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Ski alpin: Pinturault, Kristoffersen... qui sont les favoris pour succéder à Hirscher?

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Jamais depuis dix ans le sort du gros globe de cristal de la Coupe du monde de ski alpin n’a paru aussi indécis. En l’absence de Marcel Hirscher, octuple tenant du titre et fraîchement retraité, plusieurs skieurs peuvent lui succéder dont le Français Alexis Pinturault. Chez les filles, le triomphe paraît encore promis à la skieuse des Etats Unis, Mikaela Shiffrin. RMC Sport fait le point avant le coup d'envoi de la saison ce week-end à Sölden.

C'est parti pour une nouvelle saison de ski alpin. Si les filles entrent en piste ce samedi en géant, chez les hommes la saison 1 de l'après Marcel Hirscher ouvre ses portes dimanche (10h) avec le slalom géant de Sölden (Autriche). Après deux médailles d'or olympiques, 5 titres de champion du monde, 20 Globes de Cristal de la Coupe du monde et 67 victoires en Coupe du monde, il a décidé de raccrocher les skis d'en laisser un peu aux autres. Certains sont plus favoris que d'autres...

Pinturault, la pole et toutes les clés en mains

Des années que la France attend un successeur à Luc Alphand, dernier tricolore lauréat de la Coupe du monde en 1997. Et jamais un Français n’a paru si bien armé qu’Alexis Pinturault, surtout cette saison. Il était l’hiver dernier le numéro 2 derrière Marcel Hirscher. En l’absence de l’intouchable champion, il devient le favori naturel à la victoire finale cette année. "C’est sûr qu’il y a un peu plus de chance et que c’est un objectif atteignable, avoue-t-il, même si la concurrence sera forte avec les autres skieurs".

A désormais 28 ans, le skieur de Courchevel semble avoir acquis une maturité et une constance synonymes de succès. Surtout, il est sur le circuit le seul skieur capable de jouer la gagne dans quatre disciplines (slalom, géant, super-G et combiné). Un atout à ne plus négliger après des années passées à dépoussiérer les marches annexes du podium de la Coupe du Monde. Attention toutefois à la pression liée à l’enjeu. Ça lui a parfois joué de mauvais tours dans le passé et elle est énorme cette année, vu les circonstances. "Je m’y attendais, avoue Alexis Pinturault. Et je vis bien mieux les choses que par le passé donc je ne la ressens pas forcément".

Kristoffersen, le plus régulier sous le règne de Hirscher

Le principal problème dans la quête du gros globe de cristal pour Alexis Pinturault est Norvégien et s’appelle Henrik Kristoffersen. Depuis son arrivée sur le circuit en 2013 ce virtuose du slalom a progressé en géant, au point de devenir un technicien complet, lui permettant de terminer à plusieurs reprises devant le Français au général de la Coupe du monde. Systématiquement présent sur le podium du gros globe, il est depuis quatre ans le plus régulier après Marcel Hirscher. La bataille s’annonce monstrueuse entre lui et Pinturault, même si le Français a pour lui sa polyvalence.

Paris, boss désigné de la vitesse

Orpheline du Norvégien Aksel Lund Svindal, son plus grand champion ces dernières années tout juste parti à la retraite, la vitesse mondiale s’est peut-être trouvée son nouveau prince avec l’Italien Dominik Paris. Le skieur du Trentin Haut Adige a gagné en régularité l’hiver dernier, au point d’emporter un nombre de points sensiblement équivalent en descente et en Super-G, le propulsant ainsi à la quatrième place du général. Mais pour l’instant, il a toujours connu un ou plusieurs gros trous dans sa saison l’empêchant de rivaliser sur l’ensemble de l’hiver avec les meilleurs.

Feuz, Kriechmayr, Schwarz, Meillard et Noël ont faim

Au-delà de ces trois skieurs, aucun ne semble assez régulier au plus haut niveau pour lutter pour la gagne. Parmi les as de la vitesse, le Suisse Beat Feuz pourrait jouer le podium à condition de trouver de la justesse technique en Super G. Impressionnant de régularité l’an passé, double médaillé bronze et argent aux Mondiaux, l’Autrichien Vincent Kriechmayr pourrait créer la surprise à condition de convertir son nombre impressionnant de Top 10 en podiums (seulement 3 l’hiver dernier pour 13 résultats dans les 10 premiers).

Chez les techniciens, une nouvelle génération est en train de faire ses armes et pourrait jouer les trouble-fêtes dès cette saison. Dans l’ombre de Marcel Hirscher, l’Autrichien Marco Schwarz aura sur ses épaules le poids de la succession. A 24 ans, il a enfin goûté l’hiver dernier aux joies de la victoire. Mais en bon spécialiste du slalom et des épreuves combinées, il devra aussi progresser en géant pour espérer grimper dans la hiérarchie. Plus loin le Suisse Loïc Meillard ou le Français Clément Noël, semblent encore un peu tendres. 

Et chez les filles ?

L’Américaine Mikaela Shiffrin semble une nouvelle fois intouchable à l'aube d'une saison qui va démarrer ce samedi à Sölden avec un slalom géant (à 10h et 13h). Seule une blessure pourrait l’empêcher de soulever un quatrième gros Globe consécutif. Derrière elle, la Slovaque Petra Vlhova, 14 podiums la saison passée est en mesure de se mêler à la lutte pour les accessits. La Suissesse, Wendy Holdener sera aussi à n’en pas douter dans le coup pour un podium. Autre skieuse helvète, l’ultra polyvalente Michelle Gisin a de nombreuses cordes à son arc. Capable d’accrocher un Top 10 et même mieux dans toutes les courses sur lesquelles elle s’engage, elle devra gagner en régularité dans le Top 5 pour espérer bousculer l’ordre établi.

Côté Français, la chef de file est encore Tessa Worley. La voir jouer le podium sur le gros globe relève de la chimère. Parmi les meilleures depuis plus de cinq ans en slalom géant, elle n’est pas assez polyvalente pour briller dans les autres disciplines. Même si elle s’alignera de nouveau de manière régulière en Super G cette saison, il faudrait de très belles performances pour atteindre les sommets. En 38 départs dans sa carrière en Coupe du monde sur cette spécialité, la skieuse du Grand Bornand n’a terminé qu’à neuf reprises dans le Top 10. Son meilleur résultat est une quatrième place à Lake Louise en 2017 sur une piste plutôt favorable à son profil de technicienne.

Arnaud Souque