Ligue 1: le coup de gueule de Payet contre les autorités du foot après les violences dans les stades

"Ce sont les joueurs, c’est nous qui morflons. Et en l’occurrence, c’est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer? Arrêter de jouer? Dites-moi", s'indigne Dimitri Payet (34 ans). Dans une tribune publiée mercredi par Le Monde, le meneur de jeu de l'Olympique de Marseille estime que les dirigeants du football français et les pouvoirs publics n'ont toujours pas apporté de réponses satisfaisantes aux nombreux faits de violence survenus dans les stades depuis le début de la saison.
"Je dis stop! Y en a marre. J’en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d’une solution. (...) Je suis surpris que les acteurs – le gouvernement, la ligue, les clubs – n’assument pas un peu plus leurs responsabilités. C’est une forme de démission collective insupportable. J’aimerais une responsabilité collective raisonnable", s'insurge Dimitri Payet, visé par des projectiles à Nice et à Lyon.
Il plaide pour que les joueurs arrêtent les matchs
"J’aimerais pouvoir défendre mon idée du football sur toutes les pelouses de France sans me poser de questions, sans craindre de croiser le regard ou le geste de la haine", écrit l'international français, écoeuré par les "donneurs de leçons" qui relativent ces incidents. Sans le citer, il dénonce la suggestion de Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique Lyonnais, faite après les incidents survenus lors du choc OL-OM: "J’entends des choses dégoûtantes, comme par exemple des propositions visant à remplacer le joueur qui serait victime d’une agression pour reprendre le match coûte que coûte. Mais c’est de la folie pure! C’est la porte ouverte à tout".
Pour Dimitri Payet, le prochain incident dans les stades, qu'il s'agisse d'une agression physique ou d'un acte de racisme, doit pousser les joueurs à arrêter le match d'eux-mêmes. "Je voudrais voir les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre", propose-t-il, réclamant de la solidarité entre les footballeurs.
Des mesures très attendues
Cette prise de parole survient à la veille de la réunion interministérielle consacrée à "la lutte contre la violence dans les stades". Celle-ci est programmée le 16 novembre à 8h30, autour des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Roxana Maracineanu (Sports) et Éric Dupond-Moretti (Justice). Des représentants du football professionnel, à commencer par Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel, sont conviés.
Cette table ronde doit servir à définir les mesures qui doivent être prises pour tenter d'endiguer le phénomène. Quatre axes de travail ont été évoqués: les interdictions de stade pour les supporters fautifs, la sécurisation des enceintes, la formation des stadiers et l'amélioration du processus décisionnel entourant l'arrêt d'un match en cas de trouble.