RMC Sport

Transversales: Bayern-Manchester United 1999, le miracle des "supersub" du Camp Nou

placeholder video
RMC Sport propose ce jeudi "90+", documentaire Transversales exceptionnel consacré au temps additionnel, ce court laps de temps dans un match qui peut anéantir ou propulser une carrière dans d'autres sphères. En 1999, la finale de la Ligue des champions est remportée par Manchester United contre le Bayern Munich. Les Red Devils, menés 1-0, renversent les Bavarois dans les arrêts de jeu et s'imposent 2-1. Un retournement de situation, signé Sheringham et Solskjaer, que le président de l'UEFA de l'époque n'avait même pas eu le temps de voir.

Camp Nou, 26 mai 1999. Depuis la 6e minute, grâce à Mario Basler, le Bayern Munich mène face à Manchester United dans la finale de la Ligue des champions. Au début du temps additionnel, les Bavarois, dominateurs, comptent toujours ce petit but d'avance. Trois minutes plus tard, Pierluigi Collina siffle la fin du match. Les Red Devils sont sacrés champions d'Europe, grâce à deux buts inscrits dans le temps additionnel. Un final d'anthologie que retrace 90+, le film évènement de RMC Sport sur ces arrêts de jeu qui ont changé des vies (jeudi 21h dans Transversales sur RMC Sport 1).

>> Abonnez-vous aux offres RMC Sport pour regarder 90+

À Barcelone, tout part d'un corner pour les Red Devils, qui se jettent à corps perdu en attaque. Le gardien Peter Schmeichel monte dans la surface allemande. Le chrono affiche 90:29, lorsque David Beckham botte le coup de pied coin. Le ballon rebondit partout, puis Teddy Sheringham, entré à la 67e minute, parvient à tromper Oliver Kahn dans un trou de souris. Sur le banc bavarois, l'ambiance est délétère. "C'était horrible. On nous distribuait des t-shirts sur le banc. C'était écrit «Champions League Winners 1999»", témoigne Thomas Helmer, défenseur munichois. "C'était brutal, parce que nous étions la meilleure équipe", se rappelle le coach Ottmar Hitzfeld.

"Il va m'arriver un truc spécial ce soir"

À l'engagement, le Bayern Munich commet l'erreur de jouer long et d'abandonner la possession. Le commentateur de la télévision britannique se demande alors si Ole Gunnar Solskjær, "supersub" par excellence, justement entré en jeu à la 81e minute, peut faire la différence. "Il va m'arriver un truc spécial ce soir", avait-il dit à Jim Ryan, entraîneur adjoint de Sir Alex Ferguson, au moment d'entrer. Sur la dernière action, le Norvégien se démène pour obtenir un nouveau corner. La montre de l'arbitre indique désormais 92:15, lorsque Beckham relance le jeu. Trois secondes plus tard, Solskjær détourne une tête de Sheringham. Kahn est encore battu.

Les deux entrants mancuniens sont donc les héros du match. "On a souvent été remplaçants ensemble, explique Sheringham. On entrait en fin de match, on a développé une complicité particulière. On adorait jouer ensemble, on était sur la même longueur d'onde car on était comlémentaires".

Le président de l'UEFA ne savait pas que Manchester avait gagné

Le revirement est si fou que Thomas Helmer tient une anecdote improbable des minutes qui suivent le coup de sifflet final: "Le président de l'UEFA, Lennart Johansson, est descendu sur le terrain et il est venu me féliciter. Quand il a quitté le terrain et pris l'ascenxseur, on menait 1-0. Il ne savait pas qu'on avait perdu. Je lui ai dit: «M. Johansson, regardez le score final»".

Avec ce titre, qui s'ajoute à la Premier League et à la FA Cup, les Mancuniens signent un triplé. "Je ne pouvais pas contenir mon émotion, confie Ryan Giggs. Je suis tombé à genoux, et j'ai senti les larmes couler. C'est la seule fois de ma vie que j'ai pleuré sur un terrain de football".

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport