Natation: "J'ai cette sensation qu'il peut encore nager plus vite", mais où s'arrêtera Léon Marchand après son nouveau record du monde?

Des records battus en pagaille et des finales remportées... la reprise de Léon Marchand en Coupe du monde est une grande réussite. Après la dernière performance historique du Toulousain, qui a explosé le record du monde du 200m 4 nages, à Singapour (troisième étape de la Coupe du monde), son entraîneur, qui n'était pas à ses côtés exceptionnellement, est revenu sur cette compétition qui s'est plus que bien passée.
"J'ai regardé le comparatif avec le record de Lochte et c'est vraiment fort, vraiment bien géré. Je manque un peu de qualificatifs parce que je ne sais pas si on peut s'y attendre... Mais Léon est plein de ressources. Je ne pensais pas forcément qu'il nagerait aussi vite aujourd'hui, mais quand il a un objectif en tête, qu'il est déterminé, il est capable de faire des choses extraordinaires. C'est un bel exemple aujourd'hui", raconte le co-entraîneur de Marchand au micro de RMC Sport.
Ce premier record du monde (1:48.88) battu en petit bassin pour le quadruple champion olympique, intervient au lendemain d'une autre énorme performance sur cette même distance (200m 4 nages), où Léon Marchand avait battu le record d'Europe à Shanghai. Depuis le début de la Coupe du monde, le Français avait aussi fait tomber quatre records de France.
"C'est un phénomène assez habituel de voir des nageurs battre des records en début de saison. Ils se sont beaucoup entraînés pendant des années et les qualités physiologiques ne disparaissent pas et le bassin de 25m est moins exigeant. Ils n'ont pas aussi eu une grosse charge d'entraînement donc pas de grosse fatigue. Pour Léon, c'est de l'ordre de l'exceptionnel mais pas une surprise quand on voit ce qu'il a fait en grand bassin et par rapport à la période", relève Denis Auguin, directeur des équipes de France.
2019, la dernière fois que Marchand a nagé en petit bassin
C'est ce qui rend ses performances encore plus dingues. La dernière fois que Léon Marchand a nagé en petit bassin, c'était en 2019... il y a cinq ans. "C'est dur parce qu'on a l'impression de banaliser ça, alors que ça ne l'est pas du tout, un record du monde il n'y a pas à le banaliser, mais ce sont des choses que l'on pouvait attendre", rappelle Denis Auguin. Et pourtant, Léon Marchand s'était fixé cet objectif de battre des records du monde. "C'est ce qui le challenge, le booste", selon son entraîneur.
Et encore, le Français s'est retiré de deux courses, trop fatigué. "J'imagine qu'avec plus d'entraînements, il pourrait enchainer davantage de courses et il peut encore gagner en vitesse. J'ai cette sensation qu'il peut encore nager plus vite", explique Nicolas Castel, présent à ses côtés pour les deux premières étapes de la Coupe du monde, à Shanghai et Incheon. Celui qui côtoie le Toulousain aux Dauphins du TOEC ne doute absolument pas sur le fait son élève va continuer de s'améliorer: "Il a cette capacité à bien sentir les choses, à avoir un vrai retour sur ce qu'il fait. Il est très objectif sur ses retours de course, il est capable de faire une autoanalyse. Souvent, c'est très très objectif et c'est ce qui lui permet de s'auto corriger et de façon très rapide."
Après cette tournée asiatique (qui se termine dimanche 3 novembre), Léon Marchand va rentrer en France. "En fonction du décalage horaire et de la fatigue", le nageur va continuer de s'entraîner en vue des prochains championnats du monde, petit bassin, à Budapest, en Hongrie (du 10 au 15 décembre). "Avec les Interclubs (le 10 novembre à Montauban), on va pouvoir peut-être développer et optimiser encore sur deux à trois semaines pour se préparer pour les championnats du monde. C'est un bon timing pour pouvoir regagner un pic de performance", détaille son coach, avant d'ajouter: "C'est important qu'il trouve ces petits chalenges, ces petits défis. Des records de France, de la Coupe du monde, d'Europe, du monde... Ça fait plein de petits steps sur lesquels il peut s'appuyer pour se lancer des défis et des chalenges."