RMC Sport

Jeux paralympiques: ces cinq français à suivre à Pékin

placeholder video
Sur la neige de la capitale chinoise, la France peut espérer faire aussi bien que lors des Jeux paralympiques 2018, à Pyeongchang, où elle avait ramené vingt médailles. Voici cinq athlètes à suivre lors de la compétition, qui s’ouvre ce vendredi 4 mars.

Ils seront 14 athlètes - plus quatre guides - à représenter le clan tricolore à l'occasion des Jeux paralympiques de Pékin, qui débutent vendredi 4 mars. Soit autant de chances de médailles pour les Bleus dans les quatre sports (ski alpin, ski de fond, biathlon, et snowboard) dans lesquels ils sont engagés.

RMC Sport vous présente un petit portrait de cinq athlètes de l'équipe de France susceptibles de briller pendant près de 10 jours (4 au 13 mars) dans la capitale chinoise.

Marie Bochet, la locomotive

Huit titres paralympiques, 22 titres mondiaux, cela vous pose une championne. Sans compter les neuf gros globes du classement général de la Coupe du monde. À 28 ans, Marie Bochet a tout gagné. Née avec une malformation de l’avant-bras gauche, elle va disputer ses quatrième Jeux paralympiques. Et probablement les derniers : "j’ai du mal à me projeter au-delà de ces Jeux", expliquait-t-elle en début de saison. "Même si je me laisse toujours la possibilité, parce que c’est quand même trop bon. Mardi, j’ai eu un sursaut d’émotion dans la cabane de départ, quand j’ai vu ‘Pékin 2022’, je me suis dit ‘ça y est, on est aux Jeux’", sourit-elle.

Après Pyeongchang en 2018, déjà, Marie Bochet avait hésité à repartir, a connu "deux années de doutes". "Il y avait des questions bien plus profondes que de simples objectifs sportifs. De savoir quand j’allais arrêter ma carrière, pourquoi je continuais." Des projets professionnels et personnels qui la font hésiter. Avant de décider de continuer pour avant tout "prendre du plaisir et réussir à m’exprimer, ce qui n’a pas toujours été le cas". Porte-parolel’Oréal, ambassadrice FDJ, engagée en faveur de la paix et l’inclusion via Peace and Sport, très médiatisée dans son milieu… La Tricolore a longtemps été et est toujours la porte-parole et le visage du handisport d’hiver en France.

Arthur Bauchet, le futur au présent

Il n’a que 21 ans mais est déjà quadruple médaillé paralympique. Petit bémol : elles sont toutes en argent. "Ces Jeux sont dans ma tête depuis pas mal de temps. Ce titre, c’est ce qui me manque", raconte le jeune homme qui promène partout son sourire. Aujourd’hui, Arthur Bauchet compte déjà sept médailles d’or mondiales et neuf globes. Il sait qu’il est "l’homme à abattre". "La pression, j’ai appris à la gérer en 2018. Je n’ai pas le même statut aujourd’hui mais je n’ai pas non plus les mêmes armes."

Le Tricolore, aussi très à l’aise en cyclisme, espère démarrer fort car son handicap, évolutif, se fait de plus en plus sentir au fil des courses. "J’ai une paraparésie spastique, c'est-à-dire des faiblesses musculaires en bas des jambes et mes muscles bougent tout seul et tremblent en dessous des genoux." Sans compter des crampes qui arrivent plus facilement. Celui qui était en fauteuil en 2014, va donc "essayer de prendre ce qu’il y a à prendre dès le début, car je sais que mes jambes en fin de Jeux ne seront plus les mêmes." Rendez-vous dès samedi pour la descente.

Hyacinthe Deleplace, la bonne année

Il est le Français qui a le plus gagné lors des championnats du monde 2022. Avec trois titres mondiaux cette année en catégorie déficient visuel (plus une médaille de bronze en slalom géant), Hyacinthe Deleplace, 32 ans, s’est mis en confiance. Il va disputer ses second Jeux paralympiques après ceux… d’été, à Londres 2012. Il s’y était aligné sur 400 mètres (7ème) avant de revenir au ski, son amour de jeunesse, qu’il pratique depuis ses trois ans. "L’athlé, pour moi, c’est la base du sport. Cela m’a appris beaucoup de choses." Mais il redécouvre le ski en regardant les Jeux de Sotchi, en 2014. "J’étais à fond dans l’athlé, je visais les Jeux paralympiques de Rio de 2016. Et je m’étais dit ‘c’est dingue ce qu’ils font’. J’ai redécouvert ce sport."

Avec réussite : en quelques années, Hyancinthe Deleplace est devenu une référence et semble vivre sa meilleure saison. Une réussite qui vient aussi, en partie au moins, d’un changement majeur : il est guidé depuis quelques semaines par l’ancien skieur pro valide Valentin Giraud-Moine sur certaines épreuves. Et leur association pourrait de nouveau faire des étincelles.

Cécile Hernandez, la battante

Être à Pékin est déjà une très grande victoire. La snowboardeuse française a appris seulement 16 jours avant les Jeux qu’elle serait du voyage. Le Comité international paralympique rechignait à accepter sa demande de concourir avec des filles moins handicapées, car la catégorie de la Tricolore a disparu en 2019, faute de concurrentes. Même si elle se disait "hyper confiante", la française avouait être "épuisée moralement". "Je pense que ce qu’on cherche, c’est que j’arrive rincée", disait-elle. "Et on sait à quel point mon état de fatigue est préjudiciable comme j’ai une sclérose en plaque."

Cécile Hernandez a finalement gagné son ticket devant un tribunal allemand, qui lui a donné raison. À 47 ans, elle a deux médailles d’argent paralympiques et une de bronze au compteur. Elle était passée à 36 centièmes de l’or en 2018. "Cela reste un peu là", sourit-elle en mettant ses mains à son cou. "Mais il y a des revanches à prendre et je serai au rendez-vous des revanches."

Maxime Montaggioni, le revanchard

Il y a quatre ans en Corée du Sud, une blessure avait anéanti tous ses espoirs. Maxime Montaggioni, chance de médaille française en snowboard, était tombé et s’était blessé au genou quelques jours avant sa première course. "Mon expérience passée fait que j’ai les crocs. Je pense que le plus dur moment de ma vie a été le retour à la réalité, avec mon genou pété."

Cet ancien pratiquant de taekwondo, qui a une malformation le privant de sa main et d’une partie de son avant-bras droit, fait aujourd’hui partie des favoris. Il a remporté deux titres aux championnats du monde cette année, et arrive avec "cette hargne" liée à ce qu’il a connu en 2018. "Il n’y a pas de raisons que ça se passe mal", rassure le Français qui vise une première médaille paralympique à 32 ans.

V. Jamin