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Bordeaux: quand le CNOSF avait "sauvé" Nice ou Lens

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Au bord du précipice depuis la confirmation en appel de leur rétrogradation administrative en N1, les Girondins de Bordeaux placent désormais leurs derniers espoirs entre les mains du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Qui, par le passé, a sauvé d'autres clubs français.

Rétrogradé en National (3e division) par le gendarme financier du football français, Bordeaux mise gros sur le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), qui a déjà contribué à repêcher certains clubs in extremis, comme Nice (2002) ou Lens (2014). En sollicitant la conciliation du CNOSF, qui devrait programmer une audition en début de semaine prochaine selon le club, les Girondins ont abattu l'une de leurs dernières cartes pour tenter de rester en Ligue 2 et de sauver ce monument du football français, menacé de dépôt de bilan si la rétrogradation est effectivement appliquée.

Si plusieurs clubs n'ont pas eu gain de cause auprès du conciliateur ces dernières années, comme Bastia rétrogradé en National en 2017, deux précédents peuvent susciter l'espoir des supporters bordelais, en particulier le cas niçois en 2002.

"On y croit", lance Gernot Rohr

"J'ai eu la chance avec Nice de connaître une situation similaire" cette année-là, s'est remémoré samedi l'entraîneur franco-allemand Gernot Rohr, ancien technicien des Aiglons et des Girondins, présent lors d'une marche de soutien au club bordelais. "On était rétrogradé en National avec perte de statut pro et on a fini par l'emporter devant le CNOSF. Donc on y croit" a t'il confié.

A l'époque, l'OGC Nice s'était vu refuser la montée en Ligue 1 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), l'instance chargée de veiller sur la bonne gestion des clubs. Pire: le club azuréen, promu en L1 après avoir fini 3e au classement de L2, avait été rétrogradé en National pour raisons financières, sur fond de désengagement de l'ancien propriétaire, l'Italien Francesco Sensi (1998-2002).

Des discussions parfois positives

Le "Gym", débouté par la DNCG en appel en raison d'un déficit de 4,57 millions d'euros, saisit alors le CNOSF tout s'activant tous azimuts pour combler son budget: subventions fournies par la mairie de Nice et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), union de partenaires privés de la région, abandon de la prime de montée des joueurs...

Et la conciliation est fructueuse: le CNOSF demande à la Fédération française (FFF) de réexaminer le dossier et cette dernière valide finalement la montée des Niçois le 19 juillet 2002, à quelques jours du début de la saison en août.

En 2014, Lens était pour sa part sportivement promu en L1 mais avait été administrativement maintenu en L2 par la DNCG en raison de garanties financières insuffisantes. Le club artésien avait en effet été recalé deux fois par le gendarme financier, qui attendait notamment le versement de 10 millions d'euros promis par l'actionnaire majoritaire de l'époque, le milliardaire azerbaïdjanais Hafiz Mammadov.

Ces fonds tardant à arriver, le RC Lens avait opté pour revoir à la baisse son budget, réduit à 36 millions d'euros, au lieu des 48 prévus initialement, avant que Mammadov ne finisse par apporter les sommes nécessaires. Le club avait obtenu gain de cause devant le CNOSF et convaincu le Comité exécutif de la FFF, le 28 juillet 2014, de valider la montée du RCL.

Mais l'instance n'est pas toujours salvatrice. Le Mans (2013) ou Strasbourg (2011) avaient ainsi, eux aussi, obtenu des avis favorables du CNOSF... avant de voir la FFF refuser dans la foulée de revenir sur leur rétrogradation respective en 4e et en 5e division. Reste à savoir pour Bordeaux de quel côté va pencher la balance.

Praslin Bonnet avec AFP