europe. Là, les Tricolores continuent encore à avancer dans la difficulté. Espérons qu’ils le soient jusqu’au 10 juillet.

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MBo