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Montpellier: "Je peux encore exploser, mais j’ai grandi", Mollet raconte son évolution et ses ambitions

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Après une fin d’année parfaite et cinq victoires consécutives, Montpellier a du mal à redémarrer la phase retour en Ligue 1, comme souvent ces dernières saisons. Mais pour Florent Mollet, le MHSC doit vite apprendre de ses erreurs pour espérer quelque chose de beau en fin de saison. C'est ce qu'il explique dans une interview à RMC Sport.

Florent Mollet a retrouvé Olivier Dall'Oglio. Le nouveau coach montpelliérain avait lancé le milieu lorsqu’il était à Dijon. Avec le repositionnement de Téji Savanier dans l’axe, il se retrouve désormais souvent sur couloir droit. Une situation qu’il aurait mal vécu il y a quelques saisons, mais l’ancien Messin a mûri et il pense d’abord au collectif. Même si, parfois, son caractère volcanique lui joue des tours. Avant l’entretien qu’il a accordé à RMC Sport, il a préféré aller s’isoler pour éviter de dire des bêtises après un entraînement qui ne lui avait pas plu. Preuve de son nouvel état d’esprit.

Vous sortez d’un match frustrant à Saint-Etienne où vous vous inclinez après avoir ouvert le score. Cette défaite est-elle digérée?

On ne peut s’en prendre qu’à nous-même, on ne peut pas crier sur l’arbitrage comme à Strasbourg. On est tombé sur une équipe qui en voulait plus que nous. C‘est mérité pour eux. Cela fait plusieurs matchs que le scenario se répète. On ouvre le score et on se fait rattraper sur la fin.

C’est peut-être un problème dans la tête. Il faut être concentré sur 95 minutes. On doit vite basculer sur la venue de Lille car c’est un concurrent direct pour nous. On aimerait qu’il soit encore derrière nous à l’issue de la rencontre.

Le mois de janvier est une nouvelle fois difficile. Est-ce qu’il n’y a pas un peu de frustration de ne pas réussir à basculer du bon côté du championnat?

On avait un calendrier favorable en janvier, on s’est un peu sabordé. Cela fait plusieurs années qu’il ne nous manque pas grand-chose. Il faut apprendre vite pour éviter de revivre les saisons passées. On doit régler ça dans le vestiaire. C’est un état d’esprit, une détermination. Avoir envie d’aller chercher les choses à chaque match. Il n’y a aucune rencontre facile.

Saint-Etienne était mal classé mais ils jouaient leur survie. On doit mettre les mêmes ingrédients que contre Monaco même si ce n’est pas facile car il y a de la fatigue. On ne peut pas faire 38 matchs de ce niveau, mais il faut toujours tout donner pour ne pas avoir de regret. On doit régler ce petit truc, les matchs vont arriver vite. Il faut vite réagir pour être dans le bon wagon et espérer quelque chose de beau.

Vous allez affronter trois prétendants à l'Europe dans les semaines à venir: Lille, Rennes et Nice. Ce sont des bons tests?

On a tous envie de vivre une épopée européenne, ça fait partie de notre envie. On veut vivre les meilleurs moments. Mais c’est trop pour en parler, c’est se saborder pour rien. On doit mettre la détermination à chaque match et on verra en fin de saison. Mais aujourd’hui, il n’y a pas lieu de parler d’Europe. On est une très bonne équipe mais on doit encore faire notre bonhomme de chemin. Samedi c’est Lille, un gros test comme celui de Monaco. On est chez nous, on ne craint pas grand-chose. Il y a le public avec nous, on peut faire de grandes performances. C’est une très bonne équipe mais on a les ingrédients pour les embêter, les étouffer.

Est-ce que la victoire contre Monaco, la 1ère de la saison contre un européen, a servi de déclic pour vos futures ambitions?

On sait que sur un match, on est capable de battre n’importe qui, des équipes comme Monaco avec beaucoup d’internationaux qui ont joué la Ligue des Champions. Mais on doit mettre ces ingrédients à tous les matchs. On doit être plus régulier. Il y aura des matchs plus compliqués avec des équipes qui ferment.

Mais si on a cette détermination à aller de l’avant, à presser tous ensemble, à faire tous les efforts, je pense que l’on sera sur la bonne voie et qu’il y aura une belle surprise pour nous à la fin. Mais aujourd’hui, on ne peut pas faire la prestation de Monaco et ensuite faire des matchs comme Troyes ou Saint Etienne. Il nous manque de la rigueur sur la durée d’un match.

"J’ai compris qu’il fallait se mettre dans le collectif"

Si on se retourne sur le début de saison, avec l’arrivée d’Olivier Dall’Oglio, le départ de Gaëtan Laborde et Andy Delort, le chantier défensif... On se dit que la saison de Montpellier est quand même bonne pour le moment?

C’est vrai, pas beaucoup de gens auraient misé sur nous en début de saison. On a perdu gros. On a perdu Gaëtan et Andy qui avaient marqué près de 80% de nos buts la saison dernière. On s’est dit où on va, comment va se passer cette saiso? Mais avec l’arrivée du coach, on a senti très vite quelque chose.

On a eu du mal à se mettre en route mais aujourd’hui on est à notre place. On fait une bonne saison par rapport à ce que les gens pouvaient prédire. Les supporters veulent toujours plus. Si on peut on ira chercher plus, il n’y a pas de souci. Mais aujourd’hui il faut être fier de notre parcours. On doit aller chercher la meilleure place possible, faire rêver nos supporters et déclencher une dynamique positive au club.

Jordan Ferri vient de prolonger son contrat. Vous êtes arrivé au club en 2018, vous êtes encore sous contrat jusqu’à 2023. Est-ce que vous avez envie de vous inscrire dans la durée dans le club?

La prolongation de Jordan est un bon signe pour l’avenir. Moi la question ne se pose pas aujourd’hui. On verra en fin de saison. Mon futur ce n’est pas le principal. Aujourd’hui je donne tout pour l’équipe. Je joue à un nouveau poste mais ce n’est pas un problème pour moi. Je n’ai pas d’état d’âme par rapport à ça. J’essaye de tout donner, de me fondre dans le collectif.

Je suis un peu récompensé car je marque un peu. Ce n’est pas toujours simple mais mon état d’esprit a changé. J’ai compris qu’il fallait se mettre dans le collectif. On a besoin de tout le monde. Il faut une remise en question, j’ai muri, j’ai grandi. Avoir du caractère c’est bien mais il faut l’avoir à bon escient. Je peux encore un peu exploser mais j’ai grandi. Il faut avoir la bonne attitude par rapport à ses coéquipiers, sinon ils en ont vite marre. J’essaye d’être plus tourné vers les autres, de m’ouvrir aussi et de montrer une autre image de moi.

Propos recueillis par Julien Landry