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CNOSF: "Faire table rase du passé et aller vers l’avant", clame Henriques pour son retour

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Brigitte Henriques, présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), a participé à son premier conseil d’administration de l’instance depuis sa mise en retrait afin de prendre prendre du repos il y a deux mois. Son état d’esprit pour son retour, ses relations avec Didier Seminet… la dirigeante s’est confiée au micro de RMC Sport.

Comment vous sentez-vous après ces deux mois de pause ?

Je suis en pleine forme, j’ai retrouvé toutes mes forces et surtout le bonheur de revenir ici au CNOSF pour présider ce conseil d’administration.

Quel était l’objectif de ce conseil d’administration ?

L’ordre du jour était très dense. La première chose était, comme d’habitude, de parler de l’actualité sportive et institutionnelle. Ensuite, on a eu un point sur l’ensemble des projets qui ont été menés pendant ces deux mois, où il y avait des résolutions à prendre. Enfin, il y avait le point financier, avec notamment la présentation par notre trésorier de l’audit financier concernant la demande des administrateurs sur les frais. Il y a eu tout le travail qui a été réalisé de manière très méthodique. L’ensemble du conseil d’administration a salué la méthodologie et tout le travail qui a été fait. Sur les conclusions de cet audit financier, la majorité du conseil d’administration a approuvé et est en confiance par rapport à ce qui a été présenté. Il y a eu quelques erreurs, bien sûr, mais très peu par rapport au nombre et à la densité de l’activité qui est la mienne.

Finalement, le tumulte qui a eu lieu sur cette question des frais était dû à un manque d’organisation ?

Non, ce n’était pas un manque d’organisation. Comme ça peut arriver parfois, il y a eu des pertes de justificatif, mais très peu. Par exemple, des frais qui sont déjà facturés et re-facturés une deuxième fois. Encore une fois, l’activité était très dense pendant ces 18 mois. Dans l’assistanat, comme ça peut arriver à tout le monde, l’erreur est humaine. Il y avait d’autres explications qui ont été fournies en détail au conseil d’administration en toute transparence.

Maintenant, comment faire pour unifier un mouvement que l’on disait un peu en crise ?

Je crois qu’il faut continuer sur la lignée qui est la nôtre. On dit que le CNOSF, c’est le bordel, mais ce n’est absolument pas le cas. Le CNOSF est en marche, Thomas Bach (président du Comité international olympique) l’a encore dit dans sa dernière conférence de presse. C’est son rôle que le mouvement sportif français puisse fonctionner avec tous les projets qui sont les nôtres. Pour unifier, il faut continuer avec transparence, pédagogie. Parler beaucoup avec l'ensemble des membres pour leur expliquer la réalité du CNOSF, ce qu’il fait, les projets… C’est surtout ça qui est important: refaire valoir tout ce qui est mis en place. Il y a eu une demande de plus d’écoute - ce sera le cas et c’est déjà le cas - et qu’on puisse donner les documents en amont des conseils d’administration, c’est ce qu’on a fait là. Voilà la manière d’unifier, c’est par le mouvement et en ouvrant à plus d’administrateurs.

Revenons à ces querelles avec Didier Seminet (son ancien bras droit, ndlr). Vous avez porté plainte pour violences psychologiques, lui a répondu par une plainte pour dénonciation calomnieuse. Où en sommes-nous de ces plaintes ?

Pour l’instant, nous n’avons pas d’information, il y a un délai de trois mois. Il n’y a pas plus d’informations. Ce qui est important, c’est que le conseil d’administration, dans sa très grande majorité, a souhaité faire table rase du passé et aller de l’avant. Ce ne sont pas des sujets que l’on a évoqués ce jeudi matin.

Il était présent ce matin ?

Oui, le conseil d’administration était quasiment au complet.

Comment sont vos relations avec lui ?

Il faut bien dissocier ce qui est de l’ordre des plaintes du fonctionnement de l'institution. Aujourd’hui, on est à nouveau en marche, on a accéléré, on va revoir la feuille de route pour bien prioriser car madame la ministre a impulsé un grand nombre de thématique qui sont importantes et auxquelles le CNOSF contribue beaucoup. Il y a la préparation des Jeux, le club France que nous avons présenté ce matin et qui a eu beaucoup de succès et puis également le travail auprès de toutes les fédérations pour les aider.

Le CIO est-il rassuré par votre retour et par le travail qui a été assuré pendant que vous vous étiez un peu éloignée ?

J’étais en relation régulière avec le CIO, qui prenait de mes nouvelles régulièrement et je les remercie du soutien qu’ils ont pu m’apporter à travers différentes personnes. Non, il n’y avait pas d’inquiétude car le quatuor qui avait été mis en place avec Jean-Pierre Siutat, Michel Callot, Astrid Guyart et Sébastien Poirier a très bien fonctionné. Le CNOSF est resté en marche.

Pour vous, il n’a jamais été question de passer la main ?

Non, je ne vois pas du tout pourquoi. A partir du moment où on a un CNOSF qui fonctionne…

Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous êtes revenue trop tôt ?

Rien, parce que je me suis surtout attardée sur le nombre de personnes qui étaient contentes de me voir revenir. La maison tourne et c’est ça le plus important.

Quels sont les prochains projets concrets du CNOSF ?

On a le COPIL ‘gagner en France’ le lundi 19. Après, on reçoit le Secours populaire le 21 décembre avec plus de 400 enfants qu’on va faire rêver et à qui on va mettre des étoiles dans les yeux en leur faisant faire du sport, en leur parlant de nos athlètes.

Vous avez eu la ministre des Sports au téléphone pour votre retour ?

Bien sûr, même avant. Elle a régulièrement pris de mes nouvelles comme l’ANS (Agence nationale du sport). Je l’ai croisée au conseil d'administration de Paris 2024 lundi.

Le mot d’ordre est donc de faire table rase de ce qui a pu se passer et d'aller de l’avant ?

A l’unanimité lors du conseil d’administration ce matin, oui, c’était ça. Faire table rase du passé et aller vers l’avant. Le conseil d'administration a réitéré sa confiance, dans sa grande majorité, à sa présidente et surtout à l’équipe en place.

Clément Brossard