Villarreal-Juve: Adrien Rabiot, pour en finir avec le bal des occasions manquées

Arrivé en 2019 à la Juventus Turin, Adrien Rabiot n’a pas encore conquis son monde en Italie. Personne ne contestera le talent du joueur, ni son potentiel, immense, mais force est de constater que, des supporters aux observateurs, tout le monde reste sur sa faim. Son rendement offensif sur le terrain (aucun but, une seule passe décisive) interroge, alors que Massimiliano Allegri attend davantage de ses milieux dans la zone de vérité, autant que son langage corporel agace. Pour autant, l'entraîneur de la Juventus ne parvient pas à se passer de lui, si bien que l’international français demeure l’un des joueurs les plus utilisés cette saison.
Rabiot a signé sa saison la plus prolifique l’an dernier mais il est apparu en difficulté au début de l’exercice en cours, davantage utilisé dans une position de milieu excentré gauche, où il a plus de responsabilités offensives, que dans l’axe par Allegri, qui a fini par le recentrer. "Chelsea joue de l'AC/DC, lui écoute du Chopin. Toujours trop lent, dévoré par Kanté ou n'importe quel joueur qui passe dans sa zone", critiquait la Gazzetta dello Sport fin novembre, après sa prestation face à Chelsea (défaite 4-0) en Ligue des champions, seul accroc de la Juve en Ligue des champions. Rabiot évoluait alors au sein d’une Juve en plein marasme, complètement larguée en championnat d’Italie.
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La faillite était collective, mais c’est Rabiot qui était la cible, à la fois des médias et des supporters, parfois à juste titre, tant ses prestations étaient décevantes. Un constat appuyé par Opta. Le statisticien calculait en novembre que la Juve empochait 1,6 point par match en moyenne (10 matches dont 4 défaites) avec Adrien Rabiot sur le terrain, et 2,3 points sans le milieu de terrain (6 matches dont 0 défaite). L’intéressé lui-même reconnaissait sa part de responsabilité dans cet échec. "Je dois marquer, je n'ai pas encore marqué cette saison, mais aussi faire des passes décisives. Ce serait bien pour moi comme pour l'équipe. Je sais que je dois faire plus", soulignait-il avant d’affronter Malmö.
Rabiot tarde à franchir un palier
Coïncidence ou pas, Adrien Rabiot a réalisé un bon match contre les Suédois, en Ligue des champions, la Stampa attribuant un 6,5/10 au Français pour mieux souligner son aisance sur la pelouse. Début janvier, après la défaite de la Juve en Supercoupe d’Italie (2-1 face à l’Inter), Massimiliano Allegri volait au secours de son joueur, estimant qu’il avait livré "une très bonne performance" face à Nicolo Barella: "Rabiot a pris le dessus sur Barella qui est pourtant un joueur réputé pour sa grande activité sur le terrain et pour sa technique. Mais Rabiot a fait beaucoup d'efforts pour l'équipe et ce fut une agréable surprise." Tout est contenu dans cette phrase.
Rabiot charme autant qu’il désarçonne. Le manque de continuité dans ses performances ne joue pas en sa faveur. Le week-end dernier face au Torino (1-1), une Juve terne n’a pas confirmé les progrès évidents observés ces dernières semaines, notamment contre l’Atalanta, à l’issue d’un derby plus physique qu’enlevé. La Vieille Dame a connu des difficultés dans la circulation du ballon, montrant une certaine incapacité à se construire des occasions. Adrien Rabiot avait pourtant montré la voie avec une frappe toute proche de trouver sa cible au terme d’une longue chevauchée. Encore manqué.
Des buts, "il devrait en marquer dix par saison", selon son entraîneur, qui ne se résout pas à le voir stagner. S’il franchit le palier espéré par Allegri, Rabiot mettra tout le monde d’accord. L’arrivée du buteur serbe Dusan Vlahovic au sein d’une Juve qui reprend des couleurs en championnat devrait déplacer le poids des attentes ailleurs, et alléger la pression qui pèse sur ses épaules. Touché à l'entraînement ces derniers jours, Rabiot postule à une place de titulaire contre Villarreal. Pour un premier coup d'éclat ?