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Mondiaux de ski alpin: "À la fin, ça fait zéro médaille", comment expliquer le zéro pointé des Français à un an des JO 2026

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Pour la première fois depuis 2003, l'équipe de France de ski slpin repart bredouille des Mondiaux de Saalbach (Autriche). Un bilan inquiétant à un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina.

Clément Noël aurait pu offrir un beau cadeau à toute l'équipe de France. Mais les espoirs de médaille se sont envolés pour le Tricolore, qui a enfourché à quelques portes de l'arrivée, amenant avec lui une énorme désillusion pour le clan français, qui repart de Saalbach (Autriche) les valises vides. Un triste bilan de zéro médaille dans des Mondiaux, une première depuis 2003 et une grosse interrogation à un an des Jeux olympiques de Milan-Cortina. Pire, il s'agit de la première édition des championnats du monde sans titre depuis 2009. Mais comment expliquer ce naufrage du ski alpin français?

"L'enchaînement des blessures a été terrible pour nous", souligne Fabien Saguez dans l'émission Stephen Brunch sur RMC ce dimanche. Comme pressenti, les absences des blessés Alexis Pinturault, grand habitué des podiums mondiaux (6 médailles) et de Cyprien Sarrazin (double vainqueur à Kitzbühel l'an passé) ont pesé. "Ça a rappelé de mauvais souvenirs. Les équipes de France vivent avec des souvenirs lourds à porter. On a joué de malchance. Clarisse (Brèche) se fait un genou. Ce n'est pas une bonne période. Chaque jour, on remet l'ouvrage sur la table, on s'accroche et on reste positif. On va continuer à travailler. on va se projetter sur l'année olympique qui arrive", poursuit le président de la Fédération Française de ski.

Un seul top 6

Champion olympique du slalom à Pékin, quatrième à trois centièmes du podium lors des derniers Mondiaux à Courchevel en 2023, les Mondiaux de Saalbach était la course "la plus importante" de l'année pour Clément Nöel qui se sentait "dans de bonnes dispositions" pour aller y chercher de belles choses. Avant donc cet enfourchement cruel, qui lui laisse de profonds regrets, surtout que la concurrence est rude.

"Le bilan collectif n'est pas bon du tout. Après, moi je prends ma part. La part que j'ai faite, c'est le team combiné et ici (sur le slalom). On avait plein de blessés, on pense à Alexis (Pinturault), à Blaise (Giezendanner), à Cyp (Cyprien Sarrazin), à tous nos blessés qui n'ont pas pu faire les Mondiaux, qui auraient pu aller chercher des médailles. On n'était pas dans une dynamique de fou. Mais nous, à l'intérieur de notre petit groupe de slalom, on était dans une bonne dynamique et on avait moyen de faire quelque chose. On a montré quand même des belles choses aujourd'hui", a tenté de positiver le slalomeur.

"Il n'y a que trois places sur le podium et le niveau est hyper haut et dense donc pour notre part, en tout cas le slalom, on a fait ce qu'on a pu. Tout le monde de l'équipe de France a fait ce qu'ils ont pu. C'est un sport est dense avec beaucoup de pays et de nations qui ont des gros moyens et des gros athlètes, des groupes avec énormément de talent et de travail. Ce n'est pas facile, donc on se bat comme on peut."

Malheureusement, les Français ont été trop peu souvent aux avant-postes sur la piste autrichienne. Seuls quatre skieurs ont fini parmi les 10 premiers: Thibaut Favrot a terminé à la sixième place du géant, Steven Amiez septième du slalom, Marion Chevrier et Nils Allègre ont bouclé leur course en 10e position, respectivement en slalom et en descente. À titre de comparaison, les Bleus avaient obtenu neuf top 10 en 2023 lors des Mondiaux à domicile.

"Confiance en l'avenir"

"À la fin, ça fait zéro médaille", souligne David Chastan. Le directeur du ski alpin veut que le groupe "reparte au travail" malgré les résultats "très mauvais" obtenus à Saalbach. "Il n'y a pas le même bilan en première et en deuxième semaine. Ce n'est pas tout à fait pareil. En deuxième semaine sur les épreuves techniques, il y a des choses qui sont positives pour l'avenir. Aujourd'hui (dimanche), Clément Noël passe à côté d'une médaille sur un enfourchage. Il gagne la première manche. Si on s'arrête aux médailles, c'est zéro médaille. Donc c'est mauvais comme résultat, très mauvais. On ne peut pas faire plus mauvais d'ailleurs. Mais il faut aussi bien séparer les semaines, les disciplines. Il faut repartir au travail et ne rien lâcher."

Quels sont donc les axes d'amélioration pour ce groupe pour le prochain hiver ? "Pour les épreuves techniques chez les garçons et les filles en slalom, je pense qu'il y a des choses intéressantes à court terme qui peuvent amener de belles choses l'année prochaine", affirme David Chastan. "Sur le géant filles, il va falloir qu'on travaille un peu plus parce qu'il n'y a pas énormément de monde et de niveau. Et puis sur la vitesse, après, tout dépendra aussi des leaders chez les garçons. Chez les filles, on doit essayer de trouver des solutions pour les amener à aller chercher plus devant."

Après des JO 2022 conclus avec trois médailles (or pour Clément Noël sur le slalom, argent pour Johan Clarey sur la descente et le bronze pour Mathieu Faivre sur le géant), l'équipe de France va travailler "encore plus dur" selon Steven Amiez. "Tous les gens qui sont autour de nous aussi. On a tous confiance les uns dans les autres. Il n'y a plus qu'à continuer. Des fois il ne faut pas tout changer. Il faut juste travailler encore plus dur dans le même sens. C'est peut-être là qu'on va aller chercher ces médailles. J'ai confiance dans l'avenir."

Analie Simon avec Léna Marjak