OM: pourquoi le Burel FC, club marseillais réputé pour ses jeunes, a choisi de s'allier… à l'OGC Nice

L’annonce du partenariat entre le Burel FC et l’OGC Nice a suscité beaucoup de réactions et de stupéfaction chez les amoureux de l’OM. Le club du 13e arrondissement de Marseille, réputé pour la qualité de ses jeunes joueurs et de ses éducateurs, assume ce choix et s’en explique auprès de RMC Sport. L’OM relativise et parle d’un "non-événement".

Symboliquement, le partenariat a de quoi surprendre. Le Burel FC, club marseillais formateur de Maxime Lopez et de bien d’autres jeunes talents, et l’OGC Nice ont officialisé mercredi un partenariat, avec donc cette promesse de donner aux Aiglons la priorité pour recruter des jeunes joueurs prometteurs, après l’âge de 14 ans. C’est d’ailleurs le point majeur qui a séduit le Burel FC. Certes, le club avait été le premier à s’engager dans le programme OM Next Gen, inauguré en grandes pompes par l’ancien président Jacques-Henri Eyraud et qui devait inciter les futures pépites "marseillaises" à intégrer l’OM. Mais le Burel FC et le club olympien avaient cessé leur partenariat, il y a plus de quatre ans, déjà.

Le Burel FC veut conserver ses jeunes jusqu’à 14 ans

"On ne voulait pas s’asseoir sur notre ADN", explique le directeur sportif du Burel FC, Sergé Obré. "À l’époque, l’OM a confondu vitesse et précipitation, en voulant recruter chez nous de nombreux jeunes joueurs. Si on nous prend les fruits avant qu’ils soient mûrs, cela va à l’encontre de nos valeurs."

Le Burel FC excelle dans le football de jeunes, sur terrain réduit, et même jusqu’aux premiers pas sur terrain à 11, en préformation. Marseille voit les choses différemment et estime qu’il est important qu’un footballeur qui sort du lot puisse intégrer l’OM rapidement, même à un jeune âge, pour y intégrer une culture club. Tant qu’il reste dans sa ville et au sein de sa famille. Avec Nice, la question ne se posera plus. Sauf déménagement familial et changement de vie, un jeune joueur dont la famille est basée à Marseille ou dans ses alentours ne pourra pas aller à Nice trop jeune.

L’OM relativise et assume avoir pris ses distances avec le Burel FC

L’OM parle donc d’un "non-événement". Le club promet n’avoir aucunement le sentiment se s’être fait chiper un club partenaire, car cette entente avec le Burel FC était rompue depuis 2020... et car cela n’empêche pas les jeunes et les familles qui le souhaitent de venir à l’OM. Plusieurs joueurs issus du Burel FC ont d’ailleurs choisi de rejoindre l’entité olympienne ces dernières années, ce qui a pu refroidir les relations entre les deux clubs. Et après tout, ainsi va la vie du football: l’OM a bien signé un partenariat avec le FC Mougins, juste à côté de Nice, club de jeunes réputé pour sa préformation dans les Alpes-Maritimes.

Les dirigeants olympiens et ceux du Burel FC continuaient pourtant d’échanger, ces derniers temps, et les nombreux changements au niveau de la formation olympienne n’ont peut-être pas aidé. "On a attendu. On nous a dit qu’on allait se voir", précise Serge Obré. "On a d’un côté un club qui a tout fait pour nous perdre: l’OM. Et de l’autre un club qui nous désire et a tout fait pour nous avoir: l’OGC Nice."

La nomination récente à la tête du centre de formation olympien de Titou Hasni, formé au Burel et apprécié au sein du football amateur de la cité phocéenne, était peut-être de nature à renouer le dialogue entre les deux clubs. Mais l’OM poursuit son développement à sa manière et Nice avait déjà un coup d’avance.

"On a la fibre OM et le sang bleu et blanc, ce mariage avec Nice est professionnel"

Ironie de l’histoire, le Burel FC échangeait principalement avec… deux responsables de l’OGC Nice originaires de Marseille: Stéphane François (directeur de la préformation) et Julien Sablé (directeur du centre de formation). "On a trouvé plus de Marseillais à Nice qu’à l’OM!", sourit le dirigeant du Burel FC, très connu dans le monde du football en Provence. "Ce ne sont pas des gens du Nord ou d’ailleurs qui vont m’expliquer, à moi, avec mon accent et ma faconde, ce que représentent Marseille et l’OM."

L’éternel dilemme est là… Que ce soit au Burel FC ou dans d’autres clubs provençaux, beaucoup de familles, d’éducateurs ou de jeunes joueurs sont tiraillés entre le rêve de voir un petit Marseillais réussir à l’OM et la réalité, à savoir la difficulté d’y percer quand on est un enfant de la ville. "On reste marseillais et on le revendique!", clame Serge Obré. "On a la fibre OM et le sang bleu et blanc. Mais on est obligé de faire la part des choses car on a un club à faire tourner et on doit grandir et se structurer. Ce mariage avec l’OGC Nice est un mariage professionnel."

L’avenir dira si l’OM et le Burel FC travailleront ensemble dans le futur. Le partenariat signé avec Nice porte sur une durée de trois ans, jusqu’en 2028.

Florent Germain