Natation (France) : Stavius, Manaudou, Agnel… l’heure du bilan

Stavius, le nouveau boss
A 27 ans, Jérémy Stravius ne peut pas être considéré comme un « petit nouveau ». Le nageur d’Amiens affiche même un titre de champion du monde en individuel sur 100m dos en 2011, partagé avec Camille Lacourt. Malgré ces références, Stravius a traversé ces dernières années dans l’ombre des monstres de la natation française, Manaudou et Agnel en tête. Son passage du dos au crawl pourrait tout changer. Vainqueur cette semaine du 100m et du 200m puis du 50m papillon, il a été l’homme de ces championnats. Son ticket pour Rio est d’ores et déjà validé sur 100m. Celui sur 200m devrait suivre. Deux courses pour lesquelles il visera une médaille au Brésil.
Manaudou, un mal pour un bien
La France de la natation rêvait pour lui d’un monstrueux doublé 50m – 100m à Rio qu’autorisait son talent sans limite. Le champion olympique en titre du 50m devra finalement se contenter de l’aller simple, sa spécialité. Un peu déçu mais pas trop, Florent Manaudou promet de ne pas ressasser son échec sur 100m. Conserver son titre sur 50m serait déjà énorme. D’autant qu’il en est l’immense favori. « Il est beaucoup plus fort qu’il y a quatre ans, constate Sophie Kamoun, membre de la Dream Team RMC Sport. C’est le patron de la discipline. Il est plus puissant, plus régulier, plus fort, plus technique. »
Des minima polémiques
Un mot est revenu en boucle lors de ces championnats. Tension. La faute à des minima très exigeants, dépassés par six nageurs seulement (Stavius et Mignon sur 100m, Mamadou sur 50m, Lacourt sur 100m dos chez les garçons, Bonnet sur 200m et Balmy sur 400m chez les filles). « Nous n’avons pas de regrets. La ligne d’exigence a été partagée avec l’ensemble des entraineurs, a commenté Jacques Favre, directeur technique national de la natation française. On était d’accord sur ce système. La magie des Jeux ne fonctionnera que si on est prêt. Etre prêt maintenant permet de l’être encore plus dans quatre mois. » D’autres tickets seront attribués jusqu’aux championnats d’Europe de Londres (fin mai), mais la ligne d’exigence ne bougera pas.
Agnel vers la sortie
Il est au cœur de la polémique de la semaine. Yannick Agnel, champion olympique en titre du 200m, a terminé officiellement troisième de la distance cette semaine derrière Jérémy Stravius et Jordan Pothain. Sauf qu’Agnel estime avoir touché en deuxième. Son cas sera réglé mercredi. Mais qu’il soit deux ou trois, le constat est clair pour Agnel. Après une olympiade difficile, il ne peut plus prétendre être celui qu’il a été. Sa septième place en finale du 100m vendredi a confirmé la tendance. Yannick Agnel l’a d’ailleurs reconnu à mots à peine voilés, il devrait arrêter sa carrière après les Jeux.
Des talents émergeants
La trouvaille de ces championnats s’appelle Jordan Pothain. Dauphin de Jérémy Stavius sur 200m, il a décroché le titre sur 400m. « C’est un nageur qui va progresser sur la prochaine olympiade. C’est un vrai talent pour les années qui viennent, estime Sophie Kamoun. Derrière, il y a beaucoup de jeunes nageurs de 18 ans. Notamment en sprint et sur 200m. Ce sont des nageurs qui sont à 50’’ sur 100m et 1’50 sur 200m. Les techniciens de la natation française disent que si on les accompagne bien, ils peuvent être très forts à Tokyo en 2020. » Des propos rassurants alors que les fins de carrière des locomotives Manaudou, Lacourt ou encore Agnel pourraient ne plus tarder.
Le point sur les qualifiés
Six nageurs ont réussi les minimas en individuels
- Florent Manaudou
- Jérémy Stravius
- Clément Mignon
- Camille Lacourt
- Coralie Balmy
- Charlotte Bonnet
Deux relais qualifiés, les deux chez les garçons
4X200m
Stravius Pothain Yannick Agnel Lorys Bourelly
4X100m
Stravius Mignon Manaudou Metella
En plus de ces dix nageurs assurés d’aller à Rio, la fédération peut repêcher jusqu’à six garçons et six filles. Au maximum il y aura donc à Rio 22 nageurs, dont 18 en individuel. A Londres, ils étaient 29 dont 21 en individuel. La sélection sera annoncée mercredi à 16h au siège de à la fédération française de natation à Patin. En plus des repêchés, la fédération pourra annoncer des nageurs déjà qualifiés qui pourront s’aligner sur une épreuve complémentaire (exemple Yannick Agnel).