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Euro féminin 2025: "Pour être favori, il faut avoir gagné un trophée", un France-Allemagne avec un air de revanche pour les Bleues

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Trois ans après leur duel lors des demi-finales de l’Euro, France et Allemagne se retrouvent ce samedi pour les quarts de finale de la compétition à Bâle, avec un air de revanche pour les Tricolores, pas vraiment en réussite face à leurs homologues en compétitions officielles.

12 joueuses sur les 23 présentes à l’Euro n’ont sans doute pas oublié cette soirée du 27 juillet 2022. Au Stadium MK, l’Allemagne vient de briser le rêve d’une première finale internationale pour l’équipe de France, battue 2-1 en demi-finale sur un doublé de l’inusable Alexandra Popp. De quoi laisser un goût d’inachevé et de frustration, surtout que les Bleues ont une nouvelle fois buté sur leur pire cauchemar, avec une cinquième défaite en autant de confrontations en compétition internationale (Euro, Coupe du monde, JO).

Mais la malédiction a finalement pris fin en 2024. Si la Ligue des nations n'a pas la saveur de l'Euro ni du Mondial, la France bat enfin l'Allemagne, en demi-finale à Lyon (2-1), grâce à deux buts marqués avant la pause par Diani et Karchaoui.

Côté français, le danger vient de partout

Invaincues dans le groupe de la mort, avec des victoires face à l’Angleterre (2-1), le pays de Galles (4-1) et les Pays-Bas (5-2), les Bleues ont battu leur record de buts inscrits dans la compétition. Mais surtout, neuf joueuses ont participé au festival offensif: Katoto (2), Cascarino (2), Baltimore, Matéo, Diani, Majri, Geyoro, Toletti et Karchaoui ont toutes trouvé la faille. “La France est une équipe différente de ce que nous avons vu ces dernières années”, a confié Aitana Bonmati. “C'est une équipe jeune, avec beaucoup de talent et de polyvalence. Elle dispose d'un banc riche, ce qui permet de s'adapter et de dynamiser les matchs. Il y a de très bonnes joueuses, comme Delphine Cascarino.”

Equipe spectaculaire conformément aux principes de jeu insufflés par Laurent Bonadei, l’équipe de France reste sur 11 succès d’affilés en 2025 et affiche un état d’esprit conquérant, le tout dans une bonne humeur communicative, en témoigne les nombreux moments complices partagés en conférence de presse.

Le costume de favori pour l’Allemagne

En face, les joueuses de Christian Wück restent sur une fessée encaissée face à la Suède (4-1), les condamnant à la deuxième place du groupe C et donc ce duel face à la France. Si la dynamique sportive est pour les Françaises, on refuse d’endosser le costume de favori côté tricolore. Premier argument: le palmarès XXL de l’Allemagne, octuple vainqueur de l’Euro, double champion du monde et médaillé d’or aux JO 2016.

“Pour être favori, il faut avoir gagné un trophée. On va jouer l'Allemagne qui a gagné huit fois l'Euro. L'Allemagne sera donc favorite. Mais on est des challengers coriaces, on va donner du fil à retordre à tous nos adversaires. L'Allemagne est mieux classée que nous au classement FIFA”, prévenait Laurent Bonadei après la victoire face aux Néerlandaises.

Sauf que les Allemandes se sont montrées friables défensivement sur les derniers matchs. Déjà orphelines de leur capitaine Giulia Gwinn, blessée lors du premier match face à la Pologne, devront aussi se passer de sa remplaçante Carlotta Wamser, exclue pour une main volontaire dans la surface contre la Suède. Mais elles pourront néanmoins compter sur une attaque aussi virevoltante sur les ailes - avec Klara Bühl à gauche et la néo-Lyonnaise Jule Brand à droite - que clinique en pointe, grâce à leur redoutable buteuse Lea Schüller (54 réalisations en 78 sélections).

Si elles ont coulé face aux Suédoises, elles ont aussi montré leurs ressources mentales en renversant en poules le Danemark qui avait ouvert le score (2-1). Un "esprit de combat" alors loué par leur sélectionneur Christian Wück.

Bonadei récupère ses forces vives

Pas épargnées par les pépins physiques depuis le début de la compétition, les 23 Bleues se sont toutes entraînées à Heiden avant de prendre la direction de Bâle. La capitaine Griedge Mbock, jusque-là gênée par une blessure au mollet, devrait être alignée pour la première fois depuis le début du tournoi. Elle sera accompagnée de Maëlle Lakrar, également de retour, ou de la jeune Alice Sombath, solide lors des trois premiers matchs.

En quête d’un succès pour briser la malédiction des quarts de finale, l’équipe de France sait que le chemin s’annonce ardu sur la route d’un premier sacre. Si le test Allemagne est passé avec succès, les championnes du monde espagnoles pourraient se dresser en demie, avant de potentielles retrouvailles avec les Anglaises, miraculées face à la Suède en quart. Mais rien ne semble perturber ce groupe, prêt à tout pour atteindre les sommets, sans pression.

Analie Simon Journaliste RMC Sport