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Son temps de jeu au Real, sa relation avec Ancelotti, Benzema, les Bleus… l’interview intégrale de Camavinga à Rothen s’enflamme

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Quelques jours après son sacre en Ligue des champions, Eduardo Camavinga enchaîne avec l’équipe de France Espoirs, qui va disputer trois matchs de qualifications pour l’Euro 2023. Ce mercredi, le milieu de terrain du Real Madrid s’est confié dans une interview à l’émission Rothen s’enflamme,sur RMC, dans laquelle il revient sur sa première saison sous le maillot des Merengue, la concurrence avec Casemiro, Kroos et Modric au milieu de terrain ou encore sa relation avec Carlo Ancelotti.

Eduardo, on imagine que vous allez bien…

Avec la Ligue des champions, ça va encore mieux. Je suis très content en ce moment, mais il y a un match demain (les Bleuets affrontent la Serbie ce jeudi à 20h45, ndlr) !

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Ce n’est pas trop dur de se remettre dans le bain après un titre de champion d’Europe comme ça?

Ce qui nous anime, ce sont les titres. Mais on est footballeurs, il faut savoir faire la part des choses. On a bien profité ces derniers jours, mais il faut être focus. Même si ce n’est pas très facile, car moi c’est mon premier trophée.

Racontez-nous cette folle soirée au Stade de France. Vous êtes vainqueur de la Ligue des champions à 19 ans, ce n’est pas rien quand même…

Je ne réalise pas encore, je pense que je vais réaliser pendant les vacances. C’était un truc de fou, en plus devant ma famille et en France. C’étaient des émotions de fou.

Êtes-vous satisfait de votre saison en termes de temps de jeu?

Quand je suis venu ici, on m’a dit que je n’allais pas forcément énormément jouer la première année. Mais j’ai quand même pas mal joué, je suis plutôt satisfait. C’est sûr que j’aurais aimé jouer tous les matchs, mais il faut prendre son mal en patience.

On imagine que vous avez beaucoup appris au quotidien dans ce vestiaire…

C’est sûr. En plus, ce sont des personnes très ouvertes, qui donnent de bons conseils. Ce sont des bons gars, aussi. On a un bon groupe. Être avec eux au quotidien, ça aide. En plus, ils sont accueillants et ouverts.

Il y a le respect des anciens mais aussi l’envie d’aller les titiller. Comment s’est passée cette cohabitation?

La cohabitation s’est faite naturellement, ce sont des bons gars. Quand je suis arrivé, il y avait une forme de respect pour tout ce qu’ils ont fait. Après, sur le terrain, tout le monde donne son maximum pour espérer avoir le maximum de temps de jeu.

Comment se met-on dans la peau d’un supersub? On a senti un sang-froid incroyable quand vous faisiez votre entrée en jeu en Ligue des champions…

Je ne sais pas… J’aime ces grands matchs. À partir du moment où le coach fait appel à moi, je donne tout. Après, ça passe ou ça casse. Là, c’est passé !

Vous vous êtes rapproché de qui parmi vos coéquipiers au milieu de terrain? Avez-vous une relation particulière avec Modric, Kroos ou Casemiro?

Ce sont tous les trois des bons mecs. Moi, je peux jouer à n’importe quel poste au milieu de terrain, donc j’essaye d’apprendre d’un peu tout le monde. Quand je jouais N°6, il y avait parfois Casemiro qui venait me parler. Quand je jouais N°8, c’était Kroos ou Modric. On a une bonne relation.

Que vous a amené Carlo Ancelotti? Vous conseille-t-il au quotidien?

Déjà, avant les matchs, il me dit de faire attention aux cartons jaunes (rires) ! Enfin, au début, il me le disait, maintenant il me fait juste un signe. Il m’a aidé à calmer ma fougue. Je prenais beaucoup de cartons et je faisais beaucoup de fautes. C’est quelqu’un qui parle régulièrement avec les joueurs, par exemple avant un match dans son bureau.

Vous préférez jouer à quel poste au milieu de terrain?

Je préfère jouer N°6. J’ai les qualités pour jouer N°8, mais je préfère jouer N°6. Je préfère être à la base des actions et toucher un maximum de ballons. J’en parlais avec Casemiro, il y a beaucoup de sacrifices quand tu es N°6 au Real Madrid. Il faut se sacrifier, mais je n’ai aucun problème avec ça.

Quelle est la recette de la force mentale du Real que l’on a pu voir toute l’année?

À partir du moment où les gens pensent qu’on est mort, ça nous donne un coup de boost. Quand tout le monde est contre nous, ça motive encore plus. Pour les matchs à domicile, je pense aussi qu’il y a l’histoire du club et nos supporters.

Comme Benzema, vous pensez donc qu’on peut écarter le facteur chance…

À partir du moment où tu le reproduis plusieurs fois, ce n’est plus de la chance.

Vous savez si Benzema a déjà fait une place sur sa cheminée pour le Ballon d’or?

(Rires) Ça, je ne sais pas du tout ! Je pense, il le mérite en tout cas.

Depuis plusieurs années, on le sent apaisé et très proche de ses coéquipiers. C’a dû être le cas avec vous, non?

Oui, c’est sûr. Il m’a énormément aidé, avec tous les francophones, dans mon adaptation. Après, je suis plus proche de lui ou de Ferland (Mendy).

Ce qu’il s’est passé cette année a dû valider votre choix d’aller au Real. Pendant un moment, on a parlé du PSG qui vous suivait. Vous n’avez aucun regret?

Non, aucun regret.

L’avenir peut aussi vous ramener vers le PSG un jour, on ne sait jamais. Ça reste un grand club européen…

(Rires) C’est un grand club en Europe, il n’y a aucun doute sur ça.

Aurélien Tchouaméni est annoncé proche du Real. Quand on est dans un grand club comme ça, on est préparé à devoir batailler au niveau de la concurrence?

Oui, quand on est dans le meilleur club du monde, il n'y a que des grands joueurs qui arrivent. Dans un tel club, les places sont chères et il faut travailler au quotidien pour la garder. Mais c’est de la bonne concurrence.

La finale de la Ligue des champions a été marquée par ces incidents au Stade de France. Certaines familles de joueurs ont été touchées. Est-ce que ça a été le cas pour vous ?

Non, il n’y a pas eu de problème de notre côté.

Après vos premières sélections en équipe de France, en septembre-octobre 2020, avez-vous eu du mal à digérer?

Franchement, sur ça, je ne sais pas quoi vous répondre… C’est sûr que j’ai été moins performant. De là à vous dire qu’il y a eu une forme de décompression ou quoi que ce soit, je ne pense pas.

Quand on est champion d’Europe, ça aide forcément dans la tête de Didier Deschamps. On sait qu’il regarde beaucoup les grands clubs à l’étranger, donc ça ne devrait pas tarder, vous devriez retrouver une place en équipe de France…

J’espère, en tout cas, c’est l’objectif.

F.Ga avec Rothen s'enflamme