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Manchester City: Erling Haaland, la pièce manquante pour enrayer la malédiction en Ligue des champions ?

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L'artificier du Borussia Dortmund suscite l'admiration de ses pairs depuis son arrivée fracassante à Dortmund en janvier 2020. Freiné par les blessures cette saison, Erling Haaland n'en demeure pas moins un redoutable finisseur, ce dont manque cruellement Manchester City qui devrait l'enrôler cet été. Reste à voir comme le Norvégien pourrait s'imbriquer dans le projet collectif de Pep Guardiola.

Cruel paradoxe: comment peut-on dominer autant son sujet, parler aussi bien de football tout au long de la saison, et paraître pourtant tout aussi impuissant au moment de solder les comptes, incapable de mettre des mots pour expliquer comment une équipe qui semblait maîtriser le cours des événements a vu son rêve s’écrouler en l’espace de trois minutes ?

"C’est le football", a déclaré Pep Guardiola un brin fataliste après la demi-finale retour face au Real Madrid, dévoré par ce sentiment d’inéluctabilité qui a semblé s’emparer de ses joueurs après le premier but de Rodrygo. "C’est le football". Comme si le miracle de Bernabeu répondait à une loi universelle équivalente à la loi de la gravitation.

Les lois de la physique qui font chuter une pomme sur terre entraînerait-elle immanquablement Manchester City vers la défaite ? Au match aller, à Manchester, City a très bien joué, mais trois ou quatre petites défaillances ont donné trois buts à Madrid. Les Skyblues étaient plus que bien en première période à Madrid.

Ils l'étaient moins en seconde période, mais ils ont quand même marqué. City marque toujours énormément de buts, mais persiste ce sentiment qu'ils ratent aussi un paquet d’occasions d’en inscrire d’autres, parfois les plus importants. Ceux qui comptent quand l’air commence à manquer et que l’atmosphère devient irrespirable.

Une période d'adaptation nécessaire

Depuis une défaite embarrassante contre Lyon il y a deux ans, City a atteint la finale de la Ligue des champions et est passé à un cheveu d'une autre cette année. Autrement dit, City a atteint les demi-finales trois fois dans son histoire, deux fois au cours des 12 derniers mois. Le tout en proposant le football le plus séduisant, un titre que seul Liverpool paraît en mesure de lui disputer.

Quand Riyad Mahrez a marqué à la 71e minute de jeu, il semblait faire peu de doute que City allait se qualifier pour la finale, et au vu de la physionomie des deux matches, les Cityzens l'auraient certainement mérité. Pep Guardiola touche au but. Et pourtant, au lendemain de cette cruelle désillusion, son équipe était parfois analysée comme un 14e de Ligue 1, alors qu’il ne lui manque plus grand-chose pour concrétiser cette ambition de remporter un jour la Ligue des champions.

Il a beaucoup été question des failles mentales de cette équipe la semaine passée, mais d’autres ont sombré dans des proportions similaires au Bernabeu cette saison, notamment le Paris Saint-Germain et Chelsea, à chaque fois en fin de match. Si City manque de quelque chose, c'est d'un tueur au sang-froid, d'un joueur clinique capable de concrétiser l'écrasante domination mancunienne. Et Erling Haaland, qu’on annonce proche de signer en faveur du club mancunien, en est un.

Décisif quand ça compte

Le jeune buteur norvégien a réalisé deux premières saisons phénoménales au très haut niveau, avec plus de 40 buts par exercice toutes compétitions confondues, se distinguant par cette faculté à faire la différence au moment où cela compte le plus. Pendant plus d'un an, Erling Haaland et Kylian Mbappé se sont disputés les records de précocité. Peu épargnée par les blessures cette saison, la pépite a certes connu trois mois de disette face au but en 2022, mais son bilan est loin d’être famélique. Jugez plutôt: 28 buts en 29 matches, 8 passes décisives.

Comme souvent à Manchester City, Erling Haaland devra sans doute observer une période d'adaptation nécessaire, histoire d'ingérer les préceptes de son entraîneur, à moins que ce soit l’équipe qui soit obligée de renoncer en partie aux principes de jeu qui ont forgé son identité en acceptant de perdre un peu le contrôle et la possession du ballon. Cette équipe de City est construite autour de l'absence d'un pur attaquant, avec un milieu de terrain supplémentaire et une répartition des buts équitable.

La partition connue sur le bout des doigts pourrait être amenée à évoluer avec un buteur de cette dimension. Du timing des passes - en fonction des mouvements de l’adversaire par rapport au ballon - aux permutations des ailiers, tout est pensé dans un cadre minutieusement préparé, et qui offre malgré tout une certaine liberté d’action et d’improvisation aux joueurs chargés de l’animer. Un subtil mélange auquel Guardiola pourrait ajouter l’ingrédient manquant, le secret de sa future potion magique. Quitte à en changer la recette.

QM