PSG-OM: Nasser Al-Khelaïfi et Pablo Longoria, les coulisses d'une relation au beau fixe

On est loin de ce qui se fait en Espagne. Il n'est pas rare d'entendre Joan Laporta et Florentino Pérez, patrons du FC Barcelone et du Real Madrid, s'accrocher par médias interposés. En France, si la rivalité entre le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille ne manquera pas de se faire ressentir sur le terrain et dans les tribunes du Parc des Princes lors du Classique de ce dimanche 16 mars, tout va bien entre Nasser Al-Khelaïfi et Pablo Longoria. Le président du PSG et celui de l'OM se vouent un respect mutuel et entretiennent de très bonnes relations de travail.
Les deux hommes siègent au conseil d'administration et au comité exécutif de l'Association européenne des clubs (ECA), présidée par Nasser Al-Khelaïfi. En plus d'avoir notamment aidé à la création de la Ligue Conférence, ils sont impliqués pour obtenir le plus de revenus possibles pour les clubs français. Ils ont par exemple insisté pour que la nouvelle Coupe du monde des clubs réserve un fonds de solidarité de 250 millions d'euros redistribué aux équipes qui ne participent pas à la compétition. Ce qui fait que le Stade Brestois, notamment, pourra toucher de l'argent.
Leur collaboration consiste aussi à oeuvrer pour une meilleure représentation du football français à l'UEFA. Nasser Al-Khelaïfi a ainsi poussé pour que Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, intègre le comité exécutif de l'ECA.
Juste équilibre
L'épisode de la colère de Pablo Longoria contre l'arbitrage français, qui lui a fait dire qu'il était prêt à rejoindre la Super League, n'a rien changé dans cette relation. Le dirigeant espagnol a rapidement présenté ses excuses sur ce point.
Au sein de la direction de l’OM, on estime qu’il est important de conserver une relation cordiale et professionnelle entre les présidents des deux plus grands clubs français. Les fonctions diverses de Pablo Longoria au sein de la LFP, de l’UEFA ou de la Fifa l’obligent également à trouver un juste équilibre: travailler avec Nasser Al-Khelaïfi, pour faire avancer le football français, tout en essayant de faire respecter les intérêts de l’OM.
Longoria loin des clashs
En privé, Pablo Longoria n'hésiterait pas à dire les choses sur quelques désaccords avec son homologue qatari concernant le contrôle budgétaire des clubs ou la société commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP). Le boss de l’OM "parle peu lors des réunions, mais s’exprime quand il a des choses concrètes à dire. Il est pragmatique et veut être efficace", décrypte-t-on en haut lieu.
Parfois agacé du petit jeu politico-médiatique entre présidents, l'Espagnol n’est pas un adepte des clashs. Il préfère rester diplomate, loin des déclarations choc à la John Textor, qui l'a récemment traité de "porte-parole du PSG".
"Tu peux faire passer tes messages, être d’accord avec des choses et ne pas être d’accord avec d’autres choses. Mais toujours dans le respect", avait dit Pablo Longoria dans Rothen s'enflamme sur RMC en janvier. "Ce que je ne cautionne pas, c’est ce manque de respect et ce manque des codes du football dans les comportements, dans les instances et vis-à-vis de tes confrères", avait-il ajouté.
C’est aussi ce style qui fait de lui un président respecté par ses pairs, même si cette posture lui vaut actuellement quelques reproches, dans une période où le président du PSG est sous le feu des critiques pour son attitude dans la gestion des dossiers chauds du foot français, notamment celui des droits TV.