"Il a montré du caractère", avant sa probable nomination à l’OL, quelle image a laissé Paulo Fonseca à l’AC Milan?

L’OL a décidé de changer. Sans plus attendre. Au lendemain du match nul concédé in-extremis à Nantes en Ligue 1 (1-1), John Textor et la direction du club ont choisi de se séparer de Pierre Sage, en poste depuis novembre 2023. Paulo Fonseca est désormais pressenti pour prendre sa place sur le banc des Gones. Le coach portugais devrait débarquer dans les prochains jours à Lyon. En attendant, Johann Crochet, spécialiste du football italien pour RMC, a dressé dans l’After Foot le bilan de Paulo Fonseca à l’AC Milan, qui l’a évincé le mois dernier pour introniser Sergio Conceiçao.
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Nommé en juillet 2024 en Lombardie, l’ancien entraîneur du Losc a débarqué dans un contexte difficile. "Normalement, c’est Lopetegui qui doit arriver à Milan. Sauf qu’il y a une fronde sur le nom de Lopetegui, parce que les supporters commençaient déjà à en avoir un peu marre. Donc la révolte populaire des supporters fait sauter Lopetegui et derrière, le Milan se retourne vers Fonseca. Sauf que le nom de Fonseca ne titillait pas plus que ça non plus les supporters. Il était passé par la Roma et on avait vu qu’il avait fait pleins de bonnes choses mais que contre les gros clubs, il n’y arrivait pas. Donc il y avait au mieux du scepticisme et au pire, une colère déjà avant même qu’il ne commence."
"Les entraîneurs adverses ont exploité ses limites tactiques"
En six mois passés à la tête de l’AC Milan, Paulo Fonseca, qui avait dirigé l’AS Rome entre 2019 et 2021, n’a pas vraiment convaincu les observateurs de l’autre côté des Alpes. "Il a des limites tactiques, qui existent encore aujourd’hui après son passage à Milan", observe Johann Crochet. "Il y a des choses que j’avais vu à la Roma sous Paulo Fonseca et je voyais les mêmes problèmes au Milan sous Fonseca. En Italie, les entraîneurs adverses sont hyper au point tactiquement pour te faire déjouer et je ne suis pas certain qu'après ce deuxième passage Fonseca pourrait retenter une troisième fois. Les entraîneurs adverses ont exploité pas mal de ses limites."
Fonseca n’a pas hésité à mettre Théo Hernandez et Leao sur le banc
Malgré ce bilan décevant, l’aventure de Paulo Fonseca a tout de même été marquée par certains aspects positifs. "Ça s’est mal passé, oui, parce qu’il part avant la fin de la saison. Mais il y a plein de choses qui m’intéressaient chez Fonseca: son amour du jeu, son discours très positif, le fait d’expliquer ce qu’il voulait mettre en place et comment il travaillait", détaille notre spécialiste de la Serie A.
"Il a montré du caractère à Milan. C’est son plus gros club jusqu’à maintenant. Et il a dit: ‘Je vais le faire à ma façon, pas comme on attend que je le fasse’. Il a dit: ‘J’ai des principes de jeu, des principes tactiques, des principes de travail collectif et individuel à l’entraînement. Si vous ne le faites pas, je ne vous ferai aucun cadeau. Que tu t’appelles Théo (Hernandez), Leao ou Tomori, que tu sois un cadre du vestiaire, si à l’entraînement tu ne montres pas que tu dois être titulaire et qu’à l’inverse, je vois des U23 qui débarquent et qui eux font les efforts à l’entraînement, c’est eux qui vont jouer'. Donc très rapidement, dès la deuxième journée après un match raté à Parme (2-1), où Théo et Leao ont en gros marché pendant quatre-vingt-dix minutes, il a dit: 'Non, ça ne me va pas ça’. Et la journée d’après, il a mis Théo et Leao sur le banc (contre la Lazio)".