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PSG-Manchester United: les choix de Tuchel en question

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Le PSG a très mal débuté sa nouvelle campagne de Ligue des champions en s’inclinant face à Manchester United, mardi au Parc des Princes (1-2). Au terme d’une rencontre particulièrement décevante de la part des finalistes de la dernière édition. De quoi s’interroger sur certaines options choisies par Thomas Tuchel, qui n’a pas su tirer le meilleur de son équipe. Et semble aujourd’hui à court d’inspiration.

Un trio offensif sans vrai n°9

C’est une formule qui a permis à l’Espagne d’être championne d’Europe en 2012, avec Cesc Fabregas dans un rôle axial. Le PSG l’a également utilisé pour dominer Leipzig et atteindre la finale de la Ligue des champions durant l’été. Mais cette option ressemble plus à une roue de secours qu’à une solution viable et pérenne. En choisissant de n’aligner aucun avant-centre de métier, Thomas Tuchel a pu le constater lors de la défaite face à Manchester United, mardi au Parc des Princes, pour le début de la nouvelle campagne de C1 (1-2). Malgré tout le talent de Kylian Mbappé, Neymar et Angel Di Maria, les solutions sont limitées quand personne n’est là pour peser dans la surface, jouer en remise dos au but ou réceptionner les centres. Si l’un des membres du trio ne réalise pas un exploit personnel, ça devient extrêmement difficile de marquer. Même face à une défense moyenne.

D’autant que Neymar et Mbappé ont eu tendance à se marcher un peu dessus à gauche et que personne n’a semblé vraiment savoir où se situer dans ce schéma. "Tant que Tuchel ne nous expliquera pas comment il envisage de faire jouer ce trio devant, je ne comprendrai pas cette équipe. Ces trois-là devant, pour moi, ça ne peut pas fonctionner. Ça ne marche pas à ce niveau", remarque notre consultant Daniel Riolo. L’entrée en jeu de Moise Kean à la mi-temps, pour passer à quatre offensifs, a nettement dynamisé l’attaque parisienne. Mais la moitié du match s’était déjà écoulée à ce moment-là…

Un milieu dans créateur

En alignant trois joueurs au profil défensif au milieu de terrain, Thomas Tuchel s’est privé d’un métronome capable de casser les lignes balle au pied ou par une passe. Danilo Pereira, Idrissa Gueye et Ander Herrera n’ont pas cette qualité. Résultat, le trio n’a pas su aérer le jeu et trouver de bons décalages lorsque Paris récupérait le ballon. Et c’est finalement les Red Devils qui ont pris le dessus dans l’entrejeu, mettant en grande difficulté le PSG à chaque offensive. Le club de la capitale a même souvent paru coupé en deux, de manière assez inquiétante. Encore plus quand Herrera et Danilo se sont retrouvés seuls au milieu après l’entrée de Kean et la réorganisation avec quatre joueurs offensifs.

Même s’il n’a pas à rougir de son baptême, l’ancien capitaine de Porto a semblé fatigué en fin de match. Mais Tuchel l’a laissé jusqu’au bout et il s’est fait manger sur le but vainqueur de Marcus Rashford. Le coach parisien a bien tenté d’amener une touche technique avec l’entrée de Rafinha à dix minutes de la fin. Mais il était trop tard pour faire une vraie différence. "En jouant avec trois n°6, tu n’as pas de création. Si tu veux jouer avec trois milieux, il faut que dans les trois, il y en est un qui tente de faire le jeu", estime Daniel Riolo.

Une identité de jeu invisible

Ça fait maintenant plus de deux ans que Thomas Tuchel est à la tête du PSG. Avec un effectif assez peu modifié dans les grandes lignes. Globalement, les tauliers de l’équipe sont les mêmes, devant et derrière, à l’exception de Thiago Silva et Edinson Cavani, partis libres cet été. Mais difficile pour autant de définir le style du club de la capitale. Au fur et à mesure des événements, le coach allemand change certains joueurs, fait parfois évoluer son système, mais il ne parvient pas à imprimer une réelle identité de jeu. Depuis son arrivée, Paris s’en remet surtout au talent de ses stars pour faire la différence devant. Pas vraiment à ses certitudes tactiques et collectives. Avec un groupe d’une telle qualité, c’est problématique.

Et les soirs où Mbappé, Neymar ou Di Maria ne trouvent pas la faille, le PSG galère, comme face à Manchester. Dans son discours d’après-match, mardi soir, Tuchel s’est dit surpris par la déroute de ses troupes. A l’image de ce qui a été proposé sur la pelouse du Parc des Princes, l’entraîneur de 47 ans semble aujourd’hui à court d’inspiration pour améliorer la situation. Certes, il manquait quelques joueurs importants pour ce choc, comme Marco Verratti, Leandro Paredes, Mauro Icardi ou Marquinhos (laissé sur le banc). Mais ça ne peut pas expliquer une prestation d’ensemble aussi faible à ce niveau de compétition. Face à un adversaire moins bien armé au coup d’envoi.

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport