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Football, hockey, rugby, basket... le sport russe presque entièrement mis au ban

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Exclues des compétitions dans de nombreux sports suite à l'invasion militaire en Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine, la Russie se retrouve de plus en plus isolée et ses athlètes sont largement mis au ban. Tour d'horizon des sanctions prises jusqu’ici contre les sélections et équipes russes.

► Football

De pays organisateur à… refoulé à la porte. Organisatrice du dernier Mondial en 2018, la Russie ne pourra en l’état pas participer à la prochaine édition, qui se tiendra en fin d’année au Qatar. Le Comité international olympique (CIO) a dans un premier temps recommandé un bannissement pur et dur des Russes - et Bélarusses - du sport mondial dans son entièreté. La planète sport a suivi. En foot, la FIFA et l’UEFA sont rapidement allées dans le sens de l’instance olympique.

Si une participation sous bannière et terrain neutre était d'abord envisagée, la Sbornaya n’aura finalement pas la possibilité de s’aligner lors de ses barrages au Mondial face à la Pologne, les 24 et 28 mars prochains. Pas plus que le Spartak Moscou en 8es de finale de Ligue Europa, qui devait affronter les Allemands du RB Leipzig à la mi-mars. La sélection féminine se voit elle privée de l’Euro anglais en juillet. Dans la foulée des annonces de la FIFA et de l’UEFA, la Fédération russe a dénoncé des décisions "avec un effet discriminatoire sur un grand nombre de sportifs, d’entraîneurs, d’employés de clubs ou de la sélection nationale".

► Hockey-sur-glace

Sport majeur en Russie, le hockey sur glace paie aussi l’invasion de l’Ukraine par les armées du président russe, Vladimir Poutine. Championne olympique en 2018 et vice-championne olympique en 2022 (sous bannière olympique et l’appellation OAR "Olympic Athletes of Russia"), la Grande machine rouge a été suspendue – comme le Bélarus – de toutes compétitions de clubs ou de sélections "jusqu’à nouvel ordre" par la Fédération internationale de hockey.

Une décision qui va priver l’équipe russe de participation aux Mondiaux 2022 de mai, en Finlande. Et pourrait profiter par ricochet à la France, tout comme à l’Autriche, si Russie et Bélarus venaient à être remplacés sur la grille de départ. Les deux premières sélections citées ne sont en effet pour le moment qualifiées que pour le Championnat du monde de D1A (deuxième niveau mondial). La Russie perd également le Mondial Junior 2023 et le Mondial 2023, qu’elle devait organiser à Saint-Pétersbourg.

>> Notre direct Guerre en Ukraine, les conséquences sur le sport

► Basket-ball

L’Euroleague Commercial Assets (ECA), société qui gère l’Euroligue et l’Eurocoupe de basket, a aussi tapé du poing sur la table, excluant tous les clubs russes engagés dans ses compétitions. La participation du CSKA Moscou, de Kazan et du Zénith Saint-Pétersbourg à l’Euroligue (C1) a été suspendue, de même que celle du Lokomotiv Kouban Krasnodar en Eurocoupe (C2). "Si la situation n’évolue pas de manière favorable, tous les matches de saison régulière contre les équipes russes seront annulés pour reconfigurer le classement des ligues", a assuré l’ECA lundi dans un communiqué.

► Handball

La Fédération européenne de handball (EHF) a également suivi les recommandations du CIO et agi dans le même sens pour sanctionner ses équipes russes et biélorusses. Lundi soir, l’instance a confirmé la suspension des clubs et sélections de Russie et de Biélorussie de toutes les compétitions internationales sous son giron. En Ligue des champions hommes, le club biélorusse de Meskhov Brest est concerné, tout comme les clubs russes de Rostov et du CSKA Moscou chez les femmes.

Cette guerre "met en péril les principes de coopération de l’EHF au niveau européen et l’esprit d'équité", a indiqué l’instance dans un communiqué. "Dans les prochains jours, une restructuration des différentes compétitions au niveau des clubs et des équipes nationales aura lieu selon les principes sportifs et les règlements en vigueur."

► Rugby

Sport mineur en Russie lorsqu'il s'agit de la pratique à 15 – la sélection à 7 féminine figure dans le top 10 mondial –, le rugby n’a pour autant pas échappé aux sanctions non plus. Encore engagée dans le dernier tour de qualifications européennes pour la Coupe du monde 2023, qui se tiendra en France, la Russie ne pourra pas défendre ses (maigres) chances de participer au Mondial. Cinquièmes au classement avec trois matches encore à jouer, alors que seuls les deux premiers se qualifient directement pour le tournoi, les Russes, comme les Biélorusses, ont été suspendus dans la nuit de lundi à mardi de toute participation au rugby international "jusqu’à nouvel ordre", a indiqué l’instance dirigeante mondiale World Rugby.

Le match de qualification des Russes contre la Géorgie, première au classement, qui devait avoir lieu il y a deux jours, avait été reporté et ne sera donc pas joué, tout comme leurs deux dernières rencontres face aux Pays-Bas et au Portugal courant mars. "La suspension totale et immédiate de la Fédération russe de rugby de son statut de membre de World Rugby jusqu’à nouvel ordre" a également été décidée par l’instance, qui a assuré "un soutien total à la communauté du rugby" en Ukraine.

► Volley-ball

Solidaire des sanctions, la Fédération internationale de volley (FIVB) a quant à elle décidé de retirer à la Russie l’organisation du Mondial 2022. "Le conseil d’administration de la FIVB est arrivé à la conclusion qu’il serait impossible de préparer et d’organiser le Championnat du monde en Russie en raison de la guerre en Ukraine", écrit l’instance. Plusieurs fédérations avaient déjà annoncé leur intention de ne pas se rendre en Russie, mettant ainsi la pression sur la FIVB, sommée de réagir. "Ce sera sans moi", avait déclaré de son côté le Français Earvin Ngapeth, l’un des meilleurs joueurs du monde. "Le(s) nouveau(x) pays hôte(s) sera(ont) annoncé(s) ultérieurement", indique la FIVB.

► Patinage

Dernière sanction tombée ces dernières heures, celle à destination des patineurs russes et biélorusses, exclus de toutes les compétitions de patinage de vitesse et de patinage artistique par l’International Skating Union (ISU). Une décision soutenue par la Fédération française de patinage (FFSG), mardi. "Le Comité d’organisation du Mondial et la FFSG soutiennent la position de l’ISU et du CIO: pour les Championnats du monde à Montpellier, du 21 au 27 mars, il n’y aura pas d’athlètes ni d’officiels russes ou biélorusses", a-t-elle tweeté.

Performants sur glace, les patineurs russes s’étaient offerts cinq médailles individuelles aux JO de Pékin. Le résultat de la compétition par équipes, remportée sur la glace par les Russes, n’a toujours pas été officialisée en raison du contrôle positif de la jeune Kamila Valieva.

► Quid des Paralympiques?

Si les participations russes et biélorusses pour les Jeux olympiques 2024 à Paris ne sont pas encore remises en cause, celles pour les Jeux paralympiques de Pékin restent encore floues. Les épreuves doivent débuter vendredi pour se tenir jusqu'au 14 mars. Et avec 71 athlètes engagés, le comité olympique russe représentait un gros contingent de sportifs. Ceux-ci doivent déjà défiler sous bannière neutre, en raison des sanctions résultant du dopage révélé lors des Jeux de Sotchi. Du fait des relations entre la Russie et la Chine, pays hôte, on imagine toutefois mal les athlètes paralympiques être recalés, d'autant qu'il reste très peu de temps avant le début de la compétition, et que des recours paraissent difficilement réalisables. Le CIO a par ailleurs laissé le choix aux organisateurs chinois d'interdire ou non aux athlètes russes leur participation. Dans une lettre ouverte adressée aux Comités internationaux olympique et paralympique, un collectif d’athlètes ukrainiens appellait lui à la suspension de la Russie et de la Biélorussie.

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Romain Daveau Journaliste RMC Sport