Mondiaux de natation: "Il ne faut vraiment pas banaliser ", le DTN français bluffé par le sacre de Léon Marchand sur 200m 4 nages

La victoire comme nouveau standard. Léon Marchand est en train d’habituer tout le monde à être le meilleur à chaque fois qu’il plonge dans un bassin. Avec ses coulées interminables, sa puissance physique, son mental hors-normes et son sens du placement, le Français de 23 ans ne laisse déjà plus que des miettes à la concurrence. Un an après avoir illuminé les Jeux olympiques de Paris 2024, le nageur toulousain est en train de marquer les esprits aux Mondiaux de Singapour. Après avoir explosé la veille le record du monde du 200m 4 nages (1’52’’69), Léon Marchand a survolé la finale ce jeudi pour s’imposer devant l’Américain Shaine Casas (1’54’’30) et le Hongrois Hubert Kos (1’55’’34). De quoi décrocher son premier sacre mondial de la semaine en Asie. Le sixième de sa carrière.
"C’est une super course, qui est encore une fois d’un très haut niveau. Il a maîtrisé et il a fait la course pour la gagner, c’était le plus important", salue Denis Auguin, le directeur technique national. "Il ne faut vraiment pas banaliser le fait d’être champion du monde et de s’engager sur une finale mondiale. Même pour Léon Marchand, ça demande un effort physique et nerveux de très haut niveau. Il n’y a rien de facile là-dedans. C’est beaucoup de tension nerveuse, même si 99% essaient de ne pas le montrer. Ça créé de la fatigue, avec un côté émotionnel qui peut aussi coûter beaucoup d’énergie. C’est la gestion de tout ça. Les gens sont souvent focalisés sur l’aspect physique et physiologique pur, mais à ce niveau-là, ce qui peut être vraiment coûteux pour réaliser une grosse performance, c’est l’aspect émotionnel et la tension nerveuse."
"Quand les athlètes font des super performances, ils ont beaucoup de mal à trouver le sommeil"
Une tension que le grandissime favori a su gérer à merveille pour ne pas passer à côté de l’événement. En composant avec un état de fatigue avancé, après une nuit agitée dans la foulée de son record du monde. "C’est assez classique. On pense souvent que les athlètes dorment mal quand ils font des contre-performances, mais quand ils font des super performances, ils ont aussi beaucoup de mal à trouver le sommeil", glisse Denis Auguin. "Mais ils sont aussi rompus à ça. Ce n’est pas préjudiciable sur l’ensemble d’une semaine". Une semaine qui va se poursuivre avec le 4x200m et le 400m 4 nages. Peut-être aussi le 4x100m 4 nages. Et la volonté de continuer à tout rafler sur son passage.