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Ligue 1: Auxerre, Strasbourg, Troyes, Angers... Quel bilan pour les entraîneurs nommés en cours de saison ?

Pour enrayer la mauvaise dynamique, neuf clubs de Ligue 1 ont changé au moins une fois d'entraîneur cette saison. Mais changement n'est pas forcément synonyme de réussite, la preuve.

Neuf équipes de Ligue 1 ont utilisé plusieurs entraîneurs cette saison, dont six engagées dans la course pour le maintien. Mais tout le monde n'est pas le Stade de Reims : le changement de coach n'a pas toujours eu l'effet escompté.

Les changements qui ont marché

- Will Still, l'idéal rémois

15e et à hauteur de la zone de relégation après dix journées, lorsqu'Oscar Garcia a été remercié, le Stade de Reims s'est mué en candidat à l'Europe au fur et à mesure que son compteur de points tournait sous l'égide de Will Still. Le Belge a ainsi permis aux Champenois d'emmagasiner 39 points en 21 rencontres (1,86 de moyenne), ce qui a contribué à assurer aisément le maintien (+18 sur Strasbourg) et à rester en embuscade pour une place en C4, à huit unités du 5e.

Reims sous Garcia : 0,8 point/match. Reims sous Still : 1,86 point/match.

Will Still, à Lorient, lors de son premier déplacement avec le Stade de Reims.
Will Still, à Lorient, lors de son premier déplacement avec le Stade de Reims. © ICON Sport

- Der Zakarian, départ en trombe en terrain connu

Entraîneur du MHSC pendant quatre saisons, Michel Der Zakarian a débarqué au beau milieu de l'hiver pour redresser la barre d'un navire montpelliérain à la dérive. 15e après 22 journées, à deux unités seulement du premier relégable, le club héraultais payait le mauvais bilan de Romain Pitau, qui n'a engrangé que huit points en onze matchs et n'a donc pas réussi à faire mieux qu'Olivier Dall'Oglio, lequel a obtenu douze points en autant de rencontres en début de saison. Mais l'arrivée de l'Arménien a tout changé : Montpellier a, depuis, pris près de deux points par match, de quoi donner un peu plus d'air aux Pailladins, qui distancent confortablement Strasbourg (+8), premier relégable.

Montpellier sous Dall'Oglio : 1,09 point/match. Montpellier sous Pitau : 0,73 point/match. Montpellier sous Der Zakarian : 1,89 point/match.

- Pélissier a fini par trouver la formule

Après le limogeage folklorique de Jean-Marc Furlan, lequel a terminé son aventure icaunaise sur un doigt d'honneur adressé aux supporters de Clermont, l'AJA était 16e, à hauteur de la zone rouge, avec huit points en dix matchs. Christophe Pélissier a donc pris les rênes du promu, après le court intérim (deux matchs) assuré par Michel Padovani. Et s'il lui a fallu longtemps pour trouver la potion, celle-ci a bel et bien fait effet. Auxerre, désormais 14e, distance la zone de relégation de trois unités à l'aube du sprint final et peut même se targuer de tourner à plus de deux points de moyenne sur ses huit derniers matchs.

Auxerre sous Furlan : 0,8 point/match. Auxerre sous Pélissier : 1,21 point/match.

- Les pouvoirs de Roy

Rapidement remercié, Michel Der Zakarian a laissé le Stade Brestois en tant que lanterne rouge au bout de dix journées, malgré un faible retard (-2) sur le premier non relégable. Bruno Grougi a terminé l'année 2022 sur le banc breton en permettant aux Pirates de délaisser cette dernière place, tout en maintenant un cet écart ténu sur la 16e (toujous -2). Le pari Eric Roy, qui n'avait plus entraîné depuis douze ans, s'est avéré gagnant. Brest est sorti de la zone rouge, devançant Strasbourg, le premier relégable, de deux unités à sept journées du terme de l'exercice.

Brest sous Der Zakarian : 0,6 point/match. Brest sous Grougi : 1 point/match. Brest sous Roy : 1,29 point/match.

Eric Roy, écharpe du Stade Brestois autour du cou.
Eric Roy, écharpe du Stade Brestois autour du cou. © @IconSport

- Antonetti est mieux parti

Après avoir frôlé l'Europe la saison dernière, le retour sur Terre est difficile à encaisser pour le Racing. Julien Stéphan n'a jamais su redresser une situation mal embarquée et a été limogé lorsque les Alsaciens étaient avant-derniers, après 17 matchs, avec onze points et quatre unités de retard sur le premier non relégable. L'intérim de Mathieu Le Scornet (sept points en six matchs) a eu le bénéfice de réduire ce retard à une petite longueur, avant que Frédéric Antonetti ne prenne la relève. S'il dispose du meilleur bilan pour un entraîneur strasbourgeois cette saison (1,38 point par match), l'ancien coach du FC Metz paie la bonne forme des concurrents directs. Brest a ainsi légèrement augmenté son avance (+2) depuis sa prise de fonctions.

Strasbourg sous Stéphan : 0,65 point/match. Strasbourg sous Le Scornet : 1,17 point/match. Strasbourg sous Antonetti : 1,38 point/match.

Les changements qui n'ont pas fonctionné

- À Angers, tout s'est écroulé

Limogé en novembre après quinze matchs, Gérald Baticle a engrangé la majorité des points du SCO cette saison. Lanterne rouge mais à seulement cinq points du premier relégable lors de son départ, Angers a totalement plongé sous la houlette d'Abdel Bouhazama. Le club de l'Anjou a battu le record de défaites consécutives dans l'élite - treize - et n'a pris que deux points en onze matchs. Ainsi, le SCO accusait douze longueurs de retard sur le premier relégable lors du départ de Bouhazama en mars. Troisième technicien angevin cette saison, Alexandre Dujeux présente le meilleur bilan comptable (0,80 point par match, avant Angers-PSG), même si le retard du SCO sur le premier non relégable s'est encore accru (-17).

Angers sous Baticle : 0,53 point/match. Angers sous Bouhazama : 0,18 point/match. Angers sous Dujeux : 0,8 point/match.

- Troyes s'est enfoncé

Tout n'était pas rose sous Bruno Irles, mais l'ESTAC avait le mérite de compter deux points d'avance sur Brest, premier relégable, après le limogeage du Rochefortais au terme de la 16e journée. Cinq mois plus tard, le constat est alarmant : Patrick Kisnorbo n'a engrangé que six unités en quatorze rencontres (Claude Robin ayant assuré l'intérim pendant la passation de pouvoir), et le club de l'Aube accuse désormais dix longueurs de retard sur ces mêmes Bretons, premiers non relégables.

Troyes sous Irles : 0,94 point/match. Troyes sous Kisnorbo : 0,43 point/match.

Avant de prendre la tête de l'ESTAC, Patrick Kisnorbo dirigeait Melbourne City, également membre du City Football Group.
Avant de prendre la tête de l'ESTAC, Patrick Kisnorbo dirigeait Melbourne City, également membre du City Football Group. © @AFP

La course à l'Europe : Digard-Blanc, même combat

- Blanc a trouvé la clé en 2023

9e après dix journées suite au limogeage de Peter Bosz, l'Olympique Lyonnais comptait 14 points, soit six d'avance sur la zone rouge et autant de retard sur la 5e place. Depuis l'arrivée de Laurent Blanc, les Gones tournent à 1,71 point par match et ont validé leur maintien (+21 sur Strasbourg) tout en restant au contact de l'Europe (-5 sur Lille).

Lyon sous Bosz : 1,4 point/match. Lyon sous Blanc : 1,71 point/match

- Digard avait bien commencé mais...

Au commencement de l'ère Digard, l'OGC Nice a aussi cru se relancer dans la course à la C4. Mais les Aiglons, 11es avec 21 points en 17 matchs acquis sous Lucien Favre, partaient de trop loin. Sous son successeur Didier Digard, les Niçois engrangent eux aussi une moyenne de 1,71 point par match (et le soufflé est retombé depuis quelques semaines). Si leur maintien est aquis (+16 sur Strasbourg), la Ligue Europa Conférence semble inaccessible (-10 sur le LOSC).

Nice sous Favre : 1,24 point/match. Nice sous Digard : 1,71 point/match.

CB