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"Tout ce que j'ai dit, je le répète": De Zerbi assume ses critiques et vide une dernière fois son sac sur l'arbitrage

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Roberto De Zerbi, entraîneur de l'OM, s'est livré à une très longue tirade ce vendredi en conférence de presse pour assumer ses propos sur l'arbitrage "pas serein" de Jérémy Stinat à Auxerre (3-0), tout en lui apportant son soutien pour les menaces dont il a été la cible.

Un long monologue pour clôturer définitivement les critiques sur l'arbitrage? Roberto De Zerbi est revenu, ce vendredi en conférence de presse, sur l'énorme polémique qui a éclaté samedi dernier après la défaite de l'OM à Auxerre (3-0) lors de laquelle son président, Pablo Longoria, a crié à la "corruption" à plusieurs reprises. Il a depuis été sanctionné de 15 matchs de suspension alors que Fabrizio Ravanelli, conseiller institutionnel de l'OM, a écopé lui de trois matchs ferme de suspension pour avoir également critiqué l'arbitrage de Jérémy Stinat.

En Bourgogne, l'entraîneur italien avait aussi déploré deux décisions de l'arbitre: le carton rouge infligé à Derek Cornelius et un penalty non sifflé pour une faute (selon lui) sur Quentin Merlin. Ce vendredi, il a expliqué qu'il maintenait son avis sur ces mauvaises décisions tout en apportant son soutien à M.Stinat, victime de menaces après la rencontre. L'entraîneur de l'OM a promis qu'il se tairait désormais sur le sujet tant qu'il sera sur le banc marseillais.

"Il a pris plusieurs décisions qui ont pesé sur le résultat"

"Je suis toujours proche de ma famille et Pablo (Longoria), Fabrizio (Ravanelli) et Medhi (Benatia) en font partie, comme mes joueurs et toutes les personnes de ce club", a-t-il déclaré en préambule. "Je suis désolé de ne pas parler français parce que je veux vraiment que mes propos soient retranscrits de la meilleure des façons sur ce que je pense de ces polémiques. C'est la dernière fois que je veux parler des arbitres tant que je serai entraîneur de l'OM."

"J'ai su qu'il y avait eu des menaces contre l'arbitre, ses pneus ont été crevés, j'en suis vraiment désolé si c'est vrai", a-t-il enchaîné. "C'est ce qu'il a déclaré et il faut qu'on le croie. J'exprime toute ma solidarité à ses proches et à lui-même parce que le foot doit rester sur le terrain et pas au-delà." Il est alors revenu sur ses critiques après la rencontre:

"Tout ce que j'ai dit après le match, je le confirme à 100%."

"J'ai dit que je croyais dans la bonne foi des arbitres", reprend-il. "Selon moi, ça n'a pas été un arbitrage serein, il a pris plusieurs décisions qui ont pesé sur le résultat. On n'a pas perdu à cause de lui parce qu'on a mal joué mais son rôle a tout de même été déterminant. Tous les épisodes de cette année comme l'expulsion de Maupay contre Angers, les deux expulsions de Cornelius, celles de Harit contre le PSG et de Balerdi contre Lyon sont des erreurs très graves de mon point de vue. Si certains pensent que ce que je dis n'est pas vrai, c'est leur problème."

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L'ancien technicien de Brighton a poursuivi par une digression avant de revenir sur la rencontre à Auxerre et plus généralement sur un arbitrage qu'il juge largement défavorable à son équipe. Avec un leitmotiv: ne jamais s'empêcher de dire ce qu'il estime être une injustice.

"Ces jours-ci, j'ai lu que Trump disait que la Russie n'avait pas envahi l'Ukraine mais moi j'étais en Ukraine (il a entraîné le Shakhtar Dontesk entre 2021 et 2022) et je sais la vérité, tout le monde peut penser ce qu'il veut et voir les choses à façon", a-t-il expliqué. "Je vois les choses avec mon caractère et je ne reviens pas sur ce que j'ai dit après Auxerre. C'est mon caractère et c'est en raison de mon caractère que j'ai décidé de venir à l'OM, je fais corps avec ce maillot. Je le répète, l'OM sera la dernière équipe que j'entraînerai en France pas parce que je veux partir demain ou à la fin de l'année. Je voudrais rester deux, trois ou quatre ans, je ne sais pas. Tout ce que j'ai dit, je le répète. Mon point de départ est de toujours dire ce que je pense avec respect. Je continue à tracer ma route mais mes parents m'ont appris à toujours dire ce que je pensais."

"S'il faut dire les choses en étant soumis comme tout le monde le dit, ce n'est pas quelque chose qui m'appartient."

"J'espère qu'on ne parlera plus d'arbitre parce que je n'y répondrai plus à partir de maintenant jusqu'à mon dernier jour à l'OM", insiste-t-il. "Vous avez les yeux, le cerveau, les stylos et le papier pour évaluer et dire ce que vous pensez de ces épisodes. Certains le font comme moi en disant qu'il y a eu énormément d'erreurs. Est-ce que cela cache quelque chose? Je ne pense pas parce que je crois dans la bonne foi des arbitres mais est-ce qu'ils nous ont pénalisés? Oui, ils nous ont pénalisé entre le penalty contre Lille, celui contre Strasbourg, le un-contre-un de Rowe qui aurait pu changer le résultat à 1-1. On a mérité nos points au classement, on est 2es après avoir récupéré un OM qui était 8e au classement."

"Si je prends la volonté de le faire, c'est parce que tout le monde tourne le dos en disant 'c'est votre problème, demerdez-vous'", conclut-il. "Moi, j'ai décidé d'être ici parce que je me reconnais dans les personnes qui sont ici, les supporters, les joueurs, le club mais aussi dans les erreurs. On a pu avoir des réactions de trop mais ce sont des gens avec le sang chaud, nous voulons bien faire les choses avec beaucoup de sacrifice. Quand les choses ne sont pas justes, vous m'entendrez toujours parler de cette manière. Si je ne parle pas de cette manière, ça veut dire qu'il y a quelque chose. Mais je n'ai pas décidé de partir, je veux rester, je me sens très bien et je n'ai aucune intention de partir. Des gens préfèreraient peut-être que je parte mais ce n'est pas le cas."

Nicolas Couet avec Florent Germain