Biathlon: le patron du biathlon français n'a pas aimé le comportement des athlètes concernant le départ de Vittoz et Favre

Une page se tourne en équipe de France de biathlon. Après la dernière étape de Coupe du monde à Oslo-Holmenkollen (Norvège) ce week-end, qui a vu le sacre de Julia Simon et un dernier podium en carrière pour Anaïs Chevalier-Bouchet chez les filles, l'ambiance est moins festive chez les garçons. Avant le départ des ultimes courses de l'hiver, les entraîneurs des garçons, Patrick Favre et Vincent Vittoz, ont annoncé qu'ils ne continuaient pas l'aventure l'an prochain, quatre ans après leur arrivée.
La faute à un discours qui ne passe plus auprès des biathlètes. "Ils sont un peu fatigués d'entendre toujours le même discours. On avait beaucoup d'idées, mais elles ne collent pas. L'entraînement se base beaucoup sur la confiance et aujourd'hui on sent que cette confiance manque. Forcer les choses, ce n'est pas une bonne chose", confiait Patrick Favre il y a quelques jours.
Qui pour les remplacer ?
Les départs des deux entraîneurs de l'équipe masculine peine beaucoup Stéphane Bouthiaux, le patron du biathlon à la Fédération Française de ski, qui critique également le comportement des biathlètes eux-mêmes. "Le sentiment qui prédomine, c'est de la tristesse parce que Patrick et Vincent sont des amis. On a vécu tellement de grandes choses ensemble, de résultats énormes. Je les remercie pour tout ce qu'ils ont fait. J'ai détesté la forme. Je pense que sur la forme, les athlètes n'ont pas été bons, je leur ai clairement dit. Il y avait d'autres manières de faire les choses, de discuter, de s'expliquer qui aurait peut être et sans doute mené à la même décision, avertit-il. Mais pas comme ça. Ce n'était pas cool du tout vis à vis de personnes qui ont donné leur vie pendant quatre ans pour eux. Je leur ai dit, ils le savent."
Interrogé sur les éventuels successeurs, Stéphane Bouthiaux ne veut pas se précipiter. "On va bien prendre le temps de se poser et de réfléchir pour ne pas prendre les décisions dans l'urgence, car il n'y a pas d'urgence. Il faut faire en sorte que cette équipe, qui a un gros potentiel, reparte de la meilleure des manières jusqu'aux prochains jeux (à Milan en 2026). Pour le moment je n'ai aucune idée, j'ai refusé de faire tourner ça en boucle dans ma tête."
Les biathlètes consultés pour la succession
Peu importe le choix des nouveaux entraîneurs, le patron du biathlon tricolore a affirmé que les biathlètes de l'équipe masculine feront partie intégrante de la discussion. "S'il y a plusieurs choix possibles, je les associerai parce qu'il faut qu'on reparte sur des bases saines. Je pense que leur avis pourra être important à ce moment là, mais au final il y aura toujours une décision à prendre et c'est moi qui la prendrai."
Après sa 4e place lors de la dernière mass start de la saison à Oslo, Quentin Fillon Maillet a confirmé qu'il "n'avait pas d'idée" concernant l'identité du nouveau staff des Bleus. "On n'a pas de noms qui nous viennent. Même si on en avait, je ne vous le dirais pas de suite. Il ne faut pas oublier qu'on est au centre du projet. Si on nous propose quelqu'un qui ne convient à personne, il n'y a aucun intérêt à démarrer sur de mauvaises bases."
L'intersaison sera scrutée de très près pour les biathlètes tricolores, qui sortent d'une année délicate sur les pistes, avec seulement six podiums individuels en Coupe du monde (trois pour Emilien Jacquelin, deux pour Quentin Fillon Maillet et un pour Eric Perrot). Le bilan est aussi très maigre lors des Mondiaux à Oberhof (aucune médaille individuelle), malgré le titre de champion du monde du relais.