Ligue 1: comment l'attaque de Nice a plombé le club azuréen cette saison

"Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce qu'on a ressenti en termes de douleur". Mardi après-midi, Jean-Clair Todibo est revenu en conférence de presse sur la défaite de l'OGC Nice en finale de la Coupe de France face à Nantes samedi dernier (0-1). Un revers cruel pour les Aiglons et une finale à l'image de leur saison depuis quelques mois: une défense solide, mais qui a fini par craquer, et une attaque en berne.
Contre les Canaris, les Niçois n'ont pas réussi à trouver la faille, ni à se créer d'occasion franche alors que l'enjeu devait les pousser à se ruer vers les buts adverses. C'est avec cet état d'esprit que les joueurs de Christophe Galtier vont devoir aborder leur rencontre face à l'AS Saint-Etienne, en match en retard de la 36e journée, s'ils veulent conserver leurs chances de qualification en Ligue des champions à la fin de la saison.
Mais pour cela, Nice va devoir faire mieux, beaucoup mieux même, en attaque. Depuis février, l'OGCN n'a marqué que huit buts en championnat, contre 36 pour Rennes, 28 pour l'Olympique de Marseille et 24 pour Monaco, ses concurrents directs pour les places qualificatives en C1. Les cinq buts sur les neuf derniers matchs d'Andy Delort sont l'arbre qui cachent la forêt: Nice est en perdition offensive.
Peu de joueurs offensifs en forme
Début avril, Christophe Galtier en faisait le constat: "On insiste à l'entraînement pour apporter du liant offensif. (...) Il faut mettre les joueurs qui s'associent le mieux et qui sont le plus en forme." Le problème, c'est que l'entraîneur n'a pas beaucoup d'attaquants en forme sur qui compter. Kasper Dolberg (six buts cette saison) et Amine Gouiri (dix buts) n'ont plus marqué depuis janvier.
L'ex-joueur de l'Olympique Lyonnais souhaiterait ne plus jouer en position d'ailier gauche mais y est contraint par la méforme des joueurs de côté de Nice. Justin Kluivert (trois buts cette saison) a été exceptionnel contre l'OM en février en Coupe de France, mais n'a plus rien montré depuis. Calvin Stengs (un but) déçoit et n'a délivré qu'une passe décisive cette saison. Quant à Hichem Boudaoui (un but), au profil plus défensif, il est contraint d'évoluer sur un côté.
Nice, équipe la moins réaliste du championnat
Résultat, Nice se contente de victoires par la plus courte des marges, comme contre Troyes (1-0) puis Bordeaux lors des deux dernières journées (1-0). Suffisant lorsque l'adversaire est faible, mais pas lorsque la réussite offensive fuit les Niçois. Une constante depuis le début de la saison chez les Aiglons. Après 35 journées, Nice n'a marqué que 44 buts pour un total de 55 expected goals (les buts attendus en fonction de la position d'un tir, xG).
Le différentiel niçois est donc de -11xG, le plus en mauvais en Ligue 1. Parmi les dix premiers du classement, seul Nice, Strasbourg (-0,11), Lyon (-6,72) et Lille (-9,15) sont en négatif. En plus de se créer peu d'occasions, les Niçois sont donc maladroits face aux buts adverses, surtout depuis le début de l'année 2022. Suffisant pour glisser de la 2e place, encore occupée début mars par Nice, à la 6e place actuelle.
Heureusement, Nice peut compter sur la meilleure défense de Ligue 1 (29 buts concédés) pour se maintenir dans la course à la qualification pour la Ligue des champions. Mais ce soir, contre l'ASSE, c'est bien l'attaque qui sera très attendue. Une fin de saison en queue de poisson pourrait mettre le feu aux poudres en interne du côté de Nice, alors que Christophe Galtier a confirmé hier des tensions avec son directeur du football, Julien Fournier.