JO 2021 (boxe): Aliev crie au scandale après sa disqualification, "une énorme injustice"

Dernier représentant de la boxe farançaise aux Jeux olympiques de Tokyo, Mourad Aliev a été éliminé par le Britannique Frazer Clarke dès les quarts de finale du tournoi dans la catégorie des +91 kg. Disqualifié en raison de coups de tête supposés, le boxeur français n’a pas compris cette décision injuste et a réagi avec colère. Pire, les superviseurs de la compétition ont reconnu une erreur et renforcé ce profond sentiment d’injustice avec un nouveau scandale contre l’équipe de France.
"Je suis en train de vivre une énorme injustice. Franchement, je suis très, très déçu de la boxe olympique, a pesté Mourad Aliev au micro de RMC Sport. Ce ne sont pas les valeurs qu’ils prétendent respecter. Le combat, je le gagne mais je me fais disqualifier. On a m’a arrêté arbitrairement et sans aucun jugement. C’est vraiment injuste. Je n’ai pas de mots."
>> Les JO de Tokyo sont en direct sur RMC Sport
Aliev: "Ils me condamnent en sachant que je suis innocent"
Après avoir crié au scandale et au vol auprès des diffuseurs du rendez-vous olympique, Mourad Aliev n’avait toujours pas digéré la fin de son aventure tokyoïte au moment de passer devant les médias. Candidat au podium, il ne succèdera donc pas à Tony Yoka, champion chez les lourds à Rio. Frustré, le combattant français entend désormais faire passer son coup de gueule.
"Ils reconnaissent l’erreur mais ils disent que comme c’est écrit et bah c’est trop tard, a encore lancé avec incompréhension Mourad Aliev. Mais c’est quoi cette règle... Cela veut dire que je suis innocent et ils me condamnent en sachant que je suis innocent. C’est injuste, c’est vraiment injuste."
Selon lui, et tout le clan tricolore, il n'a rien fait de répréhensible pendant son combat. Une victoire lui aurait permis d'aller en demi-finales et ainsi de décrocher au minimum une médaille de bronze au Japon.
"Dans tous les combats, il y a des coups de tête ou des coups de coude. C’est la boxe, a encore tenté d’expliquer l’infortuné boxeur tricolore. On est des poids lourds, on se bat pour la médaille. Je me suis battu comme un loup. J’ai fait cela pour mes entraîneurs, ma famille, mes amis et pour la France. C’est comme cela qu’on me remercie. Ce ne sont pas les valeurs de l’olympisme. J’étais très calme, je n’ai pas pété les plombs. C’est juste que je n’aime pas subir l’injustice. J’ai toujours combattu l’injustice depuis que je suis petit. Même pour mes coéquipiers, pour Samuel (Kistohurry) et Billal ((Bennama) c’est injuste ce qu’il s’est passé. Il n’y a pas que moi, il y a aussi le combat des autres que je mène. C’est l’équipe, on est tous ensemble. C’est aussi pour mes frères d’arme. Je suis resté très calme parce que si je m’étais vraiment emporté, je ne serais pas ici en train de parler aux journalistes à cette heure-ci."

Aliev aurait pourtant dû gagner
Du côté de l’équipe de France masculine de boxe, on crie également au scandale après plusieurs décisions controversées contre Samuel Kistohurry ou Billal Bennama à Tokyo. Pire pour les Bleus, les superviseurs du tournoi olympique ont confirmé à Mourad Aliev qu’il aurait bien dû sortir vainqueur de son duel face à Frazer Clarke mais que le règlement les empêchait de modifier la décision.
"Je le répète, les arbitres me donnent gagnant et reconnaissent avoir fait une erreur. Mais comme c’est écrit, ils ne peuvent plus revenir en arrière. [Pourquoi être resté dans le ring ?] C’est une forme de contestation, pour lutter contre les injustices. Depuis tout petit, j’ai lutté contre les injustices et franchement aujourd’hui, même mes coéquipiers en ont subi. Je voulais faire passer un message pour dire que c’est vraiment injuste. Pourquoi foutre en l’air quatre ans ou toute une vie de préparation olympique. Chacun son histoire. J’ai mon histoire et cela n’a pas été facile d’arriver ici au Japon. Il suffit qu’un juge, arbitrairement, me désigne du doigt pour me dire que j’ai perdu. Mais je n’ai pas perdu, tout le monde reconnait que j’ai gagné."