Hütter, Haise, Beye… ces entraîneurs de Ligue 1 sous pression

Comme en septembre puis en novembre, la Ligue 1 fait relâche pendant deux semaines après la 7e journée achevée dimanche. Et cette deuxième période de trêve internationale est souvent mise à profit par des dirigeants pour opérer quelques remaniements après un début de saison en-deçà des attentes. Avec un poste dans le viseur, celui d’entraîneur. Après sept journées, soit près d’un quart de la saison, aucun des 18 techniciens du championnat en poste cet été n’a encore été démis de ses fonctions. Mais certains sont tout de même escortés de doutes.
Adi Hütter sur la sellette?
Adi Hütter sera-t-il le premier entraîneur de L1 à prendre la porte cette saison? Selon Fabrizio Romano, les dirigeants monégasques étudieraient des pistes pour remplacer l’Autrichien, qui pourrait être démis de ses fonctions pendant la trêve. L’ASM a pourtant brièvement occupé la tête du championnat mais l’équipe a raté son entrée en lice en Ligue des champions avec une défaite humiliante à Bruges (4-1), un peu atténuée par le nul contre Manchester City (2-2). La défaite à Lorient (3-1) puis le nul contre Nice (2-2), arraché en supériorité numérique après avoir été mené 2-0 dimanche, ont un peu plus jeté le doute sur le technicien, arrivé sur le banc en 2023.
"Nous voulions gagner ce derby", a regretté Hütter à l’issue du match. "L’équipe a essayé de gagner mais nous n'avons pas trouvé la bonne situation. Je ne suis pas 100% satisfait. Cette semaine n’a pas été bonne avec le match contre Manchester City. Nous ne sommes pas satisfaits."
Franck Haise, prolongé mais pas (encore?) menacé
Prolongé début septembre jusqu’en 2029, Franck Haise semble s’inscrire dans la durée à Nice. Mais les prestations très décevantes de son équipe jettent inévitablement un flou sur cette affirmation. En Europe, son équipe n’existe pas avec une élimination dès le 3e tour de qualification en Ligue des champions et deux défaites sans saveur contre l’AS Rome et Fenerbahçe. La semaine dernière, le technicien confiait avoir pleinement conscience des interrogations à son sujet, malgré cet avenir à long terme et la troisième place de la saison dernière.
"Oui, les dirigeants me font confiance, mais je sais très bien que si on perd encore deux, trois, quatre matches, la question sera amenée à être posée en interne, avec l'actionnaire. J'ai zéro problème avec ça. Si, à cause des résultats, je dois un jour être licencié, ici ou ailleurs, ça fait juste partie du métier", avait-il confié en conférence de presse, samedi. S’il est frustrant, le nul à Monaco (2-2) a pu le rassurer sur l’état d’esprit de ses troupes, combatives en infériorité numérique.
Habib Beye, "un contexte pesant"
Aucune déclaration de ses dirigeants n’en fait un entraîneur sur la sellette. Mais Habib Beye suscite quelques interrogations après un début de saison très mitigé avec des victoires de prestige contre l’OM (1-0) et Lyon (3-1) mais seulement trois points pris contre quatre concurrents au maintien: défaite à Lorient (4-0), nuls à Angers (1-1), Nantes (2-2) et Le Havre (2-2). Les Bretons, malgré un recrutement très prometteur et des ambitions européennes affirmées, ont à chaque fois mené lors de leurs trois derniers déplacements avant de se faire rejoindre. Comme l’a confirmé le défenseur Alidu Seidu, les joueurs se sont réunis pour parler de ces choses qui ne fonctionnent pas. Vendredi, le technicien s’est dit "hermétique" à ce "contexte pesant" en assurant avoir eu connaissance de la réunion de ses joueurs.
Il a aussi défendu son bilan depuis sa nomination en janvier dernier. "Je pense que le Stade Rennais, avec moi comme entraîneur, a démontré beaucoup de stabilité tactique", s’est-il défendu. "On a aussi amené des jeunes à prendre leur place dans cette équipe. Et ce qui m'intéresse, c'est qu'on les protège. Si on tape sur moi, ce n'est pas très grave."
Des candidats pour le maintien pas inquiétés
Ils ont abordé la saison avec une mission: le maintien. A ce titre, ils s’attendaient donc à des difficultés et ne sont pas immédiatement menacés. Après avoir fait remonter Metz en L1, Stéphane Le Mignan n’a pas encore réussi à décrocher un succès dans l’élite (2 nuls, 5 défaites) mais ne semble pas particulièrement sur la sellette. D’autant que son équipe a débuté avec un calendrier délicat (Strasbourg, Lyon, Monaco, Marseille). Après la défaite contre Marseille, il a même vu des raisons d’espérer. "On a les capacités de se battre avec beaucoup d'équipes dans ce championnat. On a 15 jours pour mettre l'équipe dans de meilleures dispositions et aller chercher un résultat à Toulouse", a-t-il déclaré.
Les autres prétendants au maintien (Lorient, Le Havre, Nantes, Auxerre, Angers) se tiennent en deux points et l’heure n’est donc pas encore à réfléchir à un changement de nom sur le banc.