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"Il méritait une autre fin": comment Guingamp a vécu la démission de Noël Le Graët de la FFF

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Noël Le Graët a démissionné ce mardi de la présidence de la Fédération française de football. Malgré les polémiques entourant son départ, le dirigeant breton conserve encore une belle cote chez lui à Guingamp, dans les Côtes-d'Armor. RMC Sport s'est rendu sur place pour y recueillir des réactions suite à la démission du désormais ex-patron du football tricolore.

La démission de Noël Le Graët de la présidence de la FFF était attendue. Officielle depuis ce mardi matin, la nouvelle a été accueillie à Guingamp, sa ville de toujours, sans émotion particulière mais avec le plus souvent un respect intact pour l'ancien maire et président de l'En Avant. Les déboires de Noël Le Graët ont attiré les projecteurs sur Guingamp ces dernièrs mois.

Beaucoup d'habitants de cette petite ville des Côtes-d'Armor de 8000 habitants se seraient bien passés de cette publicité et avouent bien volontiers en avoir un peu assez. Alors en fin de matinée, dès l'annonce de la démission de l'ancien homme fort de la ville, il était difficile de trouver quelqu'un enclin à témoigner et surtout à attaquer celui qui a été maire de 1995 à 2008, président du club de l'EA Guingamp - l'emmenant du niveau amateur au foot professionnel entre 1972 et 1991 puis de 2002 à 2011 - et industriel à succès avec sa société locale Celtigel et ses 800 salariés et collaborateurs.

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Peu de réponses sur le départ de Le Graët

Que ce soit à la municipalité, au club ou dans son entreprise familiale dirigée aujourd'hui par les filles de Noël Le Graët, le silence succède souvent au refus poli. "Il aurait mérité une autre fin", concèdent tout de même plusieurs interlocuteurs. Seul un homme a accepté de livrer son commentaire: Jean-Paul Briand, le président de l'association En Avant Guingamp. Joint par téléphone, RMC Sport lui apprenait la fin de l'ère Noël Le Graët "C'est lui qui a démissionné?", questionne t-il.

Jean-Paul Briand ne cache pas que lui et Noël Le Graët se connaissent "depuis sa plus tendre enfance. Il a un an de moins que moi. On s'est connu en colonie de vacances. Il avait 6 ans. J'en avais 7 et depuis on a eu une vie parallèle à Guingamp", se remémore t-il. "On se connait très bien et on s'estime beaucoup", continue t-il avant de donner son avis sur la situation et défendre le désormais ex-homme fort de la Fédération.

"On a tiré sur lui à boulets rouges"

A l'image du communiqué de la FFF publié pour remercier Noël Le Graët de sa présidence, Jean-Paul Briand a jeté un regard critique sur l'audit ministériel mené au sein de l'instance.

"Je pense que l'audit qui était en principe fait pour la gouvernance de la FFF a changé de direction. Les accusations qu'il peut y avoir ne concernent pas cette gouvernance de la Fédération, qu'il a prise dans de très mauvaises conditions et qu'il a remontée, tient à rappeler le Guingampais. Il y a eu des résultats sportifs et financiers qui sont bons et on a tenu compte uniquement de bêtises qui ont pû avoir lieu. Mais il a été traité de façon... (il cherche ses mots). On a tiré à boulets rouges."

"On n'a pas parlé de tout ce qu'il a pu faire pour Guingamp d'une part, pour l'En Avant d'autre part et pour la FFF qu'il a défendue à fond, insiste encore Jean-Paul Briand auprès de RMC Sport. C'est dommage qu'il soit sali de cette façon sans qu'on parle du tout du positif et que l'audit se soit transformé en attaque individuelle". Avant de conclure: "Il a beaucoup plus de qualités que les défauts qu'on a voulu lui trouver".

Xavier Grimault